• * Planche d’instruction du grade à l’occasion de l’Initiation de D. Z.

     Planche d’instruction du grade à l’occasion de l’Initiation de D. Z. 

     

    Vénérable Maître, mes très chers Frères, et surtout toi, mon très cher Frère D., nouvellement initié, 

     

    C’est un monde étrange dans lequel tu viens de pénétrer. Prends le temps de t’y habituer. Ici tout est symbole ! Tu entendras encore souvent cette expression. Nous t’invitons à réfléchir sur le sens de tous les mots que tu entendras ici. Ecouter n’est bien sûr pas un problème d’audition, mais une disposition favorable à recevoir, à assimiler, afin de pouvoir réfléchir, traduire, interpréter.

    Tu le sais probablement : notre Tradition est avant tout orale. Essaie donc de te concentrer afin de bien entendre tout ce qui sera dit en ce lieu sacré.

    Mais tout d’abord, sache que tu es cordialement le bienvenu ici. Notre Loge se réjouit car elle célèbre ce jour une nouvelle entrée en Maçonnerie. C’est pourquoi elle a revêtu ses plus beaux atours et pris son air de fête pour te recevoir, mon Frère.

    Tous ici depuis un certain temps, nous t’attendions. Nous avons vécu avec toi ton approche de notre Loge en écoutant comment tu as été préparé par des conversations, tout d’abord avec celui qui devient ce Midi ton parrain ; ensuite avec nos Frères enquêteurs, puis par les interrogatoires écrit et oral que tu as subis. Sache que nous étions de tout cœur avec toi dans toutes les épreuves auxquelles tu as été soumis : ton séjour dans le Cabinet de Réflexion, que nous désignons par « l’Épreuve de la Terre », ainsi que ta traversée purificatrice des éléments Air, Eau et Feu.

    Nous avons vécu tout cela avec toi, à tes côtés, parce que nous nous sommes tous souvenus de notre propre Initiation, tous avec notre propre sensibilité, avec notre propre personnalité. Ce moment, nous le gardons dans notre cœur, dans notre mémoire où qu’il se situe par rapport au temps.

    Mon très cher Frère D., avec la modeste expérience que j’ai moi-même acquise depuis ma propre Initiation, je ne puis que te commenter bien imparfaitement ce rituel que tu viens de vivre, rituel d’une richesse extrême et qui contient tant d’éléments qu’il faut des années pour le pénétrer lentement. Ne te décourage pas ! Tu as tout le temps ! Et le temps profane ne compte pas en Franc-maçonnerie.

    Ce Midi, au nom de tous, je veux te dire que nous espérons de tout cœur que tu seras heureux parmi nous.

    Bien sûr, ne t’attends pas à ce que la Franc-maçonnerie t’offre des réponses toutes faites aux mystères que l’humanité tente de pénétrer depuis toujours. Tu devras, pour t’intégrer utilement parmi nous, faire un effort continu de recherche. Mais nous reconnaissons en toi un terrain fertile, que ton parrain a, le premier, observé en toi.

    Te voilà donc Initié, mon très cher Frère Daniel ! Tu viens d’être créé, consacré et reçu Franc-maçon. Pourtant, au risque de te décevoir, cette cérémonie n’aura pas suffi pour faire de toi un Franc-maçon.

    En effet, il te faudra sans doute toute une vie maçonnique pour entrevoir une réponse non dogmatique à la question « qu’est-ce que cette Initiation que je viens de vivre ? ».

    La véritable Initiation est difficile car elle exige de tout individu qui la reçoit humilité et persévérance. Mais elle est aussi simple en ce sens qu’il suffit de vouloir l’Initiation de tout son être pour que les portes s’ouvrent. Mais que d’efforts pour y parvenir !

    L’Initiation devrait être pour toi une formidable découverte et elle devrait le demeurer tout au long de ta vie en Loge à condition que tu te remettes sans cesse en question et que tu ne t’arrêtes pas en chemin.

    L’Initiation ne vise ni à prouver, ni à démontrer, ni à convertir, mais à vivre en conscience le mystère de la création.

    Cette Initiation est un commencement ; c’est le moment où, sortant des Ténèbres, tu as rencontré la Lumière ; c’est le moment où l’homme ancien en toi doit s’effacer pour laisser la place à l’homme nouveau, celui qui, grâce à la Lumière, pourra voir ce qui était présent, mais qu’il n’avait pas encore observé.

    L’Initiation maçonnique a pour but de construire. Cela n’exclut ni la méditation, ni l’accomplissement individuel. N’oublie pas que nous sommes réunis, ici, à la gloire du Grand Architecte de l’Univers, pour tenter d’édifier une œuvre qui dépasse nos existences et qui ne nous appartient pas.

    En découvrant la Tradition initiatique pratiquée dans ta Loge, tu prendras conscience de la force du lien qui te rattache à tes Frères et tu feras croître ton désir de participer à l’incarnation de cette Tradition.

    Te voilà donc un Frère, mon Frère, notre Frère !

    A ce sujet, je voudrais encore te dire quelques mots au sujet de cette fraternité que tu espères découvrir chez nous. Nous pouvons la concevoir en quatre éléments, un peu comme les Piliers que tu vois là, entourant ce Tapis de Loge désignés sous les vocables « Sagesse », « Force » et « Beauté » disposés de telle manière qu’une place est laissée libre pour un quatrième pilier afin de soutenir la voûte de notre temple :

    • dans la Fraternité, on pourrait reconnaître une attraction immédiate, un facteur non rationnel voisin de l’amour, de l’amitié ;
    • un second facteur peut être l’estime ou en tout cas, une certaine forme d’admiration ;
    • un troisième facteur peut être une sorte de tendresse qui conduit à l’acceptation de l’autre tel qu’il est ;
    • le quatrième facteur, non définissable, aussi lourd qu’un secret, est ce partage de tous les moments vécus ensemble, de toute cette expérience maçonnique éprouvée, qu’il est impossible d’exprimer en paroles, mais qui se définit le mieux dans le regard et dans le geste.

    Finalement, mon très cher Frère D., ce que nous te souhaitons,

    • c’est de te retrouver un jour, à Midi, dans la Chaîne d’union, qui rassemble tous les Frères et d’y rencontrer le regard de l’un d’entre nous qui t’exprime son approbation, sa véritable reconnaissance ;
    • c’est de te retrouver assis sur la Colonne du Septentrion, qui est à présent la tienne, aux côtés d’un Frère qui t’exprime sa chaude connivence par le contact du genou, de l’épaule ou de la main ;
    • c’est que tu puisses aussi reconnaître, dans un Frère qui te fera face, toute sa conviction, son dévouement sans bornes, qui s’exprime par la mise à l’ordre et le signe qui conjugue l’horizontale et la verticale ;
    • c’est aussi que tu comprennes la disposition du Volume de la Loi sacrée, ouvert au Prologue de l’Évangile de saint Jean, sous la correction par l’Equerre et le Compas, et sur lequel tu as pris ton engagement ;
    • c’est, enfin, que tu saches que tu es Franc-maçon, tout simplement parce que tes Frères te reconnaissent comme tel !

     

    R :. F :. A. B.

    Orateur


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter