•  Introduction 

     

    1.  La Franc-maçonnerie est un ordre.

    La Franc-maçonnerie est un Ordre, cela signifie qu'elle repose sur une organisation ordonnée et structurée selon une règle. Cette Règle définit le fondement de la Régularité maçonnique dans tous les pays du monde. Les Francs-maçons qui respectent cette Règle sont les Maçons Réguliers.

    La Règle maçonnique traditionnelle existe depuis au moins le 14ème siècle. Ses plus anciennes transcriptions en notre possession sont écrites en anglais médiéval et datent de 1390 (Manuscrit Regius) et de 1400 (Manuscrit Cooke). Elle se trouve dans de nombreux documents manuscrits ou imprimés, collectivement appelés Old Charges (en français : Anciens Devoirs).

    L'analyse de ces Devoirs montre la permanence d'exigences constantes, appelées Landmarks depuis 1723, date à laquelle Anderson employa l'expression dans ses Constitutions. Diverses recensions en existent mais toutes contiennent les quelques principes incontestables (Landmarks) suivants :

    • Tout Franc-maçon affirme l'existence de Dieu, Etre Suprême, qu'il définit librement, appelé Grand Architecte de l'Univers.
    • La Franc-maçonnerie cultive la Fraternité.
    • Le Secret absolu sur tout travail maçonnique est un devoir fondamental pour tout Franc-maçon.
    • La Franc-maçonnerie n'admet pas les femmes à participer à ses travaux.
    • Le travail maçonnique se fait en Loge, sous la direction d'un Maître de Loge.
    • La progression personnelle du Franc-maçon passe par trois grades successifs : Apprenti, Compagnon et Maître.
    • Toute initiation maçonnique est scellée par un Serment solennel de fidélité, prêté sur la Bible ou sur le Livre considéré comme sacré par le candidat.
    • L'initiation en trois grades de la Maçonnerie a pour cadre symbolique la construction du Temple de Salomon à Jérusalem et culmine au 3ème grade en une évocation de la mort violente de son Architecte légendaire, le maître Hiram.

    Selon les époques, les lieux et les rites, ces principes ont pu parfois être complétés par divers ajouts, mais, sous peine d'irrégularité, aucun d'eux, jamais, ne peut être atténué ou supprimé.

    Toute obédience maçonnique qui ne respecte pas scrupuleusement ce principe, se voit immédiatement exclue de la Franc-maçonnerie universelle. C'est ce qui arriva en Belgique et en France en 1872 et en 1877 pour les Grands Orients de ces pays.

    La justification d'une telle rigueur dans le respect des Landmarks est le principe de continuité et d'unité dans le temps et à travers l'espace : elle unit les Frères d'hier et d'aujourd'hui et des deux hémisphères au sein d'une chaîne ininterrompue d'initiations successives.

     

    Source :http://www.glrb.org/fmain.htm

     

    2. La Franc-maçonnerie est un ordre Initiatique.

    Depuis l'aube des temps, l'homme cherche des réponses à ses questions sur la souffrance, la mort, l'amour, le bien et le mal, le sens de la vie, etc.

    Certains aspirent à se perfectionner pour vivre mieux dans leur corps, leur esprit et leur cœur.

    En ce sens, l'Initiation maçonnique est un processus spirituel de perfectionnement intérieur. Elle ne procure aucune réponse toute faite, mais elle donne des outils méthodologiques permettant à chacun de poursuivre sa recherche intérieure et de construire ses propres réponses.

    Ces outils s'adressent à ce que nous avons de plus profond en nous. Ils sont au-delà des mots qui sont bien impuissants à exprimer l'essentiel, c'est-à-dire l'ineffable, à traduire l'indicible.

    Ils sont les symboles qui sont mis en œuvre et transmis par des rites initiatiques. Les rites maçonniques sont des mises en scène formalisées dont tous les éléments (paroles, gestes, objets, lumières, musiques, etc.…) sont autant de messages à décoder, à décrypter.

    Par l'effort personnel d'interprétation progressive des rites, le processus de perfectionnement intérieur se met en marche. Aboutit-il à la perfection? Bien rarement, ce serait orgueil que de le croire. Mais ce qui importe dans le voyage c'est de progresser en marchant avec ses Frères, bien plus que d'atteindre la destination finale…

     

    Source :http://www.glrb.org/fmain.htm

     



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  •  Eléments d’histoire de la Franc-maçonnerie 

     Un minimum à connaître pour un Franc-maçon

    membre de la G.L.R.B. ? 

    Introduction

    « Plancher » sur les aspects historiques de la Franc-maçonnerie, c’est, une fois de plus, se poser un certain nombre de questions et tenter d’y répondre.

    Mais cette fois-ci, il y a des questions dont les réponses ne sont pas en nous. Et il nous faudra bien vite nous tourner vers la littérature et les historiens, vers les sites web où l’histoire de la Franc-maçonnerie est expliquée.

    Mais il convient aussi de rester très prudent et sérieux car les fantaisies sont nombreuses, tout comme les légendes… Il faut donc bien distinguer, parmi les hypothèses avancées, ce qui est farfelu et ce qui peut être vérifié par des preuves historiques.

    Quelles questions pouvons-nous nous poser  dans le domaine de l’histoire de la Franc-maçonnerie ?

    • Pourquoi suis-je membre d’une obédience régulière ?
    • D’où vient la Grande Loge Régulière de Belgique ? Qu’y avait-il avant, en Belgique ?
    • Comment se présente actuellement la Franc-maçonnerie en Belgique ? En France ? Sur le continent européen ? Ailleurs ?
    • Quelle est l’importance de la Maçonnerie régulière dans le monde ?
    • Qu’en est-il d’une Maçonnerie libérale ? Féminine ? Mixte ?

    La présente planche ne prétend pas répondre à toutes ces questions.

    C’est à chacun de se les poser, selon ses propres intérêts, à chercher des réponses, à les confronter avec des Frères bien informés, à chercher sa propre vérité.

    Ceci étant rappelé ou précisé, entrons dans le vif du sujet et tentons de comprendre les raisons du choix de notre obédience, celui de faire partie de la Maçonnerie Traditionnelle et Régulière.

    Fondements de la régularité maçonnique

    Avant d’aborder les éléments de l’histoire de la Franc-maçonnerie qui me paraissent les plus significatifs, il me semble utile de rappeler qu’elle est un Ordre. Cela signifie qu'elle repose sur une organisation ordonnée et structurée selon une règle. Cette Règle définit le fondement de la Régularité maçonnique dans tous les pays du monde. Les Francs-maçons qui respectent cette Règle sont les Maçons Réguliers.

    La Règle maçonnique traditionnelle existe depuis le 14ème siècle au moins. Ses plus anciennes transcriptions en notre possession sont écrites en anglais médiéval et datent de 1390 (Manuscrit Regius)[1] et de 1400 (Manuscrit Cooke)[2]. Elle se trouve dans de nombreux documents manuscrits ou imprimés, collectivement appelés Old Charges (en français : Anciens Devoirs).

    L'analyse de ces Devoirs (appelés « Landmarks ») montre la permanence d'exigences constantes depuis 1723, date à laquelle le pasteur Anderson employa cette expression dans ses Constitutions. Il en existe diverses recensions mais toutes contiennent les quelques principes incontestables suivants :

    • Tout Franc-maçon affirme l'existence de Dieu, Etre Suprême, qu'il définit librement, appelé Grand Architecte de l'Univers.
    • La Franc-maçonnerie cultive la fraternité.
    • Le secret absolu sur tout travail maçonnique est un devoir fondamental pour tout Franc-maçon.
    • La Franc-maçonnerie n'admet pas les femmes à participer à ses travaux.
    • Le travail maçonnique se fait en Loge, sous la direction d'un Maître de Loge.
    • La progression personnelle du Franc-maçon passe par trois grades successifs : Apprenti, Compagnon et Maître.
    • Toute initiation maçonnique est scellée par un serment solennel de fidélité, prêté sur la Bible ou sur le Livre considéré comme sacré par le candidat.
    • L'initiation en trois grades de la Maçonnerie a pour cadre symbolique la construction du Temple de Salomon à Jérusalem.

    Selon les époques, les lieux et les rites, ces principes ont pu parfois être complétés par divers ajouts, mais, sous peine d'irrégularité, aucun d'eux, jamais, ne peut être atténué ou supprimé.

    Toute obédience maçonnique qui ne respecte pas scrupuleusement ce principe, se voit immédiatement exclue de la Franc-maçonnerie universelle. C'est ce qui arriva en Belgique et en France en 1872 et en 1877 pour les Grands Orients de ces pays.

    Les origines

    Bien que de nombreux historiens se soient penchés sur l’histoire de la Franc-maçonnerie et qu'une multitude de livres aient été écrits à son sujet, personne n'a réussi à en préciser les origines, ni en termes d'époque ni en termes d'un élément déclencheur quelconque.

    Naturellement, les théories sont fort nombreuses, mais aucune ne résiste à l'analyse historique objective. L'origine de la Franc-maçonnerie est obscure. Elle se perd à travers les siècles. Examinons deux ou trois thèses en présence.

    Certains historiens font remonter les origines de la Franc-maçonnerie aux cérémonies initiatiques de l'Egypte et de la Grèce antiques – tels les mystères d'Eleusis [3] – auxquels ses rites symboliques sont apparentés.

    1. Une première théorie plausible situe les origines de la Franc-maçonnerie au temps des Babyloniens, ces grands bâtisseurs de l'antiquité dont l'habileté et l'orgueil avaient poussé jusqu'à défier les dieux en voulant construire une tour [4] qui atteindrait le ciel.

    De Babylone le mouvement serait passé en Egypte où les bâtisseurs jouissaient d'un statut privilégié. En effet, les pharaons, les rois d'Egypte, étaient essentiellement des bâtisseurs, des architectes si l'on veut, et ils passaient beaucoup de leur temps sur les chantiers de construction.

    D'Egypte, le mouvement se serait ensuite transmis en Grèce puis à Rome et finalement en Europe occidentale.

    1. Les Francs-maçons eux-mêmes considèrent que leur histoire se divise en deux segments : l'histoire documentée et l'histoire traditionnelle. Cette dernière comprend tout le folklore, les croyances et les légendes évoqués dans les rites maçonniques alors que l'histoire documentée réfère aux textes formels provenant de diverses sources et qui corroborent l'existence de l'ordre [5].

    Alors qu’on peut voir une filiation directe entre les gnostiques et les alchimistes, occultistes, illuminés et autres membres de la Rose-Croix qui ont fleuri au Moyen Age puis aux Temps modernes, cette filiation est moins aisée à établir pour les Francs-maçons, héritiers directs, semble-t-il, des confréries de bâtisseurs qui se sont formées à partir du 10ème siècle en Europe, autour des grands chantiers de cathédrales.

    Il est certain que la Franc-maçonnerie moderne s'est greffée sur les anciennes associations nées au Moyen Age et à la Renaissance. Mais celles-ci avaient elles-mêmes une ascendance remontant à la plus haute antiquité où on trouve la trace de groupements professionnels, en particulier les constructeurs chez les Égyptiens et les Grecs mais surtout chez les artisans romains, regroupés en « collegia fabrorum » où le travail revêtait un caractère sacré.

    Le christianisme des premiers siècles a développé, avec les gnostiques, des formes d'initiation ritualisée permettant d'accéder à la connaissance des mystères divins, à l'illumination intérieure.

    Ces corporations professionnelles, précurseurs des guildes médiévales, possédaient à elles seules tout le savoir romain : comment construire les routes, les arches, les aqueducs, les outils de guerre, etc. Bref, ils étaient les hommes de science de l'époque.

    A mesure que les Romains faisaient des conquêtes territoriales, leur savoir se répandait aux quatre coins de l'empire et c'est ainsi qu’on se retrouve au Moyen Age, époque où les maçons bâtissaient des cathédrales à travers l'Europe.

    Tous les actes de la vie se confondaient avec la religion. Aussi, les « collegia » avaient-ils comme but essentiel la célébration d'un culte puisque le travail était pour tous l'image de la création des êtres et des choses par la divinité. L'essence des « collegia » était donc d'ordre religieux.

    Cette deuxième théorie est plus probable, mais elle ne résiste pas non plus à l'analyse objective. C'est-à-dire qu'il n'y a aucun écrit ou constat de témoins contemporains qui vienne la soutenir.

    A partir des 11ème et 12ème siècles, la société a évolué et s’est transformée avec l'immigration des artisans dans les lieux fortifiés. Une autre forme juridique d'associations, qui permettait à cette époque aux travailleurs manuels de constituer des groupements autonomes, fut la guilde, caractéristique des pays germaniques.

    Confréries ou guildes, ces associations d'abord religieuses, puis de protection et d'assistance, élargirent peu à peu le cercle de leurs attributions et s'élevèrent au rang de véritables corps professionnels.

    A partir du 13ème siècle, on vit se développer sous la tutelle de l'Eglise des confréries d'artisans privilégiés (échappant aux redevances). Ces confréries ont été appelées les « francs – mestiers ». En vieux français le mot « franc » qualifiait ce qui était libre par rapport à ce qui était servile, mais aussi tout individu qui échappait aux servitudes.

    A cette époque, l'ordre qui fut surtout à l'origine des francs métiers est celui du Temple. Il s'agit du maintien de la communauté des Francs-maçons avec la transmission de leurs rites traditionnels, touchant à une époque où le bon exercice du métier revêtait un caractère sacré et initiatique. C'est au 18e siècle seulement que nous verrons les Maçons spéculatifs, curieux d'ésotérisme, introduire dans leur Franc-maçonnerie des doctrines et légendes attribuées au Temple.

    Penchons-nous à présent sur l'histoire formelle de la Franc-maçonnerie moderne.

    Ébauche d’une histoire de la Franc-maçonnerie moderne

    La tradition initiatique de la Franc-maçonnerie est intimement liée à celle des grands courants mystiques et philosophiques des premiers siècles de notre ère, qui virent l’épanouissement des gnostiques [6], des néo-pythagoriciens [7], des doctrines mystiques du mithriacisme [8] et de l’orphisme [9]. Les contacts entre philosophes et mystiques chrétiens, juifs et arabes du Moyen Age ainsi que les relations entre les sectes fatimides et ismaéliennes [10] et certains dignitaires de l’Ordre du Temple durant les croisades, favoriseront la diffusion en Europe de ces doctrines, regroupées en une forme syncrétique dans l’hermétisme, l’alchimie et la kabbale.

    Le 17ème siècle a vu de nombreuses associations de pensée plus ou moins secrètes chercher une solution aux guerres et aux querelles religieuses qui déchiraient le continent. Beaucoup de penseurs partaient à la recherche d'une sagesse perdue qui, si on la retrouvait, permettrait une nouvelle compréhension du Divin, de l'Univers et de l'Homme. Les mathématiques, et en particulier la géométrie, étaient considérées comme la première des sciences. L'architecture jouissait d'un très grand prestige.

    C'est à cette époque que des Loges anglaises ont commencé à accueillir des membres qui n’étaient pas du métier, mais qui étaient à la recherche d'une nouvelle spiritualité et d'un débat d'idées tolérant. Ce furent des Maçons « acceptés ». On serait ainsi passé progressivement de la Franc-maçonnerie « opérative » à la Franc-maçonnerie « spéculative ».

    En Angleterre, berceau de la Franc-maçonnerie moderne, le terme de « free mason » ne nous est connu que depuis la fin du 14e siècle. Mais c’est dans les loges anglaises et écossaises que furent introduits progressivement des membres qui n’étaient pas du métier : des bourgeois, des nobles, des savants...

    En effet, au cours du 17ème siècle, la déchéance du métier aurait amené les maçons opératifs à accepter dans leurs loges, pour qu'elles survivent, des personnes étrangères à la profession. Si bien que vers la fin du 17ème siècle, les non professionnels étaient devenus plus nombreux dans certaines loges et l’on distinguait alors les gens du métier par le qualificatif de Maçons « anciens » et les non professionnels par celui de Maçons « acceptés ». Ces Maçons « acceptés » apportèrent en loge ces idées nouvelles qui fleurissaient déjà depuis la Renaissance et qui marqueront la naissance de la Franc-maçonnerie moderne, que l’on nomme Maçonnerie « spéculative » pour la distinguer de l’ancienne, dite « opérative ».

    D'après la théorie dite de la « transition », c'est le nombre grandissant de ces «acceptés», ainsi que la vision différente qu'ils avaient de la vocation de l'association, qui conduisirent tout naturellement à la naissance d'une structure purement spéculative, la maçonnerie « opérative » semblant alors s'être lentement éteinte.

    La théorie de la « transition » reste finalement très floue à l'égard des motivations qui auraient poussé, d'une part, les spéculatifs à fréquenter assidûment les loges opératives, et, d'autre part, les opératifs à les y accepter. Elle est battue en brèche depuis plusieurs décennies par d'autres théories, certaines allant jusqu'à considérer qu'il n'y a en réalité aucun lien organique entre opératifs et spéculatifs, ces derniers n'ayant fait qu'emprunter aux premiers des formes dont ils auraient détourné la fonction.

    Ces théories se distinguent entre elles quant à la motivation première de ce détournement : politique, religieux ou, plus généralement, social. Car l'Angleterre du 17ème siècle était effectivement en proie à diverses crises et la sociabilité fraternelle des loges aurait permis de surmonter certains clivages.

    Si les activités de la Franc-maçonnerie ont débuté au 17ème siècle, il est généralement admis que l'acte fondateur de cette société date du 24 juin 1717. C'est à ce moment qu’ont été fondées les Grandes Loges de Londres et de Westminster.

    Mais la date qui marque le mieux la fondation de la Franc-maçonnerie moderne est celle qui voit la publication de la « Constitution d'Anderson » (1727) par le duc de Wharton, son Grand Maître à l’époque.

    Les « Constitutions » contiennent une importante partie historique, l'enjeu étant pour la nouvelle institution de démontrer ainsi sa légitimité. Les quatre Loges londoniennes à l'origine du mouvement sont présentées comme établies « depuis un temps immémorial » et procédant sans rupture d'anciennes loges de tailleurs de pierre («maçons» au sens propre du terme). Anderson dit avoir compilé les archives détenues par les loges « opératives » d'Angleterre et d'Ecosse, ainsi que celles de plusieurs royaumes du continent.

    Sont ensuite évoqués les épisodes de la construction de la Tour de Babel, du Temple de Salomon,… jusqu'à la transmission de la maçonnerie en Angleterre via la France, à l'époque de Charles Martel (8ème siècle). Cette partie de l'histoire emprunte largement aux sources bibliques et à la littérature merveilleuse chrétienne et elle se poursuit par l'évocation des croisades et du temps des cathédrales, nouvel âge d'or des bâtisseurs.

    Ce texte, présenté comme une refonte et une correction de « vieilles archives » [11] maçonniques, fut rédigé par James Anderson, Jean-Théophile Désaguliers et Georges Payne.

    Mais plutôt que de descendre directement des anciennes guildes de maçons opératifs (ou constructeurs), la Franc-maçonnerie est à cette époque une société de penseurs — on parle donc à partir de ce moment de « Maçonnerie spéculative » — qui a emprunté une partie de sa symbolique aux constructeurs.

    A l’aube du 18ème siècle, la Renaissance vit apparaître l'imprimerie et la Réforme, puis les Guerres de Religions.  Partout en Europe, des intellectuels ont commencé à se libérer des dogmes. Au tout début du 18ème siècle, la Franc-maçonnerie anglaise, devenue « spéculative » prit une ampleur considérable. La haute aristocratie s'y associait, l'esprit de tolérance augmentait. Mais au 18ème siècle, la Franc-maçonnerie n'avait pas encore l'organisation que nous lui connaissons aujourd'hui. Elle ne prit sa structure de base, composée de trois degrés, Apprenti, Compagnon, Maître (Maçonnerie bleue) qu'après quelques années. Elle ne comportait initialement que deux grades, celui d'Apprenti-entré et celui de Compagnon. Un troisième, dit de Maître, n’est apparu que vers 1730. Il fallut attendre la seconde édition des « Constitutions » d'Anderson, celle de 1738, pour trouver une référence officielle à ce degré, et patienter jusqu'en 1760 pour que la symbolique qui lui est attachée [12] soit vraiment admise en Angleterre.

    A ses débuts, la Franc-maçonnerie ne se présente pas véritablement comme une société initiatique. Ses cérémonies sont d'ailleurs qualifiées de «rites de réceptions».

    Le terme «initiation» n'est apparu dans ses textes que vers 1728 – 1730, et il ne deviendra officiel en France qu'à partir de 1826. Même si le rituel propre à la Maçonnerie confère un aspect mystérieux à ses réunions, les loges sont essentiellement des lieux où l'on pratique la philanthropie et où l'on cultive les beaux-arts. Ce n'est que progressivement qu'elle va développer un aspect initiatique et ésotérique.

    Quelques années plus tard, la structure hiérarchique des grades maçonniques s'enrichira. Le 26 décembre 1736, le chevalier André-Michel Ramsay (1686 – 1747), disciple de Fénelon, prononçait à la Loge parisienne du Louis d'Argent, un discours qui allait entraîner l'apparition de ce que l'on appelle les « hauts grades » ou « écossisme », c'est-à-dire les degrés supérieurs à celui de Maître.

    Dans son discours, le chevalier Ramsay présente la Franc-maçonnerie comme étant la résurrection de la « religion noachite », une religion primordiale, universelle et sans dogmes. Il ajoute que c'est par les Croisades que ce Saint Ordre a été ramené en Grande Bretagne avant de se répandre dans le reste de l'Europe.

    Bientôt, des symboles et des thèmes empruntés à l'Ancien Testament, à la Chevalerie, aux Templiers, ainsi qu'aux sciences occultes comme l'alchimie, l'astrologie, la kabbale et la magie, ont commencé à stimuler l'imagination de Francs-maçons désireux de créer des hauts grades. En France, le grade de Maître n'est apparu qu'à partir de 1744. Vers 1740, ces grades vont proliférer avec une anarchie qui prendra fin en décembre 1773.

    Tout en demeurant indissociable de ses origines plus lointaines, l’histoire de la Franc-maçonnerie moderne, telle que nous la connaissons aujourd’hui, commence donc à l’aube du 18ème siècle, plus précisément le 24 juin 1717, à Londres. Ce jour-là, jour de la Saint-Jean-Baptiste, patron des Francs-maçons, quatre Loges de Londres décidèrent de s’unir sous la direction d’un Grand Maître et se constituèrent en Grande Loge, sous le titre de « Grande Loge de Londres » qui regroupera 63 loges en 1725.

    L'année 1723 vit la « publication des Constitutions d'Anderson par le Duc de Wharton, Grand Maître ». C'est le texte fondateur de la Franc-maçonnerie moderne.

    En quelques années, la Franc-maçonnerie spéculative va se répandre à travers toute l'Europe ainsi que dans toutes les colonies européennes.

    La seconde moitié du 18ème siècle vit la division de la Franc-maçonnerie anglaise en deux obédiences – les « Antients » et les « Moderns » – et la floraison, en Angleterre mais surtout en France et en Allemagne, des « Hauts-Grades ». De même que dans la société profane, l'idéal des Lumières et celui du romantisme s'opposent et se complètent.

    A partir de 1751, en effet, se produisit un schisme qui allait diviser les Francs-maçons anglais en « Anciens » et en « Modernes ». Les Anciens, qui n’avaient pas voulu adhérer à la Constitution de 1723, se référaient pour la plupart aux « Landmarks » (règles, obligations) de la Loge d’York, laquelle prétendait remonter au 10ème siècle.

    Ils créèrent donc une deuxième Grande Loge, celle des Anciens, composée en majorité d’Irlandais, pour s’opposer aux Maçons Modernes regroupés autour de la Grande Loge de Londres qui avait pris en 1738 le titre de Grande Loge d’Angleterre.

    Dès sa naissance, la Franc-maçonnerie spéculative avait trouvé dans l’ensemble de l’Europe, un terrain d’expansion tout aussi favorable qu’en Angleterre. Et, une vingtaine d’années plus tard, elle se répandit comme une traînée de poudre partout dans le monde où les puissances européennes d’alors avaient des implantations militaires ou commerciales.

    Le 19ème siècle sera une période de « remise en ordre ». De grandes obédiences se formèrent et les Hauts Grades se structurent en Rites.

    En Angleterre, la « Antients » et les « Moderns » se réconcilient en 1813 en fondant la Grande Loge Unie d'Angleterre, et en élisant le Duc de Sussex comme Grand-Maître, à l'unanimité. Elle promulgue à cette occasion une nouvelle version des « Constitutions », d'inspiration beaucoup plus nettement théiste que celle de 1723.

    En France, le Grand Orient entreprit de fédérer tous les rites. Toutefois, le Suprême Conseil de France du Rite Écossais Ancien et Accepté, fondé en 1804, reprendra presque immédiatement son indépendance.

    La fin du 19ème siècle fut marquée en France et en Belgique par l'augmentation de l'implication politique des Loges et par l'aggravation des polémiques entre l'Eglise catholique et la Franc-maçonnerie.

    Ces tensions aboutirent à un événement majeur dans l'histoire de la Franc- Maçonnerie francophone : en 1872, le Grand Orient de Belgique abrogea l'invocation du Grand Architecte de l'Univers. En 1877, il fut suivi dans cette voie par le Grand Orient de France, qui, lui, ne supprima que l'obligation de cette invocation, chaque Loge restant libre de son choix. Aussitôt, la Grande Loge Unie d'Angleterre réagit en rompant toute relation avec ces obédiences.

    La Seconde Guerre Mondiale vit l'apparition en Europe d'un grand nombre de dictatures qui persécutèrent la Franc-maçonnerie, leur ennemie naturelle. Ces persécutions ont laissé des traces profondes partout où elles ont été vécues. Dans ces pays, leur souvenir a maintenu entre la plupart des Francs-maçons des liens plus puissants que toutes les inévitables querelles d'obédiences.

    Après avoir subi ses maladies de jeunesse, la Franc-maçonnerie moderne a réussi à se structurer un peu partout dans le monde sous forme d’obédiences nationales diverses, indépendantes les unes des autres et regroupant chacune plusieurs loges, elles aussi indépendantes les unes des autres. Cette diversité et cet aspect mosaïque des loges sont caractéristiques de l’esprit maçonnique qui refuse toute ingérence dogmatique et lutte depuis toujours en faveur de la liberté de pensée. Répartie dans une soixantaine de pays (d’une manière générale, les dictatures, qu’elles soient de droite ou de gauche, condamnent la Franc-maçonnerie dont les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité, par trop démocratiques, sont jugés subversifs), la Franc-maçonnerie compte actuellement, toutes obédiences confondues, plus de six millions de membres.

    Le 20ème siècle a vu le développement de loges et d’obédiences mixtes ou féminines. Le fait qu'un grand nombre de loges masculines préférèrent continuer à travailler de manière non mixte ne retire rien au fait que la valeur des travaux maçonniques mixtes ou strictement féminins est aujourd'hui presque unanimement reconnue.

    En cette fin de 20ème siècle, on assiste un peu partout en Europe à la fin d'un système de pensée qui opposait des « blocs » que l'on souhaitait bien distincts les uns des autres et à l'apparition de conceptions plus « synthétiques », certains diraient même « systémiques ». Les bouleversements géopolitiques et technologiques que nous connaissons actuellement n'y sont sans doute pas étrangers. Il semble évident que les Francs-maçons, quels que soient leurs rites ou leurs obédiences, sont, de par leurs traditions, particulièrement bien outillés pour accompagner cette nouvelle mutation.

    Eléments essentiels de l’histoire de la Franc-maçonnerie en Belgique

    Au 18ème siècle, la Belgique était constituée de deux états : les Pays Bas autrichiens et la Principauté Épiscopale de Liège.

    En 1721 se créa sur notre territoire la première loge spéculative « La Parfaite Union » à l'Orient de Mons en Hainaut. Elle était formée à partir des loges militaires françaises et hollandaises occupant le territoire qui devint par après les « Pays-Bas autrichiens ». Elle a depuis lors changé plusieurs fois de nom et d'obédience mais elle existe toujours aujourd'hui avec le matricule 1 au Grand Orient de Belgique. L'essor de l'Ordre fut soutenu par le régime politique de l'impératrice Marie-Thérèse.

    A partir de 1740, de nombreuses loges se sont formées sous l'influence des armées françaises qui occupaient le pays. Puis d'autres s'établirent avec des patentes de la Grande Loge de Londres.

    En 1770 se constitua la Grande Loge des Pays Bas autrichiens qui comptera jusqu'à 26 Loges.

    En 1784, un décret impérial de Joseph II réduisit à trois le nombre de loges à Bruxelles et les interdit dans les autres villes.

    Dans la Principauté de Liège, la première Loge semble avoir été « La Nymphe » en 1749. En 1760, le prince-évêque interdit la Franc-maçonnerie. Par contre son successeur François-Charles de Velbrück (1772 – 1784) appartenait à l'Ordre et le protégea.

    Pendant le 18ème siècle, de nombreux prêtres catholiques ont appartenu à la Franc-maçonnerie.

    Lors de la révolution de 1789 les loges belges se mirent en sommeil. Elles furent réveillées sous l’Empire et firent d'office partie du Grand Orient de France où elles retrouvèrent tout leur lustre perdu lors de la Révolution française ; elles furent officialisées et protégées par l'Empereur.

    Au 19ème siècle, et plus précisément en 1815, après les guerres qui suivent la Révolution française et l'Empire, le traité de Paris et le Congrès de Vienne retracèrent la carte de l'Europe et réunirent la Belgique au royaume des Pays-Bas. En effet, la Belgique fut cédée à Guillaume 1er d'Orange, roi de Hollande. Celui-ci y installa son fils cadet, le Prince Frédéric.

    En 1815, vingt-sept loges étaient établies sur le territoire « belge » de l’époque. C’est alors que se constitua le Grand Orient des Pays-Bas, avec deux Grandes Loges d'administration, l'une pour le Nord (Hollande), l'autre pour le Sud (Belgique). Le Prince Frédéric d'Orange-Nassau en devint le Sérénissime Grand Maître.

    En 1830, la Révolution brabançonne fut un véritable sursaut du nationalisme belge : elle fut à l'origine de la naissance du Royaume de Belgique actuel.

    Notre jeune pays se choisit un roi Franc-maçon, Léopold 1er de Saxe-Cobourg Gotha [13], et dès 1833, se constitua le Grand Orient de Belgique, soit trois ans après l'indépendance de la Belgique.

    A cette époque douze loges, qui faisaient partie du Grand Orient des Pays-Bas, adhérèrent au Grand Orient de Belgique. Dix autres mirent temporairement fin à leurs travaux. Deux loges gantoises, une luxembourgeoise et une de Saint-Nicolas-Waas restèrent provisoirement membres de l'obédience hollandaise. Les statuts et règlements du jeune Grand Orient de Belgique d'alors peuvent être qualifiés d'extrêmement démocratique, même selon les standards actuels.

    Certaines Loges, comme « Septentrion » à Gand, restèrent fidèles au Grand-Orient des Pays-Bas jusqu'en 1883 et furent exclues du Grand Orient de Belgique.

    Au cours du 19ème siècle, les statuts et règlements du Grand Orient de Belgique devinrent plus « libéraux » encore avec la suppression de l'invocation obligatoire au Grand Architecte divin, avec l’autorisation de traiter des sujets politiques et l’obligation de travailler au progrès de l'humanité. Dès lors, la Maçonnerie belge prit une part active dans la vie de la cité en s'intéressant en particulier à l'instruction publique, à la laïcité, à l'égalité sociale et à l'alphabétisation.

    En 1837, à cause de la lettre du Cardinal Englebert Sterckx et de l'épiscopat qui interdisaient l'appartenance à la Franc-maçonnerie aux catholiques à la suite de la rédaction de l'encyclique « Mirare Vos » de 1832, la Franc-maçonnerie belge changea, devint moins catholique et s'intéressa à l'instruction publique au point que la Loge « Les Amis Philanthropes » fondèrent en 1834 l'Université libre et laïque de Bruxelles.

    A cette époque, nombreux furent les Francs-maçons catholiques qui choisirent la Franc-maçonnerie au lieu de l'église catholique. Le fondateur de l'Université Libre de Bruxelles, Pierre-Théodore Verhaegen, est l’un de ceux-là.

    Petit à petit la Maçonnerie a recruté ses membres dans les milieux anticléricaux. De nos jours, on y trouve peut-être encore des croyants, mais beaucoup moins de catholiques.

    Un revirement politique provoqua l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement ultramontain [14] et manifestement clérical ; oppositions, méfiance et chasse aux sorcières virent le jour. Par réaction, en 1872, la seule obédience maçonnique du pays, le Grand Orient de Belgique, jusqu’alors en relation fraternelle avec Londres, décréta que désormais les loges belges n'étaient plus obligées de travailler à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, ni de faire usage des symboles traditionnels. Les relations anglo-saxonnes furent immédiatement rompues.

    Pendant la Première guerre mondiale, la Belgique fut presque entièrement occupée et les loges suspendirent leurs travaux. La paix retrouvée, ceux-ci reprirent force et vigueur, mais les loges se firent de nouveaux ennemis : les dictatures de droite les trouvaient dangereuses à cause de leur amour pour la liberté de pensée, les dictatures de gauche leur reprochaient leur « collaboration de classe ».

    En 1928 fut fondée la Fédération belge du Droit Humain, la seule obédience mixte.

    Le 10 mai 1940, la Belgique fut envahie par l'Allemagne hitlérienne et la Franc-maçonnerie interdite. De nombreux Frères furent arrêtés, déportés, assassinés. Les occupants étaient aidés par une liste de Francs-maçons publiée par un journal conservateur et catholique. Pourtant une vie maçonnique belge continuait en exil à Londres et à New-York, et même de manière clandestine et avec les risques qu'on imagine, dans le camp de concentration d'Esterwegen (la Loge « Liberté Chérie ») et dans le camp de prisonniers de guerre de Prenslau (la Loge « L'Obstiné »).

    En Belgique, le réveil de la maçonnerie traditionnelle se fit en deux étapes. Malgré plusieurs tentatives faites entre les deux guerres et après 1945, le Grand Orient de Belgique ne put jamais renoncer à la tentation de l'extériorisation ni, en opposition avec les « Landmarks » de la Maçonnerie universelle, à accueillir des néophytes faisant profession d'athéisme.

    L'après-guerre vit se dessiner deux tendances au sein du Grand Orient de Belgique : la première désirait poursuivre le même chemin, dans le même esprit ; une autre envisageait un retour aux sources, à la Tradition, en rétablissant l'usage de travailler à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers en présence des trois Grandes Lumières sur l'Autel : Équerre et Compas déposés sur le Livre de la Loi Morale.

    Des divergences d'intérêts empêchèrent de parvenir à s'entendre sur une « façon d'être » acceptable pour tous. Souhaitant adhérer à la Franc-maçonnerie anglo-saxonne, cinq Ateliers du Grand Orient de Belgique décidèrent en 1959 de fonder la Grande Loge de Belgique, qui voulait renouer avec l'universalité avec l'appui du Grand Orient des Pays-Bas et de la Grande Loge de France. Il s'ensuivit des essaimages dans plusieurs Loges du Grand Orient de Belgique.

    La Grande Loge de Belgique adopta une Constitution qui satisfaisait, dans sa déclaration liminaire, aux principes de la régularité maçonnique. Sur la base de ces documents, la nouvelle Grande Loge de Belgique fut reconnue par la quasi-unanimité des Grandes Loges du monde. Tout semblait donc parfait : cette jeune Obédience reçut en 1965 les faveurs britanniques.

    Mais il faut préciser que, pour se les assurer, les dirigeants de l'époque avaient fait verbalement des promesses incontrôlables, ce qui provoqua un malaise grandissant parmi les membres. Il s'avéra, au bout de quelques années, que la Constitution de la Grande Loge de Belgique était encore insuffisamment explicite, car bientôt se manifestèrent des manquements aux règles qui purent paraître d'abord bénins, mais qui prirent au cours des années un caractère plus aigu. Ces règles furent même mises en question par des dirigeants de l'obédience, certains d'entre eux vidant les principes de base de tout contenu réel.

    Cette obédience, plus « déiste » que le Grand Orient de Belgique, ne sera reconnue que peu de temps par la Grande Loge unie d’Angleterre, car très rapidement se posa à nouveau la question de l'interprétation des mots « Grand Architecte de l'Univers ».

    Désireux à la fois de conserver une caution internationale et de renouer des relations avec les irréguliers, et en particulier les loges du Grand Orient de Belgique, des membres en nombre grandissant ne purent conserver une attitude nette sur les points fondamentaux que constituent l'affirmation de l'existence de l'Etre Suprême et l'abstention de relations maçonniques avec des obédiences non reconnues.

    Au fil du temps l'ingérence anglaise s’était accentuée, et les réponses de la Grande Loge de Belgique aux questions de plus en plus pressantes posées par la Grande Loge Unifiée d'Angleterre d'une part, et son attitude intégriste et intolérante d'autre part, mirent fin à l'entente dès 1979.

    A la suite des différences d'interprétation des mots « Grand Architecte de l'Univers », la Grande Loge Unie d’Angleterre retira sa reconnaissance à la Grande Loge de Belgique. En conséquence la Grande Loge de Belgique perdit au printemps de 1979 la reconnaissance de plusieurs Grandes Loges et il était évident qu'elle allait inévitablement perdre la quasi totalité des autres.

    La Franc-maçonnerie anglo-saxonne, qui se dit « régulière », s'est explicitement distancé des Obédiences françaises et belges, dites « libérales », en raison du caractère anticlérical de ces dernières.

    Une partie des Maçons de la Grande Loge de Belgique entendirent réagir contre la situation conflictuelle et, dès le 15 juin 1979, neuf Loges [15] créèrent la Grande Loge Régulière de Belgique. Ainsi, en 2009, nous avons fêté le 30ème anniversaire de notre Obédience.

    Entretemps, des Loges féminines ont été créées depuis 1974 avec des patentes de la Grande Loge Féminine de France. Ces Loges se sont constituées en 1981 en Grande Loge Féminine de Belgique.

    Les effectifs des différentes obédiences belges seraient les suivants :

    Grand Orient de Belgique : environ 9 500 membres pour 121 loges

    • Droit Humain Fédération de Belgique (mixe) : 6300 membres pour 95 loges
    • Grande Loge de Belgique : 3360 membres pour 55 loges
    • Grande Loge Régulière de Belgique : 2200 membres pour 48 loges
    • Grande Loge Féminine de Belgique : 1640 Sœurs pour 34 loges.

    D'autres obédiences et rites sont également présents en Belgique, mais de façon assez confidentielle. Parmi ceux-ci, le rite le plus important est celui de Memphis-Misraïm. Il est implanté depuis longtemps en Belgique et son obédience a des accords de coopération avec la plupart des associations maçonniques « libérales » du pays.

    Après ce tour d’horizon des origines et de l’histoire de la Franc-maçonnerie en général, essentiellement sur le continent européen, et plus particulièrement en Belgique, revenons à notre point de départ, la Grande Loge Régulière de Belgique dont nous sommes membres et tentons d’encore mieux comprendre sa spécificité.

    La Grande Loge Régulière de Belgique

    La Constitution de notre obédience affirme avec une précision scrupuleuse les principes universels de régularité auxquels la Grande Loge Régulière entend se conformer.

    Cette Constitution déclare entre autre :

    1. La Franc-maçonnerie affirme l'existence de Dieu, Etre Suprême qu'elle désigne sous le nom de Grand Architecte de l'Univers. Elle requiert de tous ses adeptes qu'ils admettent cette affirmation. Cette exigence est absolue et ne peut faire l'objet d'aucun compromis ni d'aucune restriction.
    1. La Franc-maçonnerie ne définit pas l'Etre Suprême et laisse à chacun la liberté absolue de le concevoir.
    1. Tout travail maçonnique se fait à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers et en présence des trois grandes Lumières de la Franc-maçonnerie : le Volume de la Loi Sacrée sous l’Équerre et le Compas, sur lesquels sont prêtés tous les serments et les obligations.

    Ceci dit clairement et nettement quel est, en vertu même de son adhésion aux idéaux maçonniques traditionnels, le caractère de la Grande Loge régulière. Elle s'affirme pour l'essentiel comme initiatique, spiritualiste et dégagée des controverses du monde extérieur. Ceci implique, à l'exemple des grandes obédiences du monde, la référence expresse à la divinité, la recherche initiatique dans la voie de la spiritualité, l'interdiction de toute controverse politique ou religieuse en Loge, l'abstention de toute participation à des travaux maçonniques auxquels assisteraient des membres d'obédiences non reconnues par la Grande Loge Régulière, parce que n'adhérant pas à l'intégralité des principes de base.

    Attitude rigoureuse sans doute, mais qui est absolument indispensable pour rester dans la voie de l’authenticité traditionnelle.

    En fonction même du caractère initiatique primordial de leurs activités, les Maçons de la Grande Loge Régulière ne peuvent admettre à leurs travaux en, visiteurs, des Maçons n'acceptant pas les « Landmarks » de la Franc-maçonnerie régulière. Ces visiteurs ne sauraient en effet participer à ses travaux et en même temps s'en démarquer en contestant ces principes. Réciproquement, les membres de la Grande Loge Régulière s'interdisent de participer à des réunions de Maçons non reconnus.

    C'est simplement la conséquence de l'importance attachée à l'Art Royal : une « Tenue » maçonnique n'est pas une réunion quelconque entre amis et connaissances ; c'est un acte initiatique.

    Tout est simple si l’on ne perd jamais de vue la frontière entre l'univers de la Loge au travail et le monde extérieur. Chaque Maçon a des amis précieux et des intimes qui ne sont pas Maçons, et de même il a de l'affection et de l'estime pour bien des Maçons non réguliers. Mais ces relations aussi étroites soient-elles trouvent leur cadre, leur expression et leur accomplissement ailleurs et en d'autres moments.

    La tradition maçonnique n'admet à l'initiation que des hommes. Il n'y a là aucune misogynie, mais le strict respect d'anciens usages qui reflètent une vieille expérience initiatique, bien antérieure à la Franc-maçonnerie, et qui tient compte des tensions et des problèmes psychologiques propres à des sociétés qui seraient à la fois mixtes et fermées. Il existe d'ailleurs des organisations maçonniques ouvertes aux femmes, et parfois exclusivement à elles. Elles sont dignes de considération, comme le sont d'autres obédiences irrégulières.

    En l’an 2009, année de célébration de son trentième anniversaire, la Grande Loge Régulière de Belgique comptait 47 Loges réparties dans tout le pays (N.B. : La Loge 21 avait disparu).

     

    Nom de la Loge

    Rite

    Orient de

    1

    L’Union

    Moderne

    Bruxelles

    2

    Les Disciples de Salomon

    R.E.A.A.

    Leuven

    3

    King Leopold I

    New York

    Mons

    4

    Chevalier Ramsay

    Californien

    Bruxelles

    5

    L’Avenir et l’Espérance

    Moderne

    Charleroi

    6

    De Wijngaerdenranck

    R.F.M.

    Aarschot

    7

    Les Trois Anneaux

    R.E.A.A.

    Bruxelles

    8

    Le Marquis de Gages

    R.F.M.

    Nivelles

    9

    Les Trois Briques

    Moderne

    Waterloo

    10

    Le Carré Long

    Moderne

    Charleroi

    11

    La Parfaite Amitié

    R.E.Phi.

    Bruxelles

    12

    Jan van Ruysbroeck

    Moderne

    Brussel

    13

    La Fidélité

    Moderne

    Gent

    14

    Acacia

    Moderne

    Kortrijk

    15

    De Oude Plichten

    Moderne

    Antwerpen

    16

    François-Charles de Velbrück

    R.E.A.A.

    Liège

    17

    Le Cèdre

    R.E.A.A.

    Bruxelles

    18

    Geoffroy de Saint Omer

    R.E.R.

    Bruxelles

    19

    La Constante Fidélité

    R.E.A.A.

    Mechelen

    20

    La Parfaite Fraternité

    R.F.M.

    Mons

    22

    De Eendracht 1764

    R.E.R.

    Antwerpen

    23

    Het Gulden Vlies

    R.E.R.

    Vilvoorde

    24

    La Lumière des Ardennes

    Moderne

    Forrières

    25

    Sambre et Meuse

    Moderne

    Namur

    26

    Semper Fidelis

    Moderne

    Charleroi

    27

    Fides et Amor

    Moderne

    Gent

    28

    Sint-Jan-ter-Duinen

    R.F.M.

    Koksijde

    29

    Charles de Lorraine

    R.F.M.

    Nivelles

    30

    Ars macionica (Loge d’étude)

    Moderne

    Bruxelles

    31

    La Parfaite Egalité 1765

    R.E.R.

    Brugge

    32

    Athanor

    Moderne

    Gent

    33

    Pythagoras

    R.E.A.A.

    Antwerpen

    34

    De Zon

    R.E.A.A.

    Antwerpen

    35

    Zur Morgenlandfahrt

    A.F.A.M.

    Brüssel

    36

    St Jean Lumière de Lorraine

    Moderne

    Arlon

    37

    L’Aigle de Patmos

    R.E.R.

    Tournai

    38

    Les Sept Piliers

    Moderne

    Liège

    39

    Euclides

    R.F.M.

    Gent

    40

    Sous le Voile d’Hermès

    R.E.A.A.

    Bruxelles

    41

    Sint Jan aan ‘t Veer

    R.E.A.A.

    Stokkem

    42

    Iris

    R.E.A.A.

    Liège

    43

    St Charles de la Parfaite Harmonie

    Moderne

    Bouillon

    44

    Aurora

    R.F.M.

    Oudenaarde

    45

    Le Delta des Collines

    R.F.M.

    Flobecq

    46

    Les Pierres de Vernes

    R.E.A.A.

    Péruwelz

    47

    L’Eperon d’Or

    R.E.R.

    Namur

    48

    Lumière et Fraternité

    Moderne

    Charleroi

     

     R:. F:. A. B.

     

    [1] Le manuscrit Regius, daté de 1390, fait remonter la fondation de la Franc-maçonnerie au célèbre mathématicien grec Euclide qui vivait à Alexandrie, en Egypte, au 3ème siècle av. J.-C.

    [2] Comme le Regius, le manuscrit Cook est un poème anonyme datant de 1410 environ et qui aborde l’éloge des arts libéraux et l’histoire légendaire du métier de bâtisseur.

    [3]  Dans la religion grecque antique, les mystères d’Éleusis (en grec : Ἐλευσίνια Μυστήρια) faisaient partie d'un culte à mystères, de nature ésotérique, effectué dans le temple de Déméter à Éleusis (à 20 km au nord-ouest d'Athènes). Consacrés à Déméter et sa fille Perséphone, ils figurent parmi les plus célèbres et sur lesquels nous avons plus d'informations que tout autre culte grec, depuis le témoignage le plus ancien (dans l'Hymne homérique à Déméter), jusqu'à la suppression de ce culte par l'empereur romain Théodose en 393.

    Référence : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mystères_d'Éleusis

    [4] La tour de Babel était, selon la Genèse, une tour que souhaitaient construire les hommes pour atteindre le ciel. Descendants de Noé, ils représentaient donc l'humanité entière et étaient censés tous parler la même et unique langue sur Terre, une et une seule langue adamique. Pour contrecarrer leur projet qu'il jugeait plein d'orgueil, Dieu multiplia les langues afin que les hommes ne se comprissent plus. Ainsi la construction ne put plus avancer, elle s'arrêta, et les hommes se dispersèrent sur la terre.

    [5] Ainsi, un édit royal permettant les associations maçonniques ou le texte de la constitution de l'Ordre ou même une bulle papale qui le condamne constitue certainement une preuve irréfutable.

    [6] Le gnosticisme est un mouvement religieux regroupant des doctrines variées du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient qui se caractérisent généralement par la croyance que les hommes sont des âmes divines emprisonnées dans un monde matériel créé par un dieu mauvais ou imparfait appelé le démiurge. Le mouvement connut son apogée au cours du IIe siècle.

    [7] Les néopythagoriciens croient en une religion astrale (théologie, mantique, théorie de la grande année et de l'harmonie des sphères, immortalité des héros, métempsycose). Ils s'intéressent aux origines du langage, à l'étymologie, à son sens mystique (souvent révélé par la poésie, cette langue musicale, qui obéit à des proportions numériques). Leurs spéculations sur les nombres sont entrées en rapport avec le platonisme (cosmologie, théorie des Idées). Ils ont aussi une doctrine morale et politique, séparant strictement les bons des méchants, et affirmant la primauté d'un droit religieux dont tout dépend.

    [8] Le mithriacisme fut une religion très austère ; les initiés étaient soumis à des épreuves, puis baptisés par aspersion avec le sang d'un taureau sacrifié (taurobole) pour devenir « frères d'armes ». Les prêtres enseignaient que par la pratique de certains rites de purification, d'abstinence et de communion on pouvait participer à la nature des astres lumineux et immortels. Il se répandit d'abord en Asie Mineure, en Égypte, puis en Italie où il fut apporté par les légions romaines et d'où il passa en Gaule, en Germanie et en Espagne. Il tint tête au christianisme jusqu'au IVème siècle, époque à laquelle il se heurta aux persécutions de l'empereur Théodose, dont un édit, en 391, interdit « le culte païen » et les sacrifices sous peine de mort. L'empereur Julien, par contre, fut un adorateur de Mithra.

    [9] L’orphisme est un mouvement religieux qui s’est développé en Grèce à partir du sixième siècle avant J.- C. Il a été instauré par Orphée, qui aurait vécu avant Homère. Orphée est souvent décrit comme le maître des incantations ou un enchanteur d’origine thrace. Les adeptes de l’orphisme sont appelés les Orphéotélestes. Ceux-ci sont des individus à part, qui vivent éloignés des cités ; ils sont considérés comme des purificateurs, initiateurs à leur religion.

    [10] Issus de la secte chiite des ismaéliens — pour laquelle le calife doit être choisi parmi les descendants du prophète Ali —, les Fatimides considèrent les Abbassides sunnites comme des usurpateurs de l’islam.

    [11]  Les «archives» en question sont les «Old Charges», ou «Anciens Devoirs», textes appartenant aux anciennes guildes de Maçons opératifs, dont les plus anciens remontent à 1390 (ex. : Regius, 1390, et Cooke, 1410).

    [12] Celle du mythe d'Hiram.

    [13] Le roi Léopold 1er aurait été initié à la Loge « L'Espérance » à Berne en 1813. On lui proposa d'en devenir Sérénissime Grand Maître mais il déclina l'offre et y plaça un de ses proches collaborateurs, le Baron Goswin de Stassart.

    [14] Qui défend le pouvoir absolu du Pape.

    [15] « L’Union », n°1 ; « Les Disciples de Salomon », n°2 ; « King Leopold Ist », n° 3 ; « Chevalier Ramsay », n° 4 ; « L’Avenir et l’Espérance », n° 5 ; « De Wijngaerdenranck », n° 6 ; « Les Trois Anneaux », n° 7 ; « le Marquis de Gages », n° 8 et « Les Trois Briques », n° 9.

    Bibliographie

    Arvelle Joël - Histoire de la Franc-maçonnerie belge

    Editions J.M. Collet, Braine l’Alleud, 1995

     

    Beresniak Daniel - La Franc-maçonnerie

    Editions Grancher, 1988

     

    Chaboud Jack - La Franc-maçonnerie : histoire, mythes et réalités

    Editions de Poche, collection « Spiritualité »

     

    Chevallier Pierre - Histoire de la Franc-maçonnerie française

    Editions Fayard, Paris, 1975

     

    Clément F. - Histoire de la Franc-maçonnerie belge au XIXe siècle

    Editions du Suprême Conseil, Bruxelles, 1940

     

    Dachez Roger - Histoire de la Franc-maçonnerie française

    Editions Presses universitaires de France, Paris, 2003

     

    De Schampheleire Marcel - Histoire de la Franc-maçonnerie belge depuis 1830

    Un siècle et demi de Grand Orient de Belgique, 3 tomes

    Editions du Grand Orient de Belgique, Bruxelles, 1987

     

    Gérard Jo - La Franc-maçonnerie en Belgique

    Editions J.M. Collet, Bruxelles, 1988

     

    Sous la direction scientifique d'Hasquin Hervé

    Visages de la Franc-maçonnerie du XVIIIe au XXe siècle.

    Laïcité – Série « Recherches », 4

    Editions de l’Université de Bruxelles,  Bruxelles, 1983

     

    Lhomme Jean, Maisondieu Edouard, Tomaso Jacob

    Dictionnaire thématique illustré de la Franc-maçonnerie

    Editions du Rocher, Monaco, 1993

     

    Naudon Paul - Les origines de la Franc-maçonnerie, le sacré et le métier

    Editions Dervy, Paris, 1991

     

    Naudon Paul - Histoire générale de la Franc-maçonnerie

    PUF, Que sais-je, 1981

     

    Negrier Patrick - Textes fondateurs de la tradition maçonnique

    Editions Grasset, Paris, 1995

     

     


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  •  Le Tarot et son symbolisme – Le Tarot et la Franc-maçonnerie 

     Les couleurs du Tarot et leur symbolisme 

    Introduction

    Voici une planche sans doute plus originale que la plupart de celles que l’on écoute habituellement dans nos Loges ! Le Tarot n’est en effet pas un sujet que l’on y aborde fréquemment !

    Le Tarot semble être apparu dans nos régions au 15ème siècle. L'arrivée du papier à cette époque fut certainement le déclencheur de l'apparition de ce système, mêlant les 22 lettres de l'alphabet hébraïque à des symboles.

    Qu’est-ce que le Tarot ? D’où vient-il et que nous a-t-il apporté dans notre Ordre ?

    Pourquoi parler du Tarot dans le cadre de la Franc-maçonnerie de Tradition, régulière et universelle ?

    Pourquoi évoquer les couleurs du Tarot ? Nous apporteraient-elles des aspects symboliques particuliers ?

    Telles sont les questions auxquelles je vais tenter d’apporter quelques éléments de réponses par le biais d’une importante recherche car ce sujet, dont j’ignorais tout, m’interpelle vraiment.

     

    Qu’est-ce que le Tarot ?

    En fait, il existe plusieurs sortes de tarots : ceux qui servent à jouer aux cartes et qui sont les plus connus, puis ceux qui servent à tirer les cartes. Mais le plus connu de tous est le Tarot dit « de Marseille », dérivé du jeu de Tarots de Charles VI, qui présente une série de figures allégoriques.

    Le Tarot de Marseille est un ensemble de cartes à l'origine du Tarot moderne, aux motifs anciens médiévaux. Il comprend soixante-dix-huit cartes, plus longues que les cartes ordinaires et comportant des figures différentes, servant le plus souvent au jeu et à la cartomancie.

    Lorsqu’on se livre à l’interprétation d’un tirage de cartes, les 22 arcanes majeurs vont traiter des évènements importants tandis que les 56 arcanes mineurs vont fournir les informations complémentaires.

    La forme des cartes, leur nombre, leur disposition est comparable à celle de nos jeux et par conséquent le Tarot peut être considéré comme l’ancêtre de tous les jeux de cartes modernes qui, eux, ne comportent que 52 cartes.

    Cependant, ce n’est pas sur cet aspect du Tarot que j’ai focalisé mes recherches mais sur son symbolisme en général et sur celui de ses couleurs en particulier. Mais tout d’abord : d’où provient le Tarot ?

     

    Les origines du Tarot

    La véritable origine du Tarot ne semble pas connue : il pourrait provenir de Chine, d’Inde ou même d’Egypte. Mais les Chinois ont toujours considéré que leur Tarot était très ancien et qu’il remonterait aux premiers âges de leur empire. Cependant le Tarot pourrait être l’œuvre d’Hermès Trismégiste, légendaire fondateur de la science égyptienne.

    22 gravures auraient été transmises par le dieu Thot, messager des dieux auprès des Hommes. Il s’agit d’un mythe qui remonterait au temps des Pharaons. Moïse, qui avait été recueilli par les Égyptiens, et considéré comme le frère de Pharaon, a été élevé dans l’enseignement des prêtres et aurait pris connaissance de ces tableaux. Lors de la fuite des Juifs hors d’Égypte, Moïse aurait transmis sa connaissance à son peuple par un alphabet constitué de 22 lettres. Cette connaissance porte le nom de kabbale où chaque lettre a un équivalent numérique.

    Certains chercheurs sont convaincus d’un héritage antique (égyptien, chinois, indien, judaïque, grec, romain, etc.) qui, en fin de compte, se serait matérialisé, sous une forme christianisée, dans les sujets allégoriques du Tarot. D’aucun souligneront plus particulièrement l’aspect alchimique tandis que d’autres préfèreront mettre en relief les apports platoniciens et pythagoriciens, apparus dans le néoplatonisme médicéen dans la seconde moitié du 15ème siècle.

    Le néoplatonisme médicéen est un mouvement philosophique et artistique local à la Toscane, qui regroupe penseurs d'une part, et artistes florentins d'autre part. Tous bénéficièrent de l'appui de la famille régnante des Médicis.

    Les uns travaillaient les concepts du Beau et du Sublime à partir des écrits grecs, et plus généralement redécouvraient les ouvrages et la pensée d'Aristote, de Platon, et du legs gréco-romain, faisant évoluer les visions du monde issues de la chrétienté médiévale.

    Les autres illustraient, par des représentations artistiques, les travaux de l'école philosophique de la Nouvelle Académie des Arts de Florence.

    Quoi qu’il en soit, le Tarot a bien une origine très ancienne et s’est largement répandu sur plusieurs continents. Considérons qu’il est le résultat d’une création collective dans laquelle le peuple juif semble avoir joué un rôle très important, dont la transmission de ses textes sacrés et du Tarot qui en ferait partie. Il est en effet considéré comme une transcription simplifiée de la Cabbale ou tradition juive.

    La Kabbale (Qabalah « réception » - קבלה en hébreu), parfois écrit Cabbale, est une tradition ésotérique du judaïsme, présentée comme la « Loi orale et secrète » donnée par YHWH à Moïse sur le Mont Sinaï, en même temps que la « Loi écrite et publique » (la Torah). On peut aussi définir la Kabbale comme étant la dimension interne de la Torah, correspondant à la connaissance secrète des quatre niveaux de l'intérieur de la Torah.

    Selon ses adhérents, la compréhension intime et la maîtrise de la Kabbale rapprochent spirituellement l'homme de Dieu, ce qui confère à l'homme un plus grand discernement sur l'œuvre de la Création par Dieu. Outre des prophéties messianiques, la Kabbale peut ainsi se définir comme un ensemble de spéculations métaphysiques sur Dieu, l'homme et l'univers, prenant racine dans les traditions ésotériques du judaïsme. Cependant, cette définition académique ne rend pas bien compte de l'universalité de la Kabbale et de la richesse des thèmes qu'elle aborde.

     

    Les influences sur le Tarot

    Les figures du Tarot combinent des influences pythagoriciennes, kabbalistiques, des traces de l'occultisme, de la Gnose, des Mystères et autres savoirs antiques, tels qu'ils ont pu survivre en Orient et en Occident après leur éradication par l'Eglise, qui les avait taxés d'hérésie.

    L’occultisme désigne, en histoire, un ensemble de courants spirituels et mystiques préoccupés par les forces mystérieuses du cosmos et de l'homme. L'astrologie qui parle des influences astrales, le néo-occultisme qui traite avec Papus des « facultés occultes de l'Homme » et des « forces invisibles de la Nature », en font partie. Le terme « occultisme » désigne aussi, en philosophie, le corps de doctrines et de pratiques propres aux adeptes de ce mouvement, par exemple la radiesthésie, les tables tournantes, les cartomanciennes.

    De façon très générale la Gnose désigne un concept philosophico-religieux dans lequel le Salut de l'âme (ou sa libération du monde matériel) passe par une connaissance (expérience ou révélation) directe de la divinité, et donc par une connaissance de soi.

    Les cultes à Mystères, aussi appelés cultes initiatiques ou cultes orientaux, sont des cultes apparus avant l'ère chrétienne dans le monde gréco-romain.

    Les cultes à Mystères prennent naissance avec Orphée, prêtre légendaire d'Apollon, surnommé « le père des Mystères », qui a mis en place le principe de ces cultes.

    Les cultes à Mystères se différencient des cultes officiels notamment du fait que les participants subissent des initiations successives, apprenant à chaque fois quelque chose de plus sur les secrets de la divinité. Ils progressent dans des grades montrant leur niveau d'initiation.

    Ces cultes apportent, contrairement aux cultes traditionnels, un espoir plus encourageant pour l'après-vie.

    Aucun jeu de Tarot complet n'a été conservé depuis l'époque humaniste. Cependant, il a été démontré qu'à cette époque, des peintres, comme Botticelli, utilisaient les formes du Tarot pour construire leurs compositions. Dans les mêmes années, Jérôme Bosch peignit deux représentations du « Mat ». Cela signifie que les formes du Tarot étaient déjà présentes à cette époque, soit de très nombreuses années avant le plus ancien jeu actuellement connu et conservé.

     

    * Le tarot et le symbolisme de ses couleurs

    Le Mat ou le Fol ou le Fou

    Le Mat ou Le Fou ou Le Fol est une des seules cartes sans numéro dans la plupart des variantes du Tarot dit de Marseille ; habituellement classé comme faisant partie de la série des atouts, il est le seul atout non numéroté.

    L'interprétation la plus courante en fait un fou, un errant, une carte de vagabondage et de détresse. Mais certains occultistes y voient tout au contraire l'accès à un monde hors du monde, une renaissance, voire même le symbole de l'initié authentique, ayant accès à un monde inaccessible au commun.

    Celui ou ceux qui ont bâti le Tarot de Marseille ont bien caché leur jeu. Et les maîtres, peintres initiés à ces formes, ont également bien scellé leurs intentions.

    Le Tarot a pu arriver en Europe par de nombreuses routes. Sa première apparition date du Moyen Age. En France, Marseille est devenue l'un des plus grands centres d'édition de jeux de cartes.

     

    Aperçu global du Tarot

    Le Tarot kabbalistique, tout comme le Tarot de Marseille, les Tarots bohémien ou égyptien, sont composés de 78 cartes ou « lames », réparties en deux groupes : un jeu de 22 atouts ou arcanes majeurs et un jeu de 56 arcanes mineurs répartis en quatre groupes : les Bâtons, les Coupes, les Deniers et les Epées.

    Chaque groupe compte 14 cartes : dix cartes de points (de l’As au Dix) et quatre figures (le Roi, la Dame, le Cavalier et le Valet).

    • Les Bâtons, devenus les Trèfles de nos jeux modernes, symbolisent le Feu.
    • Les Coupes, devenues les Cœurs, symbolisent l’Eau.  
    • Les Deniers, devenus les Carreaux, symbolisent la Terre.
    • Les Epées enfin, devenues les Piques, symbolisent l’Air…

    Le jeu des 56 arcanes mineurs comporte quatre familles que l'on peut découper comme suit : quatre mondes ou quatre couleurs, tout comme le Feu, l'Air, l'Eau et la Terre, les quatre éléments séparés, mais qui peuvent se combiner, se pénétrer, s'interpréter.

    Les arcanes mineurs se réfèrent donc aux quatre éléments, aux quatre composantes fondamentales de la vie et au quaternaire du monde manifesté.

    Les arcanes majeures parcourent les 22 sentiers de l'Arbre de Vie et relient entre elles les dix Sefirot de l'Arbre. Le Tarot ainsi que les lettres hébraïques codent l’homme et l’univers avec d’infinis secrets non encore partiellement résolus à ce jour.

    L’Arbre de Vie est l’un des symboles les plus connus de la Géométrie Sacrée. La structure de l’Arbre de Vie est liée aux enseignements sacrés de la Kabbale juive, mais on la retrouve dans l’ancienne Egypte, 3 000 ans plus tôt. L’Arbre de Vie dans la Kabbale, représente symboliquement les Lois de l'Univers. Il peut aussi être vu comme le symbole de la Création tant du Macrocosme (L'Univers) que du Microcosme (L'Être Humain).

    Les Arbres de Vie gravés, peints, brodés, imprimés ou sculptés existent depuis le début de l'Histoire. Ils semblent symboliser la force de la vie et ses origines, l'importance des racines et le développement de la Vie. Ils sont parfois associés à des personnages et/ou à des animaux (oiseaux, mammifères). L'arbre de la connaissance, le chandelier à 7 branches pourraient en être des variantes selon certaines interprétations.

    Les dix sefirot (Sephiroth) sont les dix nombres primordiaux.  Le terme est dérivé de la racine hébraïque SFR signifiant compter (numération – numérologie).  Le terme sefirot signifie qu'il ne s'agit pas de nombres ordinaires mais de « nombres principes » identifiés comme étant les dix dimensions infinies du cosmos, à savoir les six dimensions de l'espace, les deux du temps et celles du bien et du mal.

    Les sefirot servent à décrire la naissance du monde.  La première sefira est le pneuma divin. De celui-ci sort la seconde sefira, l'air…  De l'air sont issus l'eau et le feu.  Les 6 dernières sefirot représentent les six directions dans l'espace.  Elles sont scellées au moyen de 6 permutations du grand nom de dieu YHWH.

    Le Sefer Yetsirah nous apprend que « le réel » est constitué par la combinaison des 22 lettres hébraïques, générant les 231 combinaisons binaires, à l'origine de la création du monde.

    Ainsi, jeu de cartes des plus anciens, le Tarot met en œuvre un monde de symboles. Et comme dans le nom même du Tarot, il reste toujours, dans ses images, quelque chose qui nous échappe.

    Le Tarot divinatoire comporte lui aussi un ensemble de 78 cartes qui peuvent être utilisées à des fins prédictives. Mais, étant donné le vaste champ de connaissances ésotériques que revêt le Tarot, Je me limite simplement à signaler que les lames majeures apportent en quelque sorte un « verdict » tandis que les lames mineures portent d’indispensables nuances mais ne laissent aucun problème en suspens, qu’il soit d’ordre affectif, matériel, intellectuel ou vital.

    S’il y a vingt-deux arcanes majeurs dans le Tarot, il y a aussi vingt-deux lettres hébraïques dans la Kabbale !  Dès lors, le Tarot peut être considéré comme un aide-mémoire populaire des principaux enseignements de la Kabbale

    Les arcanes majeurs ont une valeur initiatique importante. Images étranges, ces 22 arcanes majeures portent chacune un nom, un nombre et une lettre de l’alphabet hébreux. Les personnages de chaque lame sont fixés dans des attitudes bien définies. Tout geste, tout objet, toute couleur sont autant de détails importants à mettre en correspondance avec la mythologie, l’astrologie et les opérations alchimiques. Chacune des lettres hébraïques attribuées à chaque carte représente une idée, une étape de la création et de l’organisation de l’univers. Tout ceci est fondamental !

    Le Tarot est un véritable livre d’enseignement par l’image. Il est à l’image de l’Homme, à l’image du Monde.

     

    Considérations sur le symbolisme du Tarot

    Projection de l'inconscient collectif, le Tarot s’appuie sur :

    1.  le symbolisme de l'espace 

    Un personnage vu de face ou assis exprime une action statique (la Justice) ; tourné vers la gauche, il a un rôle actif ou matériel (par exemple l'Empereur) ; vers la droite, il traduit le retour sur soi dans la spiritualité ou la méditation ; debout, il est dynamique ou actif.

    2.  le symbolisme corporel :

    La tête = la pensée ; le cou = l'importance de l'affectivité ; le buste = l'affectivité ; l'abdomen = l'instinctivité ; les cheveux = la force instinctive féminine ; la barbe = la virilité. Les membres (mains, pieds, bras) ont une signification conforme au symbolisme spatial.

    3.  le symbolisme des vêtements:

    Un collier = la dépendance ; la ceinture = domination des instincts ; les coiffures = soumission à une autorité matérielle ou spirituelle.

    4.  le symbolisme des couleurs :

    blanc = la lumière ou la sagesse divine ; noir = les ténèbres ; rouge = feu ou amour divin ; jaune = la révélation ; bleu = la vie ; vert = manifestation de la Sagesse et de la bonté divine dans l’acte.

    5.  le symbolisme des nombres.

     

    Les liens entre la Franc-maçonnerie et le Tarot

    Les origines du Tarot, comme celles de la Franc-maçonnerie, se trouvent  dans le champ des mythes à l’aurore de notre civilisation ; leur évolution participe en tout cas de ce que l’on appelle « la Tradition ».

    La renaissance des Tarots comme instrument magique est intervenue à la fin du 18ème, en pleine période des Lumières. C’est un Franc-maçon, Antoine Court de Gébélin, archéologue célèbre à l’époque, qui redécouvrit et fit connaître le sens profond des arcanes du Tarot. Il le présente dans le neuvième volume de son « Monde primitif ». D’autres Frères après lui se sont penchés sur le Tarot, comme Oswald Wirth, auteur du « Tarot des Imagiers du Moyen Age ».

    Antoine Court de Gébélin nous a laissé le message suivant : « Si nous annoncions, aujourd’hui, qu’existe une œuvre qui contient la doctrine la plus pure des Égyptiens qui aurait échappé aux flammes de leurs bibliothèques, qui ne serait impatient de connaître un livre aussi précieux et extraordinaire ? Et bien ce livre existe et ses pages sont les figures des Tarots ! ».

    Pour justifier ses affirmations, Antoine Court de Gébélin a expliqué que le mot « Tarot » vient de l’égyptien Ta-Rosch qui signifie « Science de Mercure » (Hermès pour les Grecs, Thot pour les Égyptiens). Puis, aidé par un collaborateur inconnu, il a indiqué les nombreuses propriétés magiques du Livre à peine redécouvert.

    Ces théories ont ensuite été reprises par un autre Franc-maçon, Etteilla, pseudonyme de Jean-François Alliette qui a dit : « Le Tarot est un livre de l’Égypte ancienne dont les pages contiennent le secret d’une médecine universelle, de la création du monde et de la destinée de l’homme. Ses origines remontent à 2170 avant J.- C. quand dix-sept magiciens se réunirent en un conclave présidé par Hermès Trismégiste. Il fut ensuite incisé sur des plaques d’or placées autour du feu central du Temple de Memphis. Enfin, après diverses péripéties, il fut reproduit par de médiocres graveurs du Moyen Âge avec une quantité d’inexactitudes telle que son sens en fut malheureusement dénaturé ».

    Les modes d’expression du Tarot et ceux de la Franc-maçonnerie sont fondés sur l’utilisation du symbole. Le langage symbolique a l’avantage de ne pas imposer un sens de lecture mais de laisser libre champ aux appréciations. Tarot et Franc-maçonnerie véhiculent une même pensée traditionnelle et participent également à l’évolution de l’esprit de l’humanité dont ils sont parmi les éléments moteurs.

    Le Tarot de Marseille est un ensemble de cartes aux motifs anciens et naïfs appartenant à la catégorie des tarots divinatoires. Le Tarot maçonnique reprend de nombreux symboles du Tarot de Marseille, ainsi que sa structure avec 22 arcanes majeurs et 4 x 14 arcanes mineurs, soit 78 cartes en tout. Le Tarot symbolique maçonnique intègre les symboles du Tarot « Traditionnel » et ceux de la Franc-maçonnerie, ce qui en fait un Tarot à part entière.

    Le Tarot des Francs-maçons, inspiré de la version du Tarot de Marseille créé par Oswald Wirth, contient tous les symboles kabbalistiques, hermétiques et maçonniques. Pour celui et celle qui sait en déchiffrer tout l'encodage, cet outil renferme bien des secrets remontant au début des temps.

    La géométrie du Nombre d'Or existait seulement dans de vieux Tarots de Marseille. Elle y était codée dans presque toutes les cartes. De plus, les angles utilisés étaient différents dans chacune d'elles et les constructions géométriques étaient en rapport étroit avec les symboles des cartes. Cela tend à prouver que cette géométrie ainsi que la véritable connaissance ésotérique existaient dès l'origine du Tarot !

    Après avoir évoqué les origines du Tarot, sa composition et ses liens avec la Franc-maçonnerie, j’en viens à présent à l’objet principal de cette recherche : quelles sont les couleurs présentes dans le jeu du Tarot et que peuvent-elles nous apporter sur le plan symbolique ?

    * Le Tarot et le symbolisme de ses couleurs

     Les 22 arcanes majeurs du Tarot de Marseille

     

    Quelles couleurs sont présentes dans le Tarot ?

    En examinant attentivement l’ensemble des cartes du Tarot de Marseille on trouve en effet 7 couleurs dominantes :

    1. Le bleu, symbolise l’âme, la voûte céleste, Mercure…
    2. Le rouge, couleur de l'action, est le symbole du principe de vie.
    3. Le jaune, couleur des Dieux, est devenu sur Terre l'attribut de la puissance des Rois.
    4. Le vert est la couleur du règne végétal.
    5. Le blanc est généralement considéré comme la couleur de la révélation, de la grâce, de la transfiguration.
    6. Le noir, couleur du deuil en Occident, est à l'origine le symbole de la fécondité, la couleur de la terre fertile et des nuages gonflés de pluie.
    7. La couleur chair a toute son importance car l'humanité est chair et le divin est esprit.

    Au début de l'ère chrétienne, les couleurs considérées comme principales sont le rouge, le blanc et le noir. Le rouge rappelle la couleur impériale des empereurs romains. Il est le symbole du pouvoir absolu sur la matière. Il faudra attendre le 12ème siècle pour voir une nouvelle couleur immerger : le bleu. C'est le culte marial qui va lui donner toute sa noblesse. Il va devenir la couleur de la spiritualité, de la pureté intérieure et aussi, la couleur des rois de France.

    Dans le Tarot, le bleu vient s'opposer au rouge pour créer une dualité symbolique :

    • le rouge, qui est la couleur du plan matériel, du désir, du pouvoir temporel ;           
    • le bleu, qui est la couleur du plan spirituel, de l'aspiration, du pouvoir intemporel.

    Devant ce nouveau couple de couleurs, le blanc perd sa définition de pureté. Il restera la couleur virginale, mais pour les médiévistes, c'est le jaune, la couleur de la lumière qui possède en elle-même toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, qui sera la couleur du divin. Le blanc disparaît au bénéfice du jaune pour devenir également la couleur de la sainteté.

    Le jaune, c’est la couleur du plan divin, de la sagesse universelle, du pouvoir de la Sophia.

    La Sophia, c'est connaître la Vérité totale et, par voie de conséquence, vouloir le Bien et aimer la Beauté ; et cela conformément à cette Vérité, donc en pleine connaissance de cause. La Sophia doctrinale traite du Principe divin d'une part et de sa Manifestation universelle d'autre part : donc de Dieu, du monde et de l'âme, en distinguant dans la Manifestation entre le macrocosme et le microcosme ; ce qui implique que Dieu comporte en lui-même - extrinsèquement tout au moins - des degrés et des modes, c'est-à-dire qu'il tend à se limiter en vue de sa Manifestation.

    Ainsi le Tarot raconte la bataille entre le bleu et le rouge, supervisé par le jaune.

    Analysons maintenant la couleur chair. Disons-le sans détours : c'est la couleur la plus importante du Tarot car elle personnalise la conscience humaine ! C'est elle qui doit réussir à atteindre un perfectionnement moral lui permettant de se diviniser. Elle va se retrouver écartelée entre le rouge du matériel et le bleu du spirituel. Mais d'une manière comme une autre, le rouge et le bleu vont devenir pour elle des énergies qui l'aideront à grandir.

    La couleur chair, c’est la couleur du plan humain, de la conscience, du pouvoir sur le temporel et le spirituel.

    Il existe une autre couleur : le vert. Il n'y a pas besoin d'être voyant pour savoir que le vert est la couleur des feuilles, de la nature, donc de la vie. Elle symbolise l'énergie qui anime tout ce qui compose la possibilité d'être animé et ce, quel que soit le plan considéré.

    Dans le tarot, il apparaît sombre et soutenu. Il se distingue totalement des jeunes pousses vert tendre que l'on peut trouver dans la nature. Ce vert est un vert résistant comme celui des plantes qui ont su lutter contre la nature pour rester en vie.

    Le vert, c’est la couleur de la vitalité profonde, principe directeur orientant et révélant la vie. Il représente aussi la résistance au temps et rappelle l'énergie violente de la nature. On le rencontre peu dans le jeu.

    Enfin il reste une dernière couleur : le noir qui s'opposait originellement au blanc. Le noir aspire à la lumière, mais il la révèle aussi. Il devient la couleur de la révélation de ce qui est essentiel, c'est-à-dire l'essence du ciel : l'âme. Il sera la couleur de la transmutation. Il demande d'accepter de perdre l'inutile pour accéder à ce qui est important. C'est en acceptant de mourir que l'on vient au monde ; c'est en mourant qu'on accèdera au Monde.

    Cette couleur n’est pas le symbole de la mort au sens propre mais elle peut signifier la fin d’une période difficile et le début d’une autre ère, pleine d’espoir et de surprises. Il ne faut pas oublier que la terre la plus fertile est noire.

    Contrairement à la symbolique chrétienne, le noir n'avait pas de connotation négative dans la pensée des anciens Égyptiens. Si elle est bien la couleur de la nuit et du royaume des morts, elle est avant tout le symbole de la renaissance et de la fertilité. Le noir, couleur du limon fertile apporté par la crue annuelle du Nil, est en effet fortement lié à la symbolique de la renaissance. Le limon déposé sur les berges permettait aux cultures égyptiennes de « renaître » après une saison de sécheresse où les plantes semblaient « mourir ».

    Le noir est aussi souvent considéré comme le symbole de tout ce qui est mal et de tout ce qui est faux.

     

    Que représentent les couleurs dans le Tarot ?

    L'une des premières impressions que l'on ressent en observant un Tarot de Marseille, c’est qu’il est lié au graphisme archaïque qui date de la fin du 14e siècle et à ses couleurs vives, violentes et tranchées, voire criardes.

    D'autres Tarots existent, dont les couleurs chatoyantes ou pastel ignorent tout du symbolisme général des couleurs.

    Le Tarot est le reflet de la nature et du monde qui entoure l'homme. Ainsi se base-t-il sur les 7 couleurs fondamentales de l'univers. C'est l'une des caractéristiques intéressantes du Tarot de Marseille que de faire un appel très poussé au symbolisme des couleurs, tout en « inventant » une 7ème couleur, symbolique, que l’on ne retrouve nulle part ailleurs : la couleur chair humaine.

    Les couleurs sont importantes dans leur symbolisme et ne peuvent être ignorées même si on ne peut pas s'arrêter seulement à leur interprétation pure.

    Les couleurs sont fortes de sens et elles agissent sur le corps et sur l'ensemble de la lame. Elles ne peuvent pas être prises isolément dans l'interprétation de l'arcane mais sont néanmoins essentielles dans sa compréhension.

    Pour interpréter et comprendre les couleurs du Tarot de Marseille, il ne faut pas partir dans des considérations théoriques mais garder présent à l'esprit que le Tarot est un guide pratique de vie.

    C'est donc par l'observation quotidienne de la nature que doit passer, entre autres, l'interprétation symbolique des couleurs.

    Chaque couleur présente dans le Tarot n'est pas due au hasard. En effet chacune possède une vibration propre ainsi que son propre symbole.

    Comment interpréter le symbolisme du Tarot par rapport aux couleurs des arcanes ? Prenons un exemple : le fait que l'Hermite possède une robe bleue à l'extérieur et rouge à l'intérieur n'est pas anodin. Chaque objet dans le Tarot de Marseille possède la couleur qui lui convient afin de faire passer un certain message par l'assemblage de symboles...

    On peut constater qu'il y a des comparaisons positives à faire avec les couleurs de l'héraldique. Le symbolisme des choses n'est pas le fait d'un hypothétique hasard qui d'ailleurs n'existe pas. Il y a une unité constante dans l'univers qui nous entoure. 

    * Le Tarot et le symbolisme de ses couleurs

    Examinons à présent le symbolisme de chacune des couleurs présentes dans le Tarot.

    La couleur bleue dans le Tarot

    Le bleu du Tarot est très intense, presque bleu foncé tout en restant vif. C'est la couleur des ciels du petit matin, au moment où la grande lumière commence à paraître. C’est la couleur des fins d'après-midi, quand les premières étoiles ont paru, et que l'on prend conscience de la profondeur du ciel. C’est encore celle de l'océan et des grands lacs.

    Or l'air, comme l'eau, n'a pas de couleur propre. Cette couleur, ils ne l'acquièrent que par l'accumulation d'une infinité de transparences extérieures à l'homme.

    Pour « être », le bleu doit donc rester à l'extérieur. Ses mouvements sont imperceptibles, comme ceux de l'eau ou de l'air, aussi légers que ceux du sang sont puissants.

    Indépendamment des vêtements, on le trouve à des endroits qui peuvent paraître surprenants : des cheveux bleus, un cheval bleu, des plantes bleues, des étoiles bleues…

    Cette couleur a pour particularité que plus la fragmentation en est importante plus le bleu devient transparent. Par exemple, la mer dont l'eau est bleue devient transparente quand on la met dans une bouteille.

    La couleur bleue parle de réceptivité et, à ce titre, est féminine. Elle symbolise la passivité de la sensation et de la perception.

    La couleur rouge dans le Tarot

    Lorsque l’on évoque la couleur rouge, elle fait bien sûr tout de suite penser au feu, mais surtout au sang, au sang artériel chargé d'oxygène, porteur de vie.

    Le sang est chaud, fluide, violent, rythmé, indispensable à la vie. Pour assurer son rôle, il doit rester à l'intérieur du corps : dès qu'il s'en échappe par une blessure, il vire au brun, coagule, noircit et refroidit. La place naturelle du rouge est donc « à l'intérieur ».

    Il est intéressant de voir comment le Tarot l'utilise pour habiller les personnages, et notamment de noter quelle est sa position par rapport à son complément qui est le bleu.

    Est-il dessus, dessous, en quelle proportion visuelle par rapport à lui ?

    Si nous observons par exemple le rapport de ces deux couleurs dans les arcanes représentant le Pape et la Papesse, nous pouvons considérer que le rouge est une couleur chaude. C’est la couleur de l'amour désintéressé mais aussi la couleur de la passion. Mêlée au noir, elle symbolise l'amour égoïste.

    La couleur rouge parle d'activité et, à ce titre, est masculine. Elle symbolise ce qui croît, grandit, pousse.

    La couleur rouge, c'est celle du sang, mais ne serait-ce pas aussi le symbole de la vie qui bout et qui attise les passions ?

    La couleur jaune dans le Tarot

    Qu'est-ce qui est jaune dans le monde qui nous entoure ? Cette couleur rappelle la couleur de l'or, celle du miel, de certains fruits mûrs, celle du soleil, des ajoncs, celle de certaines fleurs comme le mimosa.

    Cette couleur doit être associée à l'idée de maturité, d'une maturité liée à un travail, à un processus par lequel une chose atteint un autre stade : le travail de l'abeille pour le miel ; le travail de l'homme pour polir l'or ; le travail du temps ; un fruit qui mûrit grâce à l'action du soleil. Cette maturité, associée à un travail, évoque l'idée de métamorphose pour rendre une chose utilisable ou consommable par l'homme.

    Si nous observons la coiffe du Mat, les bras du Bateleur, le sol, la balance et l'épée de la Justice, nous pourrions dire que le jaune est la couleur du soleil et du divin, mais aussi de l'or qui sert à adorer le Créateur.

    La couleur jaune parle de rayonnement, d'énergie humaine. C’est une couleur gaie et tonifiante.

    La couleur verte dans le Tarot

    La couleur verte parle de fertilité, d'une promesse de production. Cependant, le vert du Tarot est sombre et relativement peu utilisé. Ce n'est pas le vert tendre des jeunes pousses, mais celui des feuilles vernissées des plantes à feuilles persistantes et des conifères. C'est la vie végétale forte qui s'économise et s'impose dans le temps, sans subir l'éclipse des saisons.

    Au printemps tout refleurit et la nature reverdit. Le vert est une couleur équilibrante, un mélange de bleu et de jaune.

    Si vous êtes éblouis par le soleil, regardez les arbres. Leur feuillage vert vous apaisera les yeux. De plus, le vert est la couleur de l'émeraude dont le rayon est, parait-il, source de Vie ou de Mort. Ne prétend-on pas que le Graal aurait été taillé dans une émeraude ?

    La couleur chair dans le Tarot

    La couleur chair, c'est la grande originalité du Tarot de Marseille, la couleur de la peau humaine qui ne se trouve nulle part ailleurs investie de ce rôle spécifique, pas même dans d'autres versions du Tarot.

    C'est bien sûr la couleur de la peau des personnages, mais aussi celle de nombreux objets qui sont ainsi clairement présentés comme des prolongements de l'homme, et ne doivent être pris en considération que sous cette condition.

    C'est par exemple le cas de la table devant le Bateleur, ou de la tour frappée par la foudre de la Maison Dieu.

    Cette couleur est particulière au Tarot. Elle n'a rien à voir avec la couleur de peau telle qu'on peut la voir dans la vie, mais ressemble un peu à de la cire. Elle symbolise le côté matériel des choses, la matière elle-même aussi.

    Cette couleur n'est pas éclatante, elle est même un peu blafarde. C'est la couleur de la peau ; elle symbolise l'humain, l'homme.

    La couleur chair parle d'incarnation, de matière, de l'élément terre, de la
    réalité des corps et de la vie concrète.

    La couleur noire dans le Tarot

    Le noir, c'est la couleur de ce qui est caché mais qui est riche comme la terre noire et fertile par exemple. C'est une couleur fertile, elle aspire à la lumière et elle révèle la lumière. Tout peut sortir d'elle. C'est la couleur de la révélation de l'âme.

    C'est une couleur qui demande de se dépouiller du superflu et de ne garder que l'essentiel. C'est en même temps la couleur du mystère des choses non encore révélées, de l'inconnu, de ce que l'on ne peut pas voir. Pour percer ses secrets, il faut du courage et de l'action.

    On ne trouve la couleur noire que dans trois cartes. C'est la couleur de ce qui est enfoui dans la terre : la terre noire fertile, le charbon qui alimente le feu ; la couleur de l'Alchimie, « Al Khemia », terre noire égyptienne ; la couleur du monde chtonien ; la couleur qui règne dans la caverne, si l'on n'y apporte pas sa propre lampe.

    C'est la couleur pleine de promesses pour ceux qui auront le courage d'aller y chercher les richesses cachées : la terre la plus fertile est noire ; la nature fait pousser ses meilleurs blés dans une terre noire riche et fertile ; le charbon le plus noir peut se transformer en pur diamant.

    Même si le noir est un symbole de mort, c'est aussi un espoir de renaissance. Le noir symbolise l'épreuve, c'est-à-dire la mort initiatique qui, une fois passée, amène de nouveau à la lumière. La couleur noire parle de pourriture, autrement dit de ce qui est en cours d'autodestruction, mais qui constitue aussi l'humus, l'engrais nécessaire au prochain renouveau.

    Couleur qui règne dans un endroit où la lumière n’a pas encore pénétré, le noir c’est aussi la couleur de la nuit, de la mort et du deuil, des cavernes et des ténèbres, des terreurs nocturnes, des cauchemars. Le noir nous introduit dans le ventre du monde, creuset où s’opère la mort symbolique de l’Œuvre au Noir. La couleur noire nous suggère de faire le deuil de nos désirs et d’intégrer nos ombres.

    La couleur blanche dans le Tarot

    Le blanc, c'est en principe le signe de la pureté et de la virginité, de la délicatesse.

    La couleur blanche parle aussi d'énergie cosmique et d'intelligence de l'esprit.

    On retrouve cette couleur dans la neige immaculée encore jamais touchée, dans certaines fleurs rares et fragiles comme la fleur de lys, aussi fragile l'une que l'autre. Dans nos régions, le blanc, c'est le symbole de la pureté, éclatante, rare et délicate. Mais c'est aussi celle du papier sur lequel on va écrire : vierge, neutre.

    C'est donc la partie qui reste pure mais qui peut facilement être souillée. C'est la couleur par défaut du fond des cartes. Le blanc est difficile à interpréter.

    Le blanc, c'est, par défaut, le fond des cartes, mais il figure aussi comme couleur spécifique dans 19 des 22 arcanes majeurs, et est toujours d'une interprétation délicate.

    De même que le noir, le blanc n'est pas une couleur. En fait celui-ci les contient toutes.

     

    En guise de conclusion provisoire

    Le Tarot de Marseille est en fait un miroir de la personnalité. On peut le considérer ainsi comme un chemin initiatique car il nous apprend avant tout qui nous sommes, hors du temps. Un trait caractéristique du Tarot de Marseille est le graphisme particulier des cartes. En les regardant, on remarque de suite qu’il s’agit d’un graphisme archaïque datant de la fin du 14ème siècle. Les contours sont assez flous, les couleurs sont éclatantes, voire criardes.

    Un autre trait encore plus marquant est le symbolisme des couleurs. Pour les interpréter, il ne faut pas oublier que les Tarots sont en fait un guide pratique de la vie. Par conséquent, le symbolisme des couleurs est tiré de l’observation de la nature. Bien souvent, on considère les sept couleurs du Tarot de Marseille comme étant les couleurs de l’arc-en-ciel. Mais ceci est une erreur ! La septième couleur n’est rien d’autre que la couleur de la chair humaine. Ce qui nous confirme que le Tarot se rapporte à la vie de l’être humain.

    Il existe deux manières d'utiliser le Tarot de Marseille, et, de manière plus générale, l'ensemble des pratiques divinatoires. On parle de pratique exotérique ou ésotérique.

    La pratique exotérique est malheureusement la plus courante, mais aussi la plus prosaïque : le tirage est soumis à une interprétation pratique, qui doit pouvoir trouver une application immédiate. La pratique exotérique du Tarot de Marseille donne lieu à toutes sortes de caricatures, mais possède un pouvoir de séduction toujours renouvelé pour le public car il est rassurant de pouvoir obtenir des affirmations claire sur l'avenir et les décisions à prendre ! Le Tarot de Marseille, utilisé ainsi, doit être pris avec circonspection, et le consultant ne doit pas perdre de vue qu'il demeure un acteur de son destin, et non un spectateur.

    La pratique ésotérique du Tarot de Marseille offre un tout autre visage. Au lieu de réduire la signification du Tarot à une prédiction factuelle, elle offre au contraire un sujet de réflexion et de méditation au consultant. Bien qu'elle s'applique également à la vie du tireur, elle en donne essentiellement une lecture spirituelle, plus descriptive que prédictive. Le tirage du Tarot de Marseille devient alors un support aux implications symboliques riches et complexes... à consommer sans modération !

    Les symboles contenus dans le Tarot sont la clef de l'enseignement planétaire et sont tous d'une importance primordiale.

     

    R:. F:. A. B.

    Bibliographie

    Beauchard Jean - Tarot symbolique maçonnique

    Editions Arkhana Vox, 1999

    Ce livre retrace un double Cheminement Initiatique dans lequel sont analysés les symboles universels contenus dans le Tarot et ceux propres à la Franc-maçonnerie, lesquels interfèrent et se complètent. Cette double analyse ne peut être que profitable à celui qui désire étudier et comprendre le Tarot.

     

    von Goethe J. W. - Traité des couleurs

    Editions Triades, 1996

     

    Pastoureau Michel - Dictionnaire des couleurs de notre temps

    Editions Bonneton, Paris, 1992

     

    Portal Frédéric - Des couleurs symboliques dans l'Antiquité, le Moyen Âge et les Temps modernes

    Collection « Bibliothèque des couleurs » - Editions Pardès, 1999

     

    * Le Tarot et le symbolisme de ses couleurs

    Principaux sites consultés sur Internet :

    http://www.astrointernational.com/Tarots.aspx

    http://www.krishadar.com/WebTarologie/T1_09_couleurs.asp?na=n&pa=p

    http://astrologie.horoscope.com/dossier-la-symbolique-des-couleurs-dans-tarot

    http://www.viamenta.com/tarot/couleurstarot.htm

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Symbolisme_des_couleurs

    http://ecole.dutarot.free.fr/couleur.html

    http://www.le-tarot-de-marseille.org/tarot_couleur.htm

    http://www.karinatarot.com/

    http://www.sophia-perennis.com/introduction-fr.htm

    http://ecole.dutarot.free.fr/couleur.html

    http://strangeangel.ifrance.com/texte/tarot.html

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Symbolique_des_couleurs_dans_l%27%C3%89gypte_antique

    http://le-chariot.com/symbolisme.html

    http://www.gadlu.info/tarot-symbolique-maconnique.html

     


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  •  Commentaires à propos des rituels d'Ouverture et de Fermeture des Travaux 

    Introduction

    La démarche des Loges de la Franc-maçonnerie initiatique consiste à faire fructifier le legs traditionnel reçu des Anciens et que représentent des textes rituels. Tout Travail en Loge comporte un cérémonial spécial, toujours le même. Le rituel l’exige.

    Le but de la présente Planche est d’étudier les raisons de l’existence des rituels d’Ouverture et de Clôture des Travaux ainsi que les enseignements qui en découlent.

    Les rituels légués par la Tradition initiatique présentent l’aptitude à faire vivre le mystère de l’origine du monde. C’est pourquoi l’Ouverture des Travaux de toute Tenue ne peut être dissociée de la création du monde.

    Le rituel d’Ouverture des Travaux est un outil qui permet de percevoir, en une vision unifiée, l’infiniment grand et l’infiniment petit, de vivre un mythe de création, de communiquer avec l’invisible, avec le « divin », avec le Principe, d’entrer dans le temps immuable qui est celui de la création et du Mystère.

    Nos Loges ont perçu la nécessité de mettre en œuvre l’Initiation afin de constituer et de sauvegarder un espace vital, un monde dans lequel le Temple soit visible, dans lequel sa porte puisse être retrouvée et franchie et où l’on expérimente le Mystère par l’incorporation des puissances de création.

    Ouvrir les Travaux relève de la fonction du Vénérable Maître, et l’acte de « créer le monde », ou plus exactement de le recréer, est fondé sur un processus rituel de structuration hiérarchique de nature causale mis en œuvre lors de la construction du Temple. Accomplir une Tenue, c’est créer un monde, créer une cohérence vitale, une architecture symbolique et s’y incorporer. Ouvrir les Travaux, c’est mettre au présent la « Première fois », c’est une recréation à partir du chaos primordial.

    Les purifications, le passage de la porte, la transmission de la Lumière par les Initiés Passés à l’Orient Éternel, les coups de maillet du Vénérable Maître répétés par les Frères Surveillants, le dévoilement des symboles, composent une réanimation de la hiérarchie de fonctions créatrices et reconstituent cette cohérence vitale qui préside à l’Ouverture des Travaux.

    Pour cela, il faut un mythe de création qui soit un outil de création, permettant de révéler le Mystère et de le vivre, c’est-à-dire d’accomplir le Grand Œuvre. La création rituelle du monde requiert, en effet, un socle mythique sur lequel fonder le processus de manifestation de la Lumière, et de cette hiérarchie d’ordre causal qui prend place dans une Loge conçue comme un cosmos.

    L’un des moments les plus importants de la vie des Francs-maçons, c’est lorsqu’ils se retrouvent lors de l’Ouverture des Travaux, phase essentielle de toute Tenue. C’est alors que tous les symboles se mettent à vivre ensemble. Ce moment est extrêmement riche.

    Ouvrir les Travaux ne consiste pas à se dire que l’on est tout-puissant, que l’on est créateur. Ouvrir, ou plus exactement réanimer, c’est ouvrir la bouche, les yeux et les oreilles du Temple. En conséquence de quoi le devoir des Initiés est ensuite de protéger ces Travaux, de faire en sorte que l’athanor demeure en état de fonctionnement. Célébrer une Tenue, édifier le Temple, cela consiste à construire l’enceinte d’un lieu sacré afin que les Travaux continuent d’eux-mêmes.

    Dans la tradition des bâtisseurs, précise Olivier Doignon, la création du monde suppose la possibilité rituelle de « comprendre » ce monde en vivant le Mystère de sa création. C’est ce que propose l’Ouverture des Travaux qui est un rituel de « compréhension sensible » du monde, et qui « imprègne » la Loge de cette « compréhension ». En participant à l’Ouverture des Travaux, on comprend que construire le Temple n’est pas construire une œuvre formelle mais accomplir un travail concret de construction de la pensée et de formulation de cette pensée, travail au cours duquel on façonne les paroles comme on façonnerait les pierres du Temple. En ouvrant les Travaux, on n’est pas dans un travail de « constat » d’un monde en création ; on rend compte de la manière dont une création se produit et on vit cette création en esprit ; on vit le « souffle » de vie puisque l’étymologie permet d’établir que vivre la création en esprit, c’est vivre le souffle de vie. Le mot latin spiritus signifie souffle.

    A l’Ouverture des Travaux, les fonctions de création sont nourries du Mystère par la mise en œuvre du rituel, et les « œuvrants » offrent aux fonctions le monde qu’ils créent, donnant ainsi corps à la vie abstraite du Temple en esprit. Par le jeu rituel des fonctions, il est créé de la vie abstraite avant qu’elle ne se concrétise à la table des agapes avec le pain qui y est partagé et qui reconstitue l’énergie des « œuvrants ». Le monde créé lors de l’Ouverture des Travaux permet ainsi de nourrir les fonctions de création, de pratiquer l’offrande et d’être rassasié.

    Par l’Ouverture des Travaux, il est donné forme à une pensée originelle, et il est créé un monde où matière et esprit sont indissociables, car le mythe, qui n’est pas une donnée abstraite, propose de vivre la création dans le rassemblement de l’esprit et de la matière.

    Par la célébration rituelle de l’Ouverture des Travaux, la Loge fait vivre le mythe, et le mythe la fait vivre, car il lui permet d’incorporer la Vie en création, d’être unie dans le Mystère, et de communier avec « le Principe ».

    Toute Tenue a recours à plusieurs rituels, dont ceux qui ont pour fonction majeure d’Ouvrir et de Clore les Travaux de la Loge. Verbale et gestuelle, l’exécution des rituels d’Ouverture et de Clôture au Rite Moderne est dévolue aux trois premières Lumières de la Loge : le Vénérable Maître, le Premier et le Second Surveillant. Les phrases qu’ils prononcent sont appelées des « annonces ».

    Les rituels d’Ouverture et de Clôture ont pour objet de mobiliser, focaliser, concentrer sur eux l’attention des membres présents, ainsi que de les sensibiliser à ce qui va suivre et à ce qui vient d’avoir lieu. L’Ouverture des Travaux ferme la conscience des Frères au monde profane et la projette dans le monde maçonnique. Celui de la Clôture a l’effet inverse.

    C’est par commodité de langage que nous parlons d’Ouvrir et de Fermer les Travaux. Il relève en effet de la logique que si l’on « ouvre » d’abord, on « ferme » ensuite ! Mais ne serait-il pas plus approprié d’évoquer la « clôture » les Travaux plutôt que leur « fermeture » car « Fermer les Travaux » voudrait dire qu’il n’y en a plus du tout. Or, la Clôture des Travaux dépend du cosmos.

    A cet égard, si les Travaux se fermaient, on ne pourrait plus les ouvrir. On ne peut pas dire non plus que l’on achève les Travaux car si les œuvres ne sont pas achevées, c’est que l’œuvre s’achève d’elle-même. Quand on a tout disposé dans le Temple et que l’on a suivi le processus du Grand Œuvre, c’est lui qui s’achève et ceux qui y participent ne sont pas capables de le voir. L’œuvre s’accomplit dans le secret, dans le silence.

    L’efficacité de ce rituel doit être réelle et, par conséquent, avoir une influence tangible sur le psychisme de tous.

    Cela n’est cependant possible que si les annonces verbales sont exécutées sous deux conditions sine qua non :

    1. une prononciation claire, audible dans tout le temple, exempte de monotonie et de bafouillage, qui ne peut que résulter d’une lecture détachée du texte, fort proche de la récitation de mémoire, c’est-à-dire d’un apprentissage quasi par cœur ;

    2. une entière conviction interne du récitant, conséquence d’un travail personnel de la part de chacun des Surveillants et du Vénérable Maître, afin de restituer aux paroles le sens syntaxique et l’énergie sonore qu’elles contiennent en général.

    Cela n’est aussi possible que si l’exécution des gestes rituels qui accompagnent ou complètent les annonces est elle-même proche de la perfection :

    1. l’inspection des colonnes devrait se faire dans un déplacement d’un pas égal des Surveillants, maillets à hauteur de l’épaule gauche, avec croisement des deux axes de circulation au bas de l’Orient et à l’Occident.

    2. la lumière devrait progresser et régresser en parfaite harmonie avec l’évolution du texte, avec l’allumage ou l’extinction des bougies.

    Le symbolisme d’un rituel est une succession d’actes sensibles. Ne perçoivent sensitivement ces actes que ceux qui en sont les observateurs muets et immobiles. N’atteignent les sens de ces derniers que les actes qui s’effectuent avec calme et sérieux. Sans le respect de toutes ces conditions, les Frères présents s’intégreront mal ou pas du tout dans la Chaîne d’union psychique que forge le rituel.

    Le rituel d’Ouverture au premier degré est générateur d’un climat mental où la Loge est dépouillée de préoccupations profanes et revêtue de sentiments maçonniques. Il crée un égrégore. Le rituel de Clôture ou de Fermeture le dilue.

     

    Commentaires à propos du rituel d'Ouverture des Travaux au degré d'Apprenti

    Le Vénérable Maître vient de nous appeler au Travail mais les Travaux n’ont pas encore commencé. Nous venons du monde profane ; nous franchissons une ligne invisible qui sépare le monde profane du sacré. Nos gestes, notre marche, notre silence en témoignent. Initiés, nos cœurs battent à l’unisson d’un monde qui reste à construire. Nous entrons dans la Loge qui n’est pas encore éclairée par la « Vraie Lumière ». Nous prenons place dans la Loge non éclairée. Nous restons dans la pénombre de cet espace réduit.

    * * *

    Nous avons pris place sur les Colonnes. Les Officiers Dignitaires sont également à leur place.

    Nous allons évoluer dans les trois dimensions du sacré.

    Le Maître des Cérémonies nous avertit de l’arrivée du Vénérable Maître.

    Par respect, nous nous levons et nous nous mettons au signe de fidélité.

    Tous se lèvent, à l'exception du Frère maître de la Colonne d'harmonie, chargé de régler la musique et les éclairages.

    Les Officiers Dignitaires entrent au son d'une musique bien choisie.

    Le Vénérable Maître et les deux Surveillants sont à présent à leur place.

    Le Vénérable Maître commence par faire rappeler les devoirs des Surveillants.

    La couverture de la Loge

    Le premier devoir d’un Surveillant, c’est de s’assurer de la couverture de la Loge.

    Cette expression « couverture de la Loge » nous rappelle la toiture des bâtisseurs de cathédrale. D’où l’expression « il pleut » lorsque les Travaux ne sont pas couverts !

    Remarquons que l’ordre de s’assurer de la couverture extérieure de la Loge se transmet en trois étapes ; les voix sont hiérarchisées par trois, de haut en bas, c’est-à-dire :

    • du Vénérable au Premier Surveillant,

    • du Premier Surveillant au Second Surveillant,

    • du Second Surveillant au Couvreur.

    L'ordre est donné de s'assurer de la couverture de la Loge.

    Remarquons que la réponse se transmet au Vénérable Maître en trois étapes également, dans l’ordre inverse :

    • du Couvreur au Second Surveillant,

    • du Second Surveillant au Premier Surveillant,

    • du Premier Surveillant au Vénérable Maître.

    Remarquons qu'en français, l'usage veut que l'on dise « SECOND Surveillant » et non pas « Deuxième » car il n’y en a que deux !

    Le Frère Couvreur frappe rituellement à la porte.

    Dans la mesure où les Frères sont suffisamment nombreux et que la fonction est effectivement remplie, la Loge est idéalement couverte par le Frère Couvreur extérieur qui est le garant de la sécurité à l’extérieur de la Loge. 

    Le Couvreur extérieur répond par un signal identique.

    En s’assurant de la couverture extérieure du Temple, le Frère Couvreur, gardien du seuil, en est également le puissant rempart.

    Nous voilà séparés du monde profane !

    Mais cela signifie aussi qu’il n’y a aucun profane à proximité de l’entrée de la Loge et que les Travaux devraient pouvoir s’effectuer en toute tranquillité.

    Cependant, ce n’est pas suffisant !

    Le Vénérable Maître fait préciser le deuxième devoir des Surveillants.

    Il s’agit d’assurer la sécurité intérieure afin de garantir la sérénité des Travaux et la protection des Frères assemblés.

    Remarquons qu’idéalement, les Frères qui décorent les Colonnes devraient se mettre à l’ordre d’Apprentis-maçons au PREMIER PASSAGE du Surveillant, afin que la mise à l’ordre commence à l’Occident, de sorte qu’aucun Frère ne puisse imiter le geste de celui qui est placé devant lui.

    Les Surveillants remontent leur Colonne et en redescendent en s'assurant si tous les Frères sont correctement vêtus et à l'ordre.

    La réponse est donnée en deux temps au Vénérable Maître.

    Remarquons que tous les Frères se font reconnaître comme Apprentis-Maçons, même les Compagnons et les Maîtres !

    Le Vénérable Maître s’est assuré que le monde extérieur n’a pas pu s’infiltrer en nous. D’où l’examen des Colonnes et de l’Orient (les trois côtés habités de la Loge). Il est le garant de la sécurité pour l’intérieur de la Loge.

    La courte phrase par laquelle le Vénérable Maître nous invite à prendre place revêt une grande profondeur de sens.

    Ce ne sont plus simplement des hommes qui se trouvent dans le Temple : il n’y a que des Frères ! Et « Frère » est le nom que nous avons tous reçu lors de notre Initiation et qui a pour effet de donner un autre sens à notre vie, de changer l’individu en un Etre appelé à poursuivre la construction du Grand-Œuvre. Le nom de « Frère » nous permet d’accomplir des fonctions créatrices et sacrées qui vont se mettre en place dès cet instant.

    La Fraternité en esprit se vit rituellement en Loge et ne peut s’atteindre que si nous sommes tous prêts à aller au-delà de nos limites.

    Prendre place dans la Loge, c’est entrer dans le monde du rituel, un lieu où se retrouvent des Frères en état de remplir des fonctions de création.

    Tous les Frères prennent place, chacun sur leur Colonne ou à l’Orient, à la place qui correspond à son grade ou à sa charge.

    Bien plus qu’une simple invitation ou une autorisation à nous asseoir, l’expression « Prenez place, mes Frères ! » sert à renforcer notre mise en condition pour le Travail rituel en Loge.

     * * *

    Ici débute l’énoncé des conditions à respecter pour pouvoir ouvrir les Travaux.

    Reconnaissance des Apprentis

    Il s’agit tout d’abord de permettre aux Apprentis de se faire reconnaître.

    Le Frère 2nd Surveillant est leur interprète. Le Maître de la Loge l’interroge.

    La réponse donnée par le Frère 2nd S:. nous montre la reconnaissance réciproque de tous les participants à la Tenue.

    Rappelons que les mots, les signes et les attouchements sont trois modes de communication externe.

    Les circonstances de notre Réception

    Nous nous rappelons ensuite que, dans les circonstances de notre Réception, un voile épais nous couvrait les yeux.

    Qu’est-ce donc que ce voile épais qui empêchait de voir ? L’ignorance ?

    Le « voile épais » pourrait évoquer cette écorce qui entoure le profane qui va recevoir le savoir par la « vraie Lumière » .

    L’annonce suivante concerne avant tout les Apprentis, c’est pourquoi le Vénérable Maître s’adresse au 2nd Surveillant et lui demande ce qu'il a vu lorsqu'il a été reçu...  c’est-à-dire après la réception (ou cérémonie d’Initiation).

    Lors de notre Réception, nous sommes censés avoir vu trois Grandes Lumières disposées sur l'Autel des serments : le Volume de la Loi sacrée, l’Équerre et le Compas.

    Localisation des membres de la Loge

    La place des Surveillants

    L’annonce suivante permet au Vénérable Maître de situer la place des principaux intervenants. C’est pourquoi le Vénérable Maître s’adresse au Premier Surveillant. Ce dernier les situe à l'Occident pour aider le Vénérable Maître en ses Travaux, payer les ouvriers et les renvoyer contents et satisfaits. 

    En effet, le Vénérable Maître a l’obligation morale, la responsabilité d’animer une Tenue parfaite. Il doit tout mettre en œuvre afin que tous les Frères ayant participé aux travaux en tirent le meilleur profit spirituel.

    La place du Vénérable Maître

    L’annonce suivante permet au Vénérable Maître de faire préciser sa place en Loge.

    Comme le soleil se lève à l'Orient pour ouvrir la carrière du jour, de même, le Vénérable Maître s'y tient pour ouvrir la Loge, la diriger dans ses Travaux et l'éclairer de ses lumières.

    Il s’agit d’une formulation analogique, symbolique du rôle du Vénérable Maître qui n’impose pas. Il est à la fois harmonisateur, directeur et conseiller. Il est le premier entre ses égaux. Il est le soleil de tous qui « éclaire », c’est-à-dire qui fait comprendre.  Il s’agit à présent de localiser les Apprentis.

    La place des Apprentis

    Remarquons préalablement que, sur le Tableau de Loge, il n’y a pas de fenêtre du côté nord. C'est pourquoi les Apprentis prennent place sur la Colonne du Septentrion parce qu'il est dit qu'ils ne peuvent soutenir qu'une faible lumière.

    La faible lumière provient de la fenêtre d’en face, comme dans les cathédrales romanes qui étaient disposées de la même façon, comme les temples et autres lieux sacrés dans la plupart des civilisations.

    La place des Officiers Dignitaires

    Les cinq Lumières siègent aux sommets d’un pentagone virtuel : le Secrétaire, le Vénérable Maître et l’Orateur siègent à l’Orient ; le Premier et le Second Surveillant siègent à l’Occident, d’où ils surveillent et dirigent leur Colonne respective.

    En tête de la Colonne du Septentrion siègent, dans l’ordre, l’Expert, l’Aumônier-Hospitalier, l’Archiviste – Bibliothécaire.

    En tête de la Colonne du Midi siègent, dans l’ordre, le Trésorier et le Maître des Banquets.

    Le Couvreur reste debout devant la Porte de la Loge.

    Le Maître des Cérémonies se tient toujours debout entre les deux Surveillants.

    Le Vénérable Maître peut permettre aux Frères Couvreur et Maître des Cérémonies de s’asseoir pendant la présentation de planches mais ce n’est pas une obligation, et aucun Frère censé rester debout pendant toute la Tenue ne peut prendre l’initiative d’aller s’asseoir sans permission sur l’une ou l’autre Colonne !

    Le Maître de la Colonne d’harmonie est assis, à l’Occident, devant l’installation prévue pour la diffusion d’illustrations musicales et le réglage de l'éclairage.

    Le Passé Maître Immédiat siège à la droite du Vénérable Maître. Il est chargé de l’assister si nécessaire.

    L’appellation de la Loge

    Le Frère Premier Surveillant rappelle que notre Loge est une Loge de Saint-Jean. Une façon comme une autre de préciser que les Francs-maçons réguliers sont johannites et de rappeler que nous célébrons la fête des deux St Jean : Jean l’Évangéliste et Jean le Baptiste. En donnant un nom à la Loge, on la fait vivre.

    Nous avons probablement tous été frappés depuis notre Initiation, par l’une ou l’autre invocation à saint Jean dans nos rituels.

    A qui fait-on allusion ?

    Pourquoi cette référence biblique est-elle présente dans les rituels de nombreuses obédiences ?

    Pourquoi Loge de Saint-Jean ?

    Pourquoi les Maçons accordent-ils autant d’importance à cet Évangéliste ?

    L’importance des deux saints Jean en Franc-maçonnerie

    L’importance des deux saints Jean dans la Maçonnerie française et continentale en général se manifeste tout d’abord par le fait que toutes les loges en portent le nom, quel que soit par ailleurs leur signe distinctif.

    D’anciens catéchismes d’Apprenti nous le rappellent :

    • Mon Frère, d’où venez-vous ?

    • D’une Loge de Saint-Jean.

    Au Rite moderne, lors du tuilage de l’Apprenti notamment, cette évocation est également présente :

    • Comment s’appelle votre Loge ?

    • La Loge de saint Jean.

    Au 18ème siècle, l’installation du Vénérable et des Officiers Dignitaires avait lieu à l’époque de la Saint-Jean d’été, comme le montrent abondamment les « livres d’architecture » des loges.

    L’édition des Constitutions de 1738 rapporte que c’est à l’occasion de la Saint-Jean-Baptiste de 1717, le 24 juin, jour de la fête rattachée au solstice d’été, jour de plus grande lumière, que les quatre premières loges maçonniques de Londres se sont réunies pour fonder la première obédience de la Franc-maçonnerie spéculative et élire le premier Grand Maître. Le procès-verbal du pasteur Anderson, secrétaire désigné pour cette réunion, le prouve.

    Mais la tradition maçonnique de célébrer la Saint-Jean est attestée antérieurement à 1717 par le Manuscrit Dumfries. Celui-ci témoigne du fait que l’usage selon lequel toutes les loges portent le nom de saint Jean vient d’Angleterre :

    • Dans quelle loge avez-vous été entré ? (sic)

    • Dans la vraie loge de saint Jean.

    Dans la Maçonnerie du 18ème siècle, les deux saints Jean apparaissent comme les saints patrons de la société. Le terme leur est souvent appliqué explicitement, comme dans les statuts adoptés en 1777 par la Grande Loge de France alors rivale du Grand Orient de France.

    L’usage de faire un banquet le jour de la Saint-Jean d’été ou un jour aussi proche que possible de cette date, était universellement répandu, et c’était aussi en général à ce moment-là que les loges installaient leur nouveau Vénérable et le nouveau collège d’Officiers Dignitaires.

    Dans les Loges françaises et continentales en général, la Bible est ouverte au premier chapitre de l’Évangile de saint Jean. C’est donc sur le Prologue de cet Évangile que tout Récipiendaire prête son serment. Cet usage était déjà celui de la Maçonnerie du 18ème siècle. Mais l’usage de prêter serment sur l’Évangile de saint Jean appartenait également à la Maçonnerie anglaise qui l’a transmis à la France.

    L’usage de la Bible ouverte au prologue de l’Évangile de saint Jean est une coutume maçonnique qui remonte pour le moins aux tout premiers commencements de la Maçonnerie spéculative comme en témoigne le Manuscrit des Archives d’Edimbourg, datant de 1696.

    Mais l’usage de prêter serment sur l’Évangile de saint Jean appartenait déjà à la Maçonnerie écossaise du 17ème siècle, Maçonnerie de transition entre la Maçonnerie opérative et la Maçonnerie spéculative.

    Il n’est malheureusement pas possible de remonter plus loin dans le temps et d’avoir la certitude que cet usage ait pu déjà appartenir à la Maçonnerie opérative médiévale car bien que le patronage de l’un ou l’autre des deux saints Jean soit attesté pour certaines confréries de Maçons opératifs, et que d’autre part certains manuscrits des Old Charges fassent allusion à un serment sur la Bible, les saints Jean n’apparaissent pas dans les « Old Charges ».

    * * *

    Les références temporelles

    L'heure des Travaux

    L'espace ayant été défini par la localisation des participants, intervient à présent la précision du facteur «temps ».

    Tout ce qui vient de se faire s’est fait avant Midi.

    C’est à « Midi » que commence symboliquement la Tenue. Le soleil est à son zénith et l’heure de midi répand sa pleine lumière.

    Pourquoi cette heure de Midi ?

    De nombreuses interprétations ont été données mais ne renferment pas nécessairement d’enseignements initiatiques.

    L’homme consacre près d’un tiers de sa vie à s’instruire, à d’éduquer, à se former. Mais lorsque ses connaissances sont suffisantes pour lui permettre d’entrer dans la lutte et d’assurer sa subsistance, il n’a pas encore acquis l’expérience de la vie et ce n’est que vers le milieu de son existence qu’il commence à acquérir la sagesse voulue pour faire un travail utile et fécond auquel il devra consacrer le reste de ses jours. C’est ce que nous rappelle notre rituel en ouvrant la Loge à Midi plein et en la fermant à Minuit, la sagesse devant toujours présider nos Travaux !

    La première partie du jour représente cette première étape de l’existence nécessaire pour acquérir la science et le jugement indispensable pour travailler avec fruit. Les Travaux sont donc ouverts à Midi qui symbolise l’existence où l’homme est censé avoir acquis la sagesse. Les Travaux sont fermés à Minuit qui symbolise la mort car le Maçon doit travailler sans relâche jusqu’à son dernier souffle.

    Il existe aussi une autre interprétation de l’Ouverture des Travaux à Midi. Nous pouvons la trouver dans les rituels pratiqués par les Loges de la Grande Loge d’Angleterre où l’on explique que puisque la terre tourne constamment sur son axe, dans son orbite autour su soleil, et que la Franc-maçonnerie est répandue sur toute sa surface, il s’ensuit nécessairement que le soleil est toujours à son méridien (à midi) par rapport à la Franc-maçonnerie.

    On peut en déduire qu’il s’agit d’un rappel à l’universalité de notre Ordre et une incitation à ne pas oublier le sentiment de fraternité qui unit tous les Maçons répandus sur les deux hémisphères et encore moins celui qui réunit tous les Maçons en Loge.

    C’est donc à « Midi » que commence symboliquement la Tenue. Le soleil est à son zénith et l’heure de Midi répand sa pleine lumière. Nos Travaux se déroulent donc symboliquement de Midi à Minuit.

    Nous voyons donc toute l’importance et la valeur initiatiques que joue l’heure sur la marche de nos Travaux qui se déroulent de Midi à Minuit.

    Voyons à présent le rôle de l’âge.

    L’âge des Apprentis

    Trois ans, c’est l’âge symbolique de l’Apprenti Maçon. Cette réponse du Second Surveillant est donnée pour préciser à quel grade l’Atelier va se mettre à travailler.

    Mais pourquoi avoir choisi ce nombre que nous retrouvons dans la marche (les pas), la batterie et l’acclamation ? C’est pour rappeler au Maçon qu’il est parvenu à la Lumière par trois grands coups et en trois voyages. Mais c’est aussi pour lui laisser toujours présent à l’esprit le symbolisme du Delta (situé au centre du fronton de l’entrée du Temple sur notre Tapis de Loge) qui préside à nos Travaux.

    Les conditions sont à présent remplies pour pouvoir commencer à travailler : nous avons la qualité de Maçon, nous avons l’âge (d’Apprenti) et il est l’heure. Nous basculons dans le temps sacré.

    Il s’agit à présent d’annoncer à tous que les Travaux vont être ouverts. Cette annonce est, ici aussi, hiérarchisée en trois temps.

     

    Ouverture du Volume de la Loi sacrée

    Les Surveillants se placent devant les candélabres : le 1er Surveillant au Sud-Ouest, le 2nd Surveillant au Nord-Ouest.

    En même temps, le Maître des Cérémonies se rend à l'Orient et passe son boute de feu au V:. M:. qui l'allume à la bougie centrale du chandelier placé sur sa stalle et rend le boutefeu au Maître des Cérémonies.

    Le Vénérable Maître descend de sa stalle. Il ouvre la Bible en souhaitant que la Vraie Lumière éclaire notre Loge (ou nos Travaux).

    Il s’agit de la Lumière qui a fait disparaître le « voile épais » du profane admis à l’Initiation.

    Nous sommes entrés dans un local non éclairé.

    Après avoir pris toutes les précautions d’usage, après nous être séparés du monde et des préoccupations profanes, après la reconnaissance mutuelle des Frères, la Lumière éclaire à présent la Loge devenue Temple Sacré.

    Le Vénérable Maître dispose le Compas et l’Équerre de la manière appropriée.

    Au premier degré, l’Equerre est posée sur le Compas ouvert à 45 degrés.

     

    Allumage des bougies

    Le Vénérable Maître, précédé du Maître des Cérémonies, se rend au candélabre Sud-Est où il allume le cierge du Pilier "Sagesse".

    Le Maître des Cérémonies se rend alors à l'Occident et tend son boutefeu successivement aux 1er et 2nd surveillants qui allument respectivement les cierges du Pilier "Force" et du Pilier "Beauté".

     

    Découverte du Tableau de Loge

    A ce moment, le plus récent Apprenti découvre le Tableau ou finit de le dérouler.

    • Si le Tableau de Loge est recouvert d’un drap foncé, il s’agit d’enrouler ce drap de l’Orient vers l’Occident ;

    • si c’est le Tableau lui-même qui doit être déroulé, il s’agit également de l’ouvrir de l’Orient à l’Occident car c’est de l’Orient que vient la Lumière.

    Le Vénérable Maître retourne à sa stalle par le Nord.

    Les Surveillants font demi-tour à droite et rejoignent leur stalle par le plus court chemin, sans faire de circumambulation.

    Le Maître des Cérémonies éteint son boutefeu par étouffement, sans souffler dessus.

    Dès que les trois Officiers chargés de diriger les Travaux sont en place et qu'ils ont donné les coups de Maillet rituels, les Travaux sont considérés comme ouverts.

     

    Marques de respect envers le Vénérable Maître

    Le Vénérable Maître nous invite à se joindre à lui par le signe et la batterie. Cette manière de procéder est un rappel à la discipline maçonnique qui devra régner pendant toute la durée des Travaux.

    Comme nous le rappelle le « tuilage » lors de la cérémonie de Réception ou d’Initiation, le signe d’Apprenti se fait par Équerre, Niveau et Perpendiculaire, en trois temps (la position de la main évoque l’Equerre ; la tirer horizontalement évoque le Niveau ; la laisser tomber verticalement évoque la Perpendiculaire).

    L’exécution du signe nous rappelle le respect et la déférence dus aux trois premières Lumières qui président aux Travaux et qui en assurent la bonne marche et la discipline.

    Le signe résume toutes les qualités du Maçon. L’Équerre symbolise généralement pour nous tous la droiture de notre conscience et de nos actes. Le Niveau nous rappelle l’égalité qui règne entre tous les Frères, quels que soient leur rang social, leur intelligence ou leur fortune. La Perpendiculaire, symbole de l’aplomb et de la rectitude, nous rappelle qu’il faut établir tout jugement sur des bases solides pour assurer l’harmonie et la solidité du Temple que nous construisons symboliquement. Nous devons posséder une rectitude de jugement qu’aucune considération d’intérêt ne doit modifier.

    Faut-il aussi rappeler que l’Equerre, le Niveau et la Perpendiculaire sont les trois bijoux mobiles de la Loge. L’Équerre est le bijou du Vénérable Maître ; le Niveau est celui porté par le Premier Surveillant ; la Perpendiculaire par le Second Surveillant. Ils sont qualifiés de « mobiles » parce qu’ils passent d’un Frère à un autre quand la Loge procède à l’Installation de nouveaux Officiers Dignitaires.

    Le Signe est d’abord le rappel de l’engagement pris lors de l’Initiation et du châtiment qui serait appliqué si l’on venait à y forfaire.

    Ce Signe de reconnaissance signifie, par son triple symbole : « je suis Maçon, parce que juste, droit et régulier ».

    Quelles sont les raisons d’être du signe et de la batterie ?

    Leur exécution permet d’abord de s’assurer qu’aucun Profane n’a pu se glisser parmi nous car notre formule d’Ouverture des Travaux a été bien simplifiée comme cérémonial par rapport à ce qui se pratiquait il y a deux siècles ! A cette époque, le Frère Expert se présentait devant chaque Frère et leur demandait l’un après l’autre, à voix basse, les mots et l’attouchement ! Ce procédé un peu long a été remplacé par l’exécution du signe et de la batterie, et parfois de l’acclamation, ce qui permettrait de déceler la présence d’un Profane sur les Colonnes.

    Dans certains rites (notamment au Rite Écossais Ancien Accepté), le Vénérable Maître invite encore les Frères à faire l’acclamation, ce qui, symboliquement me paraît plus correct car la batterie et l’acclamation sont indissolublement liées et nous ramènent au Nombre trois.

    Au Rite moderne, le Vénérable Maître conclut en déclarant que les Travaux sont ouverts et en invitant les Frères à prendre place.

     

    Commentaires à propos du rituel de Fermeture des Travaux au degré d'Apprenti

    L'ordre du jour étant épuisé, lorsque tous les points particuliers de l’ordre du jour ont été rencontrés, le Vénérable Maître peut annoncer qu’il va clore les Travaux. Mais il utilise le verbe « fermer », suivant un usage malheureux, peu correct par rapport à la Tradition.

    La Clôture des Travaux ne vise pas à annuler les effets de leur Ouverture, Ouverture qui avait suscité l’éveil des consciences. Rien dans le rituel de Clôture n’indique en effet que cette conscience ait à se mettre en sommeil. Bien au contraire, la Clôture est une affirmation de la force du lien qui unit tous les Maçons en solidarité et en fraternité, autant qu’une exhortation à poursuivre à l’extérieur l’œuvre entreprise dans le temple.

    Ce temps sacré crée ou recrée, chaque fois, un temps privilégié et un espace sacré entre Midi et Minuit qui permet de modifier son système de références habituels. Il s’agit d’un temps mythique qui vient s’insérer dans le temps historique.

    L’Ouverture et la Clôture des Travaux, entre Midi et Minuit, constituent des sas qui séparent le monde sacré du monde profane.

    Si l’Ouverture constitue une sacralisation, la Clôture permet de retourner au temps ordinaire ou temps profane. Il y a à la fois continuité et rupture. Continuité où l’on passe d’un temps à un autre, et rupture dans la mesure où ce temps privilégié permet à chaque Maçon de se défaire de son apparence sociale, aidé en cela de l’abandon préalable de ses métaux à la porte du temple, pour s’efforcer de devenir ou d’être lui-même.

    Le choix de Midi correspond à l’éclat de la pleine Lumière recherchée, où analogiquement le Soleil est à son zénith, lorsque les Maçons commencent leurs Travaux. Celui de Minuit coïncide, au moment de l’obscurité la plus profonde de la nuit, celui où l’Initié s’apprête à retourner dans le monde profane enténébré, pour y porter la Lumière perçue. 

     

    La parole aux Colonnes !

    Le Vénérable Maître invite les Frères Surveillants à autoriser les participants à prendre la parole s'ils ont une communication à faire dans l'intérêt de l'Ordre en général ou de l'Atelier en particulier.

    La prise de parole des Frères sur les Colonnes et à l'Orient est un moment de convivialité qui s’annonce.

    Tout Frère ayant rendu visite à une autre Loge va pouvoir s’exprimer. En général, il s’agit de rapporter les salutations fraternelles que le Vénérable Maître de l’Atelier visité lui aura demandé de transmettre au nom de tous les Frères.

    Dans le cas où un Frère aurait une suggestion à formuler, ne vaudrait-il pas mieux qu’il l’exprime discrètement en salle humide ?

    Lorsqu’un Frère a reçu de son Surveillant l’autorisation de s’exprimer, ne convient-il pas de le remercier avant de s’adresser au Vénérable Maître ? Ce ne semble pas être une pratique courante partout !

    Le Frère qui a reçu l'autorisation de s'exprimer :

    • ne s’adresse qu’au Vénérable Maître et à lui seul ;

    • n’utilise jamais l’expression « et vous tous, mes Frères, en vos grades et qualités » car cette expression est exclusivement réservée au Frère Orateur !

     

    La collecte et le relevé des propositions

    Les sacs circulent sous la conduite du Frère Maître des Cérémonies. Celui-ci  véhicule les deux sacs ou rien que le sac aux Propositions. Il peut se faire accompagner du Frère Aumônier – Hospitalier qui véhicule le Tronc de Bienfaisance.

    C’est dans le Sac aux Propositions que le Parrain glisse la lettre de candidature d’un Profane qui deviendra probablement son filleul...

    Le Sac aux Propositions peut aussi contenir toute demande d’affiliation. Il s’agit généralement de Frères déjà membres d’au moins une autre Loge qui souhaitent devenir membre de notre Atelier.

    Les Frères Apprentis et Compagnons peuvent aussi être amenés à glisser dans le « Sac aux Propositions » leur « demande d’augmentation de salaire » avec toutefois l’accord bienveillant de leur Surveillant.

    Trois expressions au moins désignent le moyen de récolter l’aumône des Frères : le même sac peut s’appeler « le Tronc de Solidarité », « le Tronc de la Veuve » ou « le Tronc de Bienfaisance », selon les usages du Rite et les habitudes de la Loge.

    Ledit Tronc sert donc à récolter une certaine somme qui sera évaluée par le Frère Aumônier Hospitalier (ou Eléémosynaire) avec l’aide du Frère Trésorier éventuellement.

    Dans certaines Loges (au Rite Écossais Ancien Accepté essentiellement), le Vénérable Maître demande à ce moment si l’un ou l’autre Frère souhaite prendre possession du « Tronc de la Veuve ». Le produit de cette collecte est en fait destiné à tout Frère qui se trouverait un jour ou l’autre en grande difficulté financière.

     

    Le paiement du salaire des ouvriers

    Les « catéchismes » stipulent que les Apprentis et les Compagnons reçoivent leur salaire à la Colonne de leur grade et qu’ils en sont contents ! Cette terminologie signifie que la récompense, ou le salaire reçu par un Apprenti ou un Compagnon donnant toute satisfaction dans le chantier d’œuvres, réside dans l’acquisition de nouvelles connaissances dispensées par l’instruction.

    Après s'être assuré de l'état de satisfaction des participants, le Vénérable Maître fait rappeler l'heure à laquelle les Travaux se clôturent.

     

    Rappel des dispositions temporelles

    Les Travaux se sont déroulés symboliquement de Midi à Minuit. En effet, en Loge, le temps profane n’existe plus.

    C’est à « Minuit » symbolique que se termine la Tenue (c’est-à-dire généralement entre 22 et 23 h profanes !).

    Les Travaux s’achèvent invariablement à Minuit, au moment où la Lune, astre des nuits peut au maximum exercer son pouvoir de réflexion sur la voûte céleste.

    Les conditions ne sont plus remplies pour pouvoir poursuivre les Travaux.

    Nous nous apprêtons donc à regagner le monde profane, pour y poursuivre l’œuvre commencée dans l’espace sacré. La Lumière que chacun emporte dans son cœur continuera à illuminer la voie.

    Le Vénérable Maître nous fait rappeler nos devoirs de discrétion et de réserve d’une part, de pratique effective de la fraternité dans le monde profane.

    C’est éventuellement le moment de la Chaîne d’union. Certaines Loges la font systématiquement. Il est regrettable que nos rituels n’en fassent pas une obligation à toutes les Loges.

    Non seulement elle symbolise les liens fraternels qui unissent tous les Maçons répandus sur la surface du globe, mais réunissant tous les Maçons sans distinction de grades ou de fonctions, elle montre l’égalité de tous les Frères dans une même communion des cœurs. Elle indique aux Maçons, au moment de se séparer, qu’une union fraternelle doit toujours les réunir dans le Temple et hors du Temple.

    Au cours de cette Chaîne d’union fraternelle, le Vénérable Maître peut inviter le Frère Orateur à énoncer une pensée maçonnique, une sentence, un précepte, …

     

    L'extinction des feux

    La scène qui suit symbolise le retour de la lumière au monde profane, de l’Orient à l’Occident. Le déroulement se fait dans l’ordre inverse de l’Ouverture des Travaux.

    Le Vénérable Maître accompagné par le Maître des Cérémonies se rend au candélabre Sud-Est et simultanément les Surveillants se rendent respectivement aux candélabres Sud-Ouest et Nord-Ouest.

    Pendant le jeu de scène suivant, le Tableau est recouvert (normalement) par le plus jeune des Apprentis.

    Le Maître des Cérémonies, muni de son éteignoir, se place entre les Surveillants et le tend au 2nd  Surveillant. Celui-ci éteint la bougie du Pilier "Beauté". De même, le 1er Surveillant éteint la bougie du Pilier "Force". Ensuite, le Maître des Cérémonies  se rend auprès du Vénérable Maître par le Nord, et lui tend son éteignoir afin qu'il éteigne à son tour la bougie du Pilier "Sagesse".

    Le Vénérable Maître accompagné par le Maître des Cérémonies se rend alors à l’Ouest de l’Autel, ferme la Bible en rappelant un des verset du prologue de Jean.

    Il s’agit de la première partie du verset « La Lumière luit dans les Ténèbres et les Ténèbres ne la reçoivent pas » (ou « ne l’ont pas comprise » ou « ne l’ont pas reçue », etc.).

    Ce verset serait incompréhensible en l’abordant autrement que par la symbolique.

    En voici une interprétation : la Lumière qui brille dans les Ténèbres est la Vérité éternellement présente en tous lieux et en toutes circonstances, même lorsqu'elle est bafouée par les hommes.

    Les Ténèbres sont le symbole des hommes qui ne peuvent être pénétrés par la Lumière tant les voiles de toutes sortes qui masquent la nature essentielle sont épais. Ces voiles sont ceux de l’ignorance, des passions…

    Selon notre rituel officiel de la G.L.R.B., le verset ne doit être prononcé qu’à moitié pour éviter les différentes interprétations possibles de sa seconde partie !

    Les Ténèbres sont rejointes mais la Lumière brille derrière nous, derrière ce que nous quittons.

    Nous, les « Enfants de la Lumière », retournons dans le monde profane. Pour ce faire, nous nous mettons à l’ordre.

    C’est dans le plus profond silence que les Frères entrent dans la Loge et en sortent lors des Tenues. Lors de la Clôture des Travaux, les Surveillants annoncent après l’avoir constaté, que le silence règne sur les Colonnes. Dans certains Loges (notamment celles qui pratiquent le R.E.A.A.), le Vénérable Maître fait jurer aux assistants, lors de chaque Tenue, de garder le silence sur la nature des Travaux qui viennent de se dérouler.

    Le Maître des Cérémonies mène les Frères en cortège vers le Parvis, en allant d’abord chercher le Vénérable Maître, les Grands Officiers et les éventuels Vénérables Maîtres visiteurs, le Passé Maître Immédiat, l’Orateur et le Secrétaire qui ont siégé à l’Orient. Suivent ensuite les Frères qui ont siégé sur la Colonne du Nord puis ceux de la Colonne du Midi.

    Comme pour tout déplacement dans l’Atelier, nous quittons la Loge au Signe de fidélité. Nous n’avons pas le droit de révéler à qui que ce soit ce que nous venons de vivre !

     

    Réflexion finale

    Si le rituel de l’Ouverture des Travaux a pour but de créer un état d’esprit propice pour œuvrer utilement, le rituel de Clôture (dit « de Fermeture ») de la Loge, sous une forme identique, n’est pas là simplement pour raison de symétrie, ni parce qu’il faut qu’il y ait quelque chose pour finir. En effet, en Maçonnerie, tout ce qui se fait, tout ce qui se dit comporte un enseignement.

    En « fermant » les Travaux, en vertu de l’âge et de l’heure, en tirant la batterie, l’on indique aux Maçons que, quoique minuit soit l’heure du repos, ce repos n’est pas celui du Travail en Loge.

    La répétition du cérémonial de l’Ouverture doit, à long terme, faire comprendre aux Frères que le Travail maçonnique ne s’accomplit pas qu’en Loge mais que rendus à la vie profane, les Maçons doivent mettre à profit les enseignements qu’ils ont puisés en Loge. Ils doivent les appliquer à eux-mêmes pour vaincre leurs passions, former leur jugement et leur raison. C’est pour le leur rappeler que  les Travaux se ferment en vertu de l’heure et de l’âge.

    Voici venu le moment de nous séparer sous la Loi du Silence car rien ne doit transpirer de nos assemblées, bien qu’il ne s’y passe des choses fantastiques mais parce que l’on ne doit pas livrer l’objet de nos Travaux à des Profanes qui ne seraient pas aptes à les comprendre.

    Il semble indéniable que les rites d’Ouverture et de Clôture des Travaux favorisent la manifestation d’une Présence spirituelle parmi les Initiés assemblés, en même temps qu’ils créent une sacralisation du temps, de l’espace et du lieu. Dès lors, il est nécessaire de prendre conscience que chacun travaille en Loge non pour un motif d’autosatisfaction, ni pour une forme de vanité par érudition intellectuelle, mais pour l’édification d’une œuvre personnelle et collective. L’objectif du partage des Travaux en Loge doit être un perfectionnement individuel, avec la volonté constante d’avancer toujours plus avant dans la voie de la Lumière et de la Connaissance, progression dont la rémunération ou salaire sont aussi d’ordre sacré.

    R:. F:. A. B.

     

    Bibliographie

    Gloton Edmond - Instruction maçonnique aux Apprentis

    La Maison de Vie, Paris, 2009

     

    Guigue Christian - La formation maçonnique

    Editions Guigue, Mons-en-Baroeul, 2003

     

    Mainguy Irène - La symbolique maçonnique du troisième millénaire

    Editions Dervy, Paris, 2006

     

    Pour aller plus loin :

     

    Doignon Olivier - Comment naît une Loge maçonnique ?

    L’Ouverture des Travaux et la création du monde (tome 1)

    La Maison de Vie, Fuveau, 2005

     

    Doignon Olivier - La construction rituelle d’une Loge maçonnique

    L’Ouverture des Travaux et la création du monde (tome 2)

    La Maison de Vie, Fuveau, 2005

     

    Pozarnik Alain - Mystères et actions du rituel d'Ouverture en Loge maçonnique

    Editions Dervy, Paris, 1999

     

    Pozarnik Alain - Symbolisme du rituel de Fermeture en Loge maçonnique :

    Une ouverture sur la vie - Editions Dervy, Paris, 2011

    Le rituel de Fermeture des Travaux au degré d'Apprenti


    1 commentaire
  •  LE « TUILAGE » DE L’APPRENTI 

    Qu’est-ce que le « tuilage » ?

    Le terme « tuilage » vient de « tuiler » qui signifie questionner afin de vérifier quelques connaissances élémentaires.

    Le terme évoque le mot « tuile » et donc le mot « toit ».

    Le Temple est inachevé. Il est en perpétuelle construction et n’a pas de toit.

    Si le toit n’est pas couvert de tuiles, il pleut dans le Temple.

    Lorsque nos Travaux ne sont pas « couverts », nous disons « il pleut » !

    Le « tuilage » contient les arcanes du grade, l’essentiel du grade d’Apprenti, l’essentiel de ce que tout Apprenti doit savoir.

    Le « tuilage » fait revivre l’importance de chaque question, de chaque réponse.

     

    Pourquoi « tuile »-t-on un Apprenti ?

    Un F:. Couvreur peut être amené à « tuiler »

    • pour s’assurer qu’il s’agit bien d’un Frère ;
    • pour s’assurer de ne pas laisser entrer n’importe qui dans la Loge.

    Le « tuilage » sert à démontrer à tous les FF:. qu’on est vraiment Maçon.

     

    Quand « tuile »-t-on ?

    Lors de chaque cérémonie d’Initiation, le F:. Expert tuile généralement le plus jeune des Apprentis pour rappeler à tous les FF:. les arcanes du grade.

    Certaines questions peuvent être posées par le F:. Couvreur à l’entrée de la Loge, avant le début d’une Tenue.

     

    Comment « tuile »-t-on ?

    C’est la tâche du F:. Expert !

    L’extrait de la cérémonie ci-dessous précise la place de l’Expert et les circonstances d’entrée en Loge du plus jeune des Frères Apprentis.

    Par prudence, je ne reproduirai pas le rituel in extenso mais je livrerai mes commentaires.

    Dès que commence la communication des mots, signes et attouchements au néophyte, l'Apprenti le plus récent sort discrètement.

    Le moment venu, le F:. Couvreur  l'avertit, tout aussi discrètement, qu'il peut s'annoncer.

    Le Couvreur ouvre la porte. L'Apprenti entre au signe de Fidélité, à pas libres, il se met à l'ordre, fait les pas de l'Apprenti, salue par le signe le V:. M:., le 1er et le 2nd  Surveillants.

    Le V:. M:. et les Surveillants répondent.

    Ceci fait, l'Apprenti reste entre les Surveillants et le Tableau, face à l'Orient, au signe de Fidélité.

    Le Frère Expert a le droit de se déplacer seul dans la Loge.

    Il vient se placer au Sud-Ouest pour questionner l’Apprenti qui vient d’entrer.

    Le questionnement commence.

     

    Comment reconnaître un Maçon ?

    Remarquons que les trois premières réponses se retrouvent dans le rituel d’Ouverture des Travaux de chaque Tenue au 1er degré !

    Le seul critère pour être Maçon, c’est de se faire reconnaître par ses Frères.

    Cette réponse nous montre la reconnaissance réciproque de tous les participants à la Tenue.

     

    D'où venons-nous ?

    Nous provenons tous d'une Loge de Saint-Jean.

    Une Loge de Saint Jean est une Loge dans laquelle le Livre Sacré a été ouvert au Prologue de l’Évangile de Jean.

    Notre Obédience a choisi la forme la plus poétique, la plus souple, pour rappeler la façon de présenter la création du Monde.

    Cette réponse est un rappel d’une Tradition.

    Nous avons accepté cette expression « Respectable Loge de saint Jean » parce que nous avons choisi l’Évangile de Saint Jean pour décrire l’origine et la création du Monde.

    Cela n’a qu’une valeur symbolique : le Livre de la Loi Sacrée est le symbole de toutes les connaissances que l’Homme a pu acquérir jusqu’à un certain moment. C’est pourquoi nous posons l’Equerre et le Compas sur le Livre, en signe d’adaptation à l’évolution.

     

    A propos de l'âge de l'Apprenti

    Pourquoi l’Apprenti a-t-il trois ans ? Pourquoi « trois ans » ? 

    Il s’agit probablement d’un rappel du symbolisme du Nombre Trois.

    Ici, dans la Loge, nous n’avons plus l’âge civil ; nous sommes en dehors du temps profane.

     

    A propos des qualités que doit présenter la Loge

    Dans une Loge juste et parfaite, les décisions viennent du V:. M:. qui les transmet aux deux Surveillants qui doivent, à leur tour, les répercuter sur les Colonnes du Nord et du Midi.

    Trois « Lumières » dirigent la Loge : le Vénérable Maître et les deux Surveillants.

    Cinq « Lumières » éclairent la Loge : aux trois premiers on ajoute l’Orateur et le Secrétaire. Remarquons cependant que seuls le V\M\, les deux Surveillants et le Maître des Cérémonies sont porteurs de lumières.

    Il est difficile d’expliquer pourquoi l’on considère l’Orateur et le Secrétaire comme autres « Lumières ». Peut-être parce que l’Orateur est le gardien de la Loi, des règlements ? Peut-être parce que le Secrétaire est la mémoire de la Loge ?

    Pour pouvoir procéder à des Initiations, il faut un minimum de sept Maîtres dans la Loge, indépendamment des Apprentis et Compagnons éventuellement présents.

     

    A propos de la forme symbolique d'une Loge

    Nos Loges ont théoriquement la forme d'un rectangle.

    J'en ai vu en forme de trapèze !!! Mais notre tuilage décrit cette forme comme étant un "carré long".

    Le carré long est un rectangle formé par la juxtaposition de deux carrés. Ses propriétés géométriques sont particulières en ce sens que sa diagonale équivaut à la racine carrée de 5  (cf. le Nombre d’or) et partage le rectangle en deux triangles rectangles.

     

    Que savons-nous des dimensions de toute Loge ?

    Les dimensions citées dans le Tuilage (Orient, Occident, Septentrion, Midi, Zénith, Nadir) sont sans limites.

    Les hommes se sont toujours orientés en fonction de la course du Soleil.

    Nos temples sont tous symboliquement orientés vers l’Orient.

    Comme la plupart des cathédrales et de très nombreuses églises, cette orientation est voulue de sorte que, lorsque le Soleil se lève, il donne tout son éclat (cf. les effets lumineux des vitraux des cathédrales).

    Le bâtiment n’a plus aucune limite. Nous sommes en dehors de tout espace et de toute localisation dans le temps.

    Nous nous trouvons au centre d’une sorte de « croix spatiale ».

    De l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, d’en bas jusqu’en haut : la Franc-maçonnerie est universelle.

     

    A propos de l'obtention de l'autorisation d'entrer dans la Loge

    En frappant sur la porte de la Loge l’Apprenti reçoit la permission d’entrer mais les trois grands coups évoqués dans le Tuilage font avant tout allusion aux efforts à fournir par le Récipiendaire tels que précisés dans la citation suivante extraite de l’Évangile de Luc. Ils peuvent aussi faire allusion aux coups de maillet émis par le Vénérable Maître et les deux Surveillants, ainsi répercutés de l’Orient à l’Occident.

    La réponse de l'Apprenti rappelle que le demandeur fournit un effort, travaille et développe sa propre recherche.

    L’importance symbolique du nombre trois est à nouveau rappelée ici.

     

    Comment comprendre le Nombre trois ?

    • un est l’unité ;
    • deux est un deuxième élément qui a pu sortir de cette unité ; une création, une émanation, une division du un ;
    • trois est un équilibre entre deux forces ; un pivot qui soutient les deux fléaux ; un troisième élément qui peut avoir une relation, une influence sur les deux autres éléments.

     

    A propos de la manière de reconnaître un Frère

    Outre le fait que nous nous reconnaissons mutuellement, nous pouvons encore reconnaître un Maçon au mot de passe qu'il peut nous donner, au mot sacré qu'il ne pourra qu'épeler, à l'attouchement qu'il pourra échanger avec nous.

    Les mots évoquent la transmission orale, la transmission de la Tradition par la parole.

    Les signes évoquent des moments silencieux pendant lesquels nous nous exprimons par des gestes.

    Les attouchements évoquent la communication par le contact physique.

    La réponse telle qu'elle est formulée par l'Apprenti peut être interprétée comme étant une demande de l’Apprenti d’être mis à l’épreuve afin qu’il prouve qu’il est effectivement Maçon.

     

    A propos de la manière dont le Signe s'effectue

    Par Équerre : il s’agit de la façon dont la main est posée sur la gorge (en équerre).

    Ce premier geste rappelle le serment de l’Apprenti (« je préférerais avoir la gorge tranchée plutôt que de faillir à mon engagement »).

    Par Niveau : il s’agit du déplacement horizontal de la main jusqu’à hauteur de l’épaule.

    Par Perpendiculaire : la main retombant le long du corps évoque la verticale.

    Ici il n’est question que du Signe d’ordre.

    Le Mot de passe et le Mot sacré seront demandés après avoir effectué les deux signes.

     

    A propos des deux mots

    Le mot de passe est le nom du premier fondeur de métaux, un personnage biblique.

    Un mot de passe permet d’intégrer un individu dans une société.

    Il est utile pour pénétrer quelque part, pour passer d’un monde à l’autre.

    Le mot sacré dont on aperçoit la première lettre sur la Colonne du Septentrion ne peut jamais être prononcé. Il marque la séparation entre le monde sacré et le monde profane.

    Le mot sacré ne peut que s’épeler. C’est pourquoi l’Apprenti signale son incapacité de lire et d'écrire.

    Puisqu'il ne sait qu'épeler et que ses connaissances maçonniques sont encore assez réduites, il se contentera d'épeler avec l'aide du F:. Expert. C'est ainsi que l'Apprenti ne donne que les voyelles du mot sacré !

    En fait l’Apprenti ne dit rien. Il fait preuve de prudence ; il reconnaît sa faiblesse dans le savoir. Mais l’Apprenti devrait surtout pouvoir compter jusque trois !

     

    A propos des trois Grandes Lumières de la Franc-maçonnerie

    Le Livre de la Loi Sacrée, l’Equerre et le Compas sont les trois plus grands symboles de la Franc-maçonnerie. Le Livre sacré représente le savoir passif ; l’Equerre et le Compas sont deux instruments actifs. Rassemblés sur l’Autel des serments, ils forment une complémentarité, une jonction, un équilibre dynamique.

     

    A propos des trois grands Piliers

    Le Pilier de la Sagesse correspond au Vénérable Maître, le Pilier de la Force correspond au Premier Surveillant, celui de la Beauté au Second Surveillant.

    Il n’y en a que trois. Le 4ème Pilier est virtuel. C’est un élément à découvrir.

    Ne sommes-nous pas le 4ème Pilier pour notre propre Temple intérieur ?

    La Loge n’a-t-elle pas besoin de chacun d’entre nous comme 4ème  Pilier ?

     

    Pleut-il ?

    C’est une allusion à la couverture de la loge opérative au temps des cathédrales.

    Lorsque la Loge n’est pas couverte (si par hasard tous ceux qui s’y trouvent ne sont pas des Maçons), il y pleut.

     

    A propos de la batterie

    La batterie du grade s'effectue en respectant le Nombre caractéristique du degré auquel la Loge est ouverte.

    La batterie sourde s’exécute notamment lors de cérémonies funèbres.

     

    A propos du secret

    Quel secret ?

    • Le secret, c’est tout ce qui nous tient ensemble : le ciment !
    • C’est tout ce que nous ne pouvons pas dévoiler !
    • C’est la Maçonnerie vécue ensemble !
    • Ce sont les joies vécues, les relations créées en Maçonnerie qui sont incommunicables.
    • Le sens profond du texte du tuilage ne peut pas être dévoilé.

     

    R:. F:. A. B.

     


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