• * Une approche de la kabbale et du soufisme

     Une approche de la kabbale et du soufisme 

    Introduction

    Pour un de nos Frères – éminent théologien protestant que chacun reconnaîtra aisément ici – il y a 3 cabales. Après vérifications dans plusieurs dictionnaires et consultation de quelques sites sérieux, il y a la cabale qui s’écrit avec un k et deux b (c’est la kabbale juive) ; la deuxième s’écrit avec un c (ce peut être la cabale dite chrétienne) ; une troisième qui s’écrirait avec un q et deux b serait l’équivalent d’une qabbale islamique qui porte le nom de soufisme.

    Dans cette planche, je n’ai fait que rassembler des informations, en principe bien vérifiées, de les comparer puis de choisir ce qui m’apparaissait comme le plus plausible. Je n’ai jamais exprimé d’avis ou de réflexion. Je commencerai par développer le sens de ces trois orthographes possibles.

    Orthographe et définitions

    Selon le site « Wikipédia » qui est loin d’être une référence sans failles, la kabbale est un nom commun qui nous vient de l'hébreu Qabbalah. C’est une forme anglicisée qui devrait plutôt être écrite « cabale » ou « quabale » en français.

    Sans encore entrer dans les détails de sa signification, disons que le terme « kabbale » désigne une tradition ésotérique du judaïsme, présentée comme étant la « Loi orale et secrète » donnée par YHWH (Dieu) à Moïse sur le Mont Sinaï, en même temps que la « Loi écrite et publique » (la Torah). Le mot kabbale ne désigne pas un dogme, mais un courant à l'intérieur du judaïsme et un état d'esprit. Il signifie « réception » au sens le plus général. Le terme est parfois interprété comme « tradition ». Le kabbaliste est donc celui qui a reçu la tradition.

    Charles Mopsik rappelle la différence orthographique entre cabale et kabbale :

    « La première graphie a été consacrée en français depuis plusieurs siècles alors que la seconde, importée de l'allemand, a été employée en France dans le but de distinguer la « Cabale » des occultistes et autres mystériosophes douteux de la « kabbale » de la tradition juive authentique. Cette distinction graphique est devenue inutile depuis que « kabbale » a été adoptée par les occultistes précités ».

    Pourtant, il ne faudrait pas confondre la cabale (commençant par un « c »), avec la kabbale (commençant par un « k ») ordinairement envisagée et demeurée purement hébraïque. Aussi bien, pour les différencier, convient-il d'appliquer, à chacun des deux termes, l'orthographe qui lui est propre et que réclame d'ailleurs leur étymologie différente : le premier se réfère au grec « kabbales », qui signifie cheval, tandis que le second vient de l'hébreu « qabbalah » avec le sens de tradition. Mais il semble qu’il y ait encore d’autres nuances à mettre en évidence par rapport aux différences d’orthographe.

    Pour conclure cette introduction, essentiellement consacrée à l’orthographe, j’ajouterai que le mot « cabale », qu’il débute par un « c », un « k » ou un « q », est toujours un nom commun. Ces trois lettres ne peuvent donc être que des minuscules. Or, dans la littérature, cette erreur apparaît souvent !

    Abordons à présent le sens de ce mot écrit de deux façons différentes.

    Qu'est-ce que la kabbale ?

    Généralités sur la kabbale

    La kabbale, c'est un autre regard sur l'Homme et la Bible et l'Univers.

    La kabbale, c’est un ensemble de spéculations métaphysiques sur Dieu, l'Univers et les Hommes. Elle prend ses racines dans les traditions ésotériques juives - du Judaïsme de Tradition. Cette définition ne fait pas ressortir l'Universalité de la Kabbale, la richesse des thèmes qu'elle aborde, ainsi que les multiples aspects qui allie et unit à la fois observation métaphysique et raison mais aussi symbolisme.

    La kabbale peut être un outil d'aide à la compréhension du Monde, en ce sens qu'elle incite à modifier la perception que nous avons de ce Monde (la « réalité ») malgré la subjectivité de notre perception, compliquée et augmentée du fait de la sensibilité de la multiplicité des individus.

    La kabbale est donc un outil d'analyse qui aide à la compréhension en mettant à la disposition des « cherchants » un diagramme synthétique qui englobe :

    • L'arbre des Sephiroth, des clés de lecture pour de multiples ouvrages, avec un foisonnement de concepts, tels les degrés de signification, les contractions ;

    • Dieu, les Voiles, le plaisir, le Mal, le Golem, le Tout et enfin la Restauration.

    Ainsi découlent des ébauches de réponses aux questions essentielles que sont l'origine de l'Univers, le devenir de l'Homme. Ce qui fait de la kabbale un véritable outil de travail sur soi et un puissant moyen d'appréhender, d'aborder les autres systèmes de pensée, aussi divers soient-ils.

    Le sens du mot « kabbale »

    Toutes les religions ont un volet mystique ou ésotérique — accès direct à Dieu sans prêtre et/ou sans église constituée — mais l'originalité de la kabbale réside dans son approche de la genèse par la voie mystique et la voie de la connaissance.

    D'après le Dictionnaire des religions, la kabbale est un système théosophique qui a été très répandu dans le judaïsme médiéval à partir du 10ème siècle, et qui a joui par la suite d'une grande diffusion dans le monde chrétien.

    Le mot « kabbale » transcrit de l’hébreu « qabbalah » qui signifie « tradition ». Il désigne une composante ésotérique et mystique de la culture juive, fondée sur l’étude des niveaux de l’Être qui s’étagent entre l’espèce humaine et Dieu ainsi que sur les médiations qui relient ces divers niveaux. Elle s’appuie notamment sur une méthode d’interprétation de la Bible fondée sur la transcription numérique des caractères hébreux (sefira veut dire « nombre » et a la même racine que l'arabe sifr dont le français a fait « chiffre » et « zéro » : la kabbale accorde, comme l'école de Pythagore, une valeur mystique aux nombres.

    La kabbale se veut un outil d'aide à la compréhension du monde en ce sens qu'elle incite à modifier notre perception du monde (ce que nous appelons « la réalité » malgré la subjectivité de notre perception). Pour ce faire, la kabbale met à la disposition de ses adeptes un diagramme synthétique : l'Arbre de la Vie ou Arbre des Sephiroth ou encore Arbre séphirotique, et autres clés de lecture pour de multiples ouvrages, ainsi qu'un foisonnement de concepts (degrés de signification, contraction, etc.).

    Rappelons que l’Arbre de Vie (Etz haHa'yim עץ - החיים en hébreu) représente symboliquement, dans la kabbale, les lois de l'Univers (Certains auteurs le rapprochent de l'Arbre de la vie mentionné par la Genèse en 2:9). Sa description est considérée comme celle de la cosmogonie de la mystique kabbalistique.

    Elle propose ses réponses aux questions essentielles concernant l'origine de l'univers, le rôle de l'homme et son devenir. Elle se veut à la fois un outil de travail sur soi et un moyen d'appréhender d'autres systèmes de pensée.

    La kabbale, en tant que phénomène, est souvent comprise comme la mystique de la merkabah [1].

    Dans la kabbale hébraïque, trois sens peuvent être découverts en chaque mot sacré. D'où trois interprétations ou kabbales différentes :

    1. la première, dite « gematria», comporte l'analyse de la valeur numérale ou arithmétique des lettres composant le mot ;

    2. la seconde établit la signification de chaque lettre considérée séparément ;

    3. la troisième emploie certaines transpositions de lettres. 

    La kabbale hermétique s'applique aux livres, textes et documents des sciences ésotériques de l'Antiquité, du Moyen Âge et des Temps modernes. Elle est une véritable langue. Et, comme la grande majorité des traités didactiques de sciences anciennes sont rédigés en hébreu, le lecteur n'en peut rien saisir s'il ne possède au moins les premiers éléments de l'idiome secret.

    Cette mystique se présente comme accès, en un voyage ascensionnel et intérieur, au cœur même du divin, au jardin de la science du Livre, au Sod, quatrième terme du Pardès. On lui associe tout ce qui est littérature apocalyptique — de l'apocalypse juive.

    La kabbale a influencé les chrétiens, surtout à la Renaissance. Mais la communication entre les deux cultures a été bloquée par le durcissement de l’Église lors de la contre-réforme, par les risques de persécution, et aussi par le fait que l’Église ayant toujours tenté de convertir les juifs en s’appuyant sur ce qu’ils lui avaient enseigné, ceux-ci ont été incités à conserver leur savoir par devers eux.

    La kabbale, étant une mystique, a été considérée avec suspicion par certains rabbins. Mais d’autres rabbins l’ont étudiée et elle n’a jamais été condamnée par l’orthodoxie juive.

    L’enseignement de la kabbale est ésotérique. Réservé au petit nombre de ceux qui peuvent lui consacrer tout leur temps de travail, il suppose la connaissance de l’hébreu, une abondante lecture, et aussi un contact personnel prolongé entre le maître et l’élève. Il est en pratique impossible pour une personne qui n’est pas de confession juive, ou qui ne connaît pas l’hébreu, de recevoir cet enseignement.

    Ésotérisme, transcription numérique des textes, mysticisme, voilà de quoi éveiller la méfiance des rationalistes. Mais tout rationaliste doit connaître les limites du rationalisme.

    Les cabalistes ont sur le monde et sur l’histoire, un point de vue singulier. Ils se classent dans le courant philosophique du néoplatonisme mais, alors que celui-ci place la matière au plus bas niveau de la « procession des êtres », les cabalistes « hissent la matière au niveau de l’Intelligence suréminente ».

    L’idéalisme platonicien est ainsi renversé, la matière devenant « source et réservoir primordial des formes et des semences de toute réalité ». Cette option métaphysique permet au judaïsme d’échapper à l'idéalisme ; il prépare à un rapport respectueux et expérimental avec la nature.

    Par ailleurs « le judaïsme n’est pas une religion fondamentalement historique » : alors que pour les chrétiens le temps va comme une flèche de la révélation à la résurrection, pour les juifs l’histoire ne peut commencer qu’avec l’arrivée du Messie. Dans l'attente de celle-ci, le temps n’est pas orienté ni circulaire mais scandé par la répétition de périodes fastes et néfastes : « Ce qui a été, c’est ce qui sera. Ce qui a été fait, c’est ce qui se fera. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil ». Cette conception du temps ressemble à celle de l’hindouisme. Il s’agit, là aussi, d’une option métaphysique aux conséquences profondes.

    Le mot « kabbale » peut avoir beaucoup de significations différentes selon les personnes qui emploient ce terme. En un mot, il s'agit d'une sagesse très ancienne qui nous révèle le fonctionnement de la vie et de l'univers. Au sens littéral, le mot kabbale signifie « recevoir ». En étudiant la kabbale, nous apprenons à accomplir notre destinée.

    Parfois, nous négligeons le fait que nous n'avons pas réussi à accomplir notre destinée. Ce sentiment d'insatisfaction domine chez la plupart des gens à un moment ou un autre de leur vie. Et malheureusement, plus nous nous efforçons d'accomplir notre destinée, plus elle nous échappe.

    « Accomplir sa destinée » ne veut pas dire éprouver un bonheur ou un bien-être temporaire, car nous avons tous vécu des moments fugitifs de bonheur. Lorsque nous parlons de nous relier à l'énergie qui nous permettra d'accomplir notre destinée, nous voulons dire que nous serons reliés à cette énergie de manière durable et même permanente.

    La kabbale est un paradigme très ancien et cependant entièrement nouveau qui nous enseigne comment vivre. Il nous enseigne que tous les domaines de notre vie – la santé, les relations avec autrui, les affaires – ont la même origine et la même racine.

    Il s'agit d'une technologie qui nous explique comment l'univers fonctionne au niveau fondamental. Il s'agit d'une manière totalement nouvelle de percevoir le monde qui peut nous apporter la paix et la sérénité que nous recherchons peut-être.

    La véritable preuve de la valeur de la kabbale, nous l'aurons grâce à notre expérience personnelle.

    Pour pratiquer la kabbale, nous n'avons pas besoin de changer de croyance ou de religion. La kabbale peut nous permettre d'approfondir notre compréhension de l'univers et nous donner davantage d'informations et d'outils pour comprendre ce qui nous arrive et comment nous pouvons être mieux reliés à la Lumière du Créateur et atteindre l'accomplissement que nous recherchons.

    La kabbale enseigne des principes universels qui sont valables pour les personnes de toutes les croyances et de toutes les religions, quelle que soit notre appartenance ethnique ou notre origine. L'étude de la kabbale est particulièrement séduisante parce que nous conservons notre liberté de penser.

    Le mot « kabbale » qui dérive donc de l'hébreu Qabbalah, désigne les « doctrines reçues par tradition ». On l'appliquait dans l'ancienne littérature judaïque, à toute doctrine révélée, à l'exception de la Torah. Mais il finit par désigner un ensemble de doctrines occultes contenues dans un certain nombre d'ouvrages ésotériques dont les plus importants sont le « Livre de la Création » (Sepher Yelzirah), attribué au rabbin Akiba, et le « Livre de la Splendeur » (Sepher ha-Zohar, ou Zohar tout court).

    Le Zohar

    La kabbale, c’est aussi un livre, le fameux Zohar (qui signifie l'illumination), ou Livre de la Splendeur. Il s'agit d'un manuel mystique du 13ème siècle, attribué au maître Siméon bar Yo’haï, rabbin de Palestine qui vivait au 2ème siècle de notre ère, mais plus probablement rédigé par le mystique espagnol Moses Ben Schemtob de Léon (1250 – 1305), mieux connu sous le nom de Moïse de Léon, juif espagnol de Grenade qui mit le livre en circulation.

    Ecrit en araméen, la langue de Jésus, l'ouvrage comprend 2400 pages très denses et résume l'ensemble des traditions kabbalistiques connues. Il y est notamment question de la hiérarchie du mal, ce que l'on appelle les esprits impurs des sept palais du démon. Ils constituent la polarité opposée aux dix « Sephiroth » divines, appelées « émanations » de Dieu, issues de l'unité divine immuable et qui procurent à l'homme bonheur et bénédiction. C'est à ces dix degrés que s'intéresse prioritairement la kabbale.

    Le Zohar pourrait donc avoir été composé en Espagne, à la fin du 13ème siècle. Mais quoi qu’il en soit, l’ouvrage reste le plus important de toute la littérature kabbalistique.

    Si l'on pense qu'il est étrange qu'un livre apocryphe ait pu s'imposer à tant de savants théologiens, aussi bien de la Synagogue que de l'Eglise, il faut se rappeler qu'il a circulé durant des siècles une masse de textes plus ou moins hérétiques, dans lesquels le strict monothéisme des Hébreux était interprété à la lumière de notions empruntées aux néo-platoniciens et aux néo-pythagoriciens : quelques-uns de ces livres remontent à une assez lointaine antiquité, et la kabbale, en dépit de sa systématisation relativement tardive, est l'héritière de tout un gnosticisme juif dont les Esséniens étaient déjà pénétrés.

    La doctrine kabbalistique embrasse la nature de la Divinité, les émanations divines ou Sephiroth, la création des anges et de l'homme, leur destinée future et le caractère réel de la Loi révélée.

    La théologie est panthéistique : toutes choses émanent de la Divinité insondable, l'En Soph ; tout ce que nous sommes, tout ce que nous voyons résulte d'un processus grandiose d'expression de, la Divinité par soi.

    La Divinité a 10 attributs les Sephiroth : la Couronne, la Sagesse et l'Intelligence forment la première triade ; l'Amour, la Justice et la Beauté la seconde ; la troisième triade comprend la Fermeté, la Splendeur et le Fondement. Le Royaume entoure les 9 autres car c'est la Che’hina ou halo divin.

    Les Sephiroth réunies forment une Unité stricte. Elles sont la Divinité à l'état de manifestation. Elles sont les unes masculines, les autres féminines : leur union a engendré l'univers. Celui-ci est formé de 4 mondes différents, par ordre de spiritualité décroissante : le monde de l'Action ou de la Matière est le plus inférieur ; Ie plus élevé est le monde de l’Émanation qui a procédé de l'En Soph, et qui est le monde céleste ou Archétype, la réunion des 10 Sephiroth formant l'Homme primordial (Adam Kadmon).

    Des diagrammes représentant un homme nu couronné, avec les 10 Sephiroth associées aux diverses parties du corps, jouaient un rôle dans les études mystiques, magiques et spéculatives des kabbalistes.

    Toutes les âmes qui doivent s'incarner ici-bas préexistent dans le monde des Émanations : chaque âme possède dix « potentialités » groupées en triades, chacune de ces âmes, avant d'entrer dans ce monde, est formée d'une partie masculine et d'une partie féminine, unies en un seul être. C'est ce que représentent plusieurs symboles occultes comme le Yin et le Yang ou l'hexagramme : un triangle représente la partie masculine et l'autre la partie féminine.

    Séparées sur la terre, les deux moitiés cherchent à se découvrir pour pouvoir se réunir à nouveau : c'est ce qui arrive dans le mariage authentique, mais seulement si l'âme est pure et si sa conduite est agréable à Dieu : sinon, elle doit revenir s'incarner ici-bas dans un corps humain, pour une ou deux existences. Si son corps est encore pollué par le péché, une autre âme est envoyée pour s'unir à elle, dans l'espoir que leur effort combiné engendrera un corps pur et sans tache. Quand toutes les âmes en attente auront accompli leur pèlerinage terrestre et auront habité des corps humains, réussi leur épreuve et seront retournées d'où elles sont venues, dans le sein infini de Dieu, le « Jour du Jubilé » commencera : le Messie descendra du Monde des âmes pour instaurer une ère de bonheur parfait, sans péché ni douleur, un « Sabbat qui n'aura pas de fin ».

    Les kabbalistes affirmaient qu'ils trouvaient toutes ces doctrines dans les Écritures hébraïques et, bientôt, des théologiens chrétiens soutinrent que la kabbale fournirait la preuve de la divinité du Christ et des autres doctrines chrétiennes essentielles : il y eut même, durant la Renaissance, un nombre respectable de juifs qui embrassèrent le christianisme à la suite de ces tentatives de l'ésotérisme chrétien.

    Les idées kabbalistiques ont subsisté jusqu'au 16ème siècle, et l'intérêt pour ces spéculations théosophiques n'a jamais disparu complètement sinon dans le judaïsme lui-même (où seuls les Hassidistes en sont encore partisans), du moins dans les divers mouvements occultistes, surtout ceux d'inspiration « chrétienne ». Puis la kabbale est tombée en discrédit dans le judaïsme, à mesure que l'élément magique tendait à en chasser la philosophie réelle.

    La kabbale est le mysticisme et le gnosticisme des juifs, dans lequel on trouve : 

    une théologie [2] mystique dont le fond était le dogme de l'émanation divine et une explication allégorique des Écritures

    une théurgie [3] par laquelle on prétendait soumettre à la volonté humaine les puissances surnaturelles en prononçant certains mots, et opérer avec leur secours toutes sortes de miracles.

    La kabbale, qui signifie tradition ou réception et désigne les doctrines mystiques du judaïsme fondées sur l’exégèse symbolique de la Bible, est en quelque sorte l'antithèse de la philosophie rationaliste : autant celle-ci tend à diminuer la part du surnaturel, autant celle-là tend à l'exagérer, à en scruter les profondeurs et à l'introduire partout, même dans la pratique journalière.

    Le nom de la kabbale n'est peut-être pas antérieur au 10ème siècle. En l'adoptant, les cabalistes juifs ont voulu dire que la kabbale était une science ancienne, transmise oralement, et expliquer par-là comment, malgré la haute antiquité qu'ils lui attribuent, elle ne peut prouver son authenticité par aucun monument écrit.

    Les adeptes de la kabbale et la superstition populaire ont fait de cette science, plus ou moins mystérieuse et secrète, une science divine, merveilleuse, par laquelle on opère des miracles, et qu'on fait remonter, par les artifices connus de la pseudépigraphie [3], à Abraham, à Moïse, aux docteurs les plus célèbres du Talmud (1er et 2ème siècles de l'ère chrétienne).

    Les quatre niveaux de lecture de la kabbale

    La kabbale consiste en l'étude du sens caché de la Torah, composée des 5 premiers livres de la Bible. Cette étude est basée sur diverses techniques de décryptage et de permutation des lettres, qui laissent apparaître de nouveaux sens et de nouveaux contenus. Il est dit que tous les événements de l'histoire passée et future y sont mentionnés et que chacun de nous y figure.

    La kabbale enseigne que l’on peut trouver quatre niveaux de lecture différents dans la Torah ou Pentateuque [5] :

    - « pshath » qui est le sens littéral, immédiat.

    - « réméz », le sens allusif (clin d’œil). Le texte suggère un symbole ou une image.

    - « drash », le sens donné par les Sages et concrétisé par le Talmud (allégorie ou exemple).

    - « sod », le sens caché (secret) incommunicable, et résultat d’une quête, avec à la clef la promesse d’aboutissement ou « pardes » mot qui signifie « jardin » en persan et est à l’origine du mot Paradis.

    La première lettre de chacun des quatre niveaux de lecture provient de l’acrostiche P.a.R.D.e.S.

    La kabbale symbolique utilise différents procédés de lecture d’un texte :

    • « Guematria »

    La gématrie ou encore guématrie, pour européaniser le terme, est l'une des trois méthodes de lecture des textes. Elle est basée sur le rapprochement des mots dont la somme des lettres qui les compose est identique.

    En hébreu, les lettres ont aussi une valeur numérique et chaque mot est un nombre. Il s’ensuit que deux mots différents dont les lettres sont écrites dans un autre ordre peuvent avoir la même valeur numérique, ou encore qu’un mot a la même valeur numérique que la somme de deux autres. Dans ces cas, il existe toujours une relation entre les différentes significations.

    En Hébreu le procédé peut être employé, car à chaque lettre de l'alphabet est associé un nombre et l'on distingue trois façons d'associer valeur et lettre :

    - la gématrie par rang, où chaque lettre a la valeur du rang qu'elle occupe (Aleph vaut 1 VAU vaut 6….)

    - la gématrie classique, basée sur le même principe que la gématrie par rang jusqu'à la 10ème lettre, ensuite les lettres valent 20 - 30 … (ainsi BETH vaut 2 ; LAMED vaut 30 - SHIN vaut 300 …)

    - la gématrie au carré ; chaque lettre vaut le nombre défini par la gématrie classique, multiplié par sa propre valeur, c'est à dire élevé au carré (BETH vaut 2x2 = 4 - VAU vaut 6 x 6 = 36 - ALEPH, invariable vaut 1…).


    Pour rétablir les valeurs classiques les correspondances numériques sont les suivantes :

    ALEPH ….1 - BETH ….2 - GUIMEL….3 - DALETH …4 - HE….5 - VAU…6 - ZAYIN ...7 - HETH...8 - TETH...9 - YOD...10 - KAPH...11 ou 20 - LAMED...12 ou 30 - MEM...13 ou 40 - NOUN ...14 ou 50 - SAMER ...15 ou 60 - AYIN …16 ou 70 - PE …17 ou 80 - TZADDE …18 ou 90 - QUOF…19 ou 100 - RESH …20 ou 200 - SHIN …21 ou 300 - TAV … 22 ou 400.

    Les valeurs des points voyelles, placés en finale des mots sont les suivantes :
    KAPH…500 - MEM…600 - NOUN…700 - PE … 800 - TZADDE … 900

    Prenons un exemple :

    « Adonaï » (Seigneur) a pour valeur numérique 10+5+6+5 = 26 qui est le nombre de Dieu.

    La gématrie n'est nullement un instrument de démonstration. C'est plutôt un outil de relativisation de la façon de percevoir un texte mais hélas, elle est sujette à de nombreuses dérives qui servent à édifier des théories farfelues - surtout si elle est appliquée à n'importe quelle langue alors qu'elle est exclusive à l'Hébreu. Son emploi aux divers alphabets, grec moderne par exemple, est infondé. Ainsi, le mot « désirs » de la langue française vaut « 666 » - nombre de la bête de l'Apocalypse de Saint Jean - et l'interpréter par « le désir n'est pas bien voire peu souhaitable » est plus qu'hasardeux !

    • « Notaricon »

    Le notarikon, c’est le second procédé de lecture des textes sacrés en hébreu. Il consiste à interpréter chaque lettre d'un mot comme l'abréviation d'une phrase (comme en France les sigles SNCF, RAPT…et pour nous autres GLRB… GADLU…)

    En d’autres termes, c’est une méthode basée sur la réunion des lettres initiales ou finales de plusieurs mots pour en former un seul « Themoura ». Elle consiste à transposer (permuter) les lettres d’un mot, ou à leur substituer, d’après certaines règles, d’autres lettres de l’alphabet de façon à former un autre mot que celui qui est dans le texte. Pour la kabbale, il y a toujours un sens sous le sens, sous le sens... !

    C'est le principe du sigle ou de l'acronyme.

    A titre d'exemple, le titre du livre clé de la kabbale, le Zohar s'écrit ZAYIN - HE - RESH est généralement traduit par SPLENDEUR. Mais il peut être considéré comme l'acronyme de la phrase « ZEH HA RESHIT » qui signifie « Voici le commencement… ».

    Le notarikon peut dévoiler ainsi des ressorts subtils.

    Le notarikon, à l'instar de la gématrie, peut s'appliquer à bien des langues.

    La cabale chrétienne

    A partir de la Renaissance, on a donné le nom de cabalistes non seulement à ceux qui étudient la kabbale judaïque, mais encore à tous ceux qui ont cru trouver des mystères dans les nombres, et à ceux qui ont cherché le moyen de communiquer avec ce qu'ils ont appelé « les esprits élémentaires ».

    La cabale chrétienne, comme la kabbale juive tire bon parti de certains mots mystérieux. Elle explique les choses les plus obscures par les nombres, par le changement de l'ordre des lettres et par des rapports dont les cabalistes se sont formé des règles.

    A l'instar les kabbalistes juifs, les cabalistes chrétiens se sont revendiqué de lointains ancêtres. Ainsi, dès les commencements du christianisme, les philosophes platoniciens et pythagoriciens cherchèrent à allier les nouveaux dogmes avec le système des émanations et des nombres, tels furent les gnostiques, Basilide, Valentin, Marc, Euphrate, qu'on ne peut considérer véritablement comme les premiers cabalistes, mais du moins comme les initiateurs de ce qu'on nommera plus tard la grande cabale

    La cabale chrétienne est parfois nommée « cabale philosophique » ou « cabale de la Renaissance ». C’est un courant philosophique chrétien inauguré par Pic de la Mirandole au 15ème siècle.

    Il consiste à adapter les techniques d'interprétation kabbalistique au christianisme en général et au Nouveau Testament en particulier. Selon Pic de la Mirandole, la cabale était un système d'interprétation capable d'éclaircir les mystères du christianisme.

    La « cabale de la Renaissance » avait pour objet principal de montrer l'unité des religions monothéistes. Pour cette raison, elle fut souvent combattue par les autorités ecclésiastiques hostiles à l’œcuménisme. Avec Pic, Gaffarel y définit la cabale comme « l'explication mystique des Saintes Écritures, explication qui fut transmise avant et après la venue du Christ ».

    Courant majeur du judaïsme ésotérique, la kabbale fut également étudiée par les auteurs chrétiens de la Renaissance, au point de donner naissance à une véritable cabale chrétienne. Mais, que ce soit chez les catholiques ou dans les Églises issues de la Réforme, la cabale chrétienne n’intéresse que quelques théologiens généralement influencés par le néo-platonisme mystique et l’ésotérisme chrétien : les différentes traditions entretiennent à la fois des courants favorables à l’usage de la cabale et d’autres qui lui sont foncièrement hostiles.

    La mystique ou le mysticisme qui a trait aux mystères, aux choses cachées ou secrètes, relève principalement du domaine religieux, et sert à qualifier ou à désigner ce qui relève d'expériences spirituelles de l'ordre d'un contact ou d'une communication avec une réalité non discernable par le sens commun. Le mystique chrétien privilégie « l’expérience personnelle de Dieu » plutôt que la réflexion : il lui faut ressentir plutôt que penser.

    Kabbale et soufisme

    La kabbale est la voie de l’ésotérisme hébraïque, et même elle est la forme spécifiquement hébraïque de la Tradition primordiale, comme le soufisme en est la forme musulmane, et l’ésotérisme chrétien, la forme spécifiquement chrétienne.

    Elle repose entièrement sur cette singularité de l’Écriture sainte, selon ce qu’en rapporte le Zohar : « Dans chaque parole de l’Écriture, le Saint, béni soit-il, a caché un mystère suprême qui est l’âme du mot, et d’autres mystères moins profonds, qui sont l’enveloppe du premier mystère. L’homme profane ne voit que dans chaque mot que le corps, c’est-à-dire le sens littéral. Par contre les hommes clairvoyants voient dans chaque mot l’enveloppe qui entoure l’âme et, à travers cette enveloppe, ils entrevoient l’âme bien que la vue claire et nette de cette âme leur soit impossible ».

    Ainsi la Sagesse d’en Haut qui fut révélée à Moïse, au mont Sinaï, en même temps que le Pentateuque, la Loi écrite, l’exotérisme du judaïsme, constitue la connaissance cachée qui est l’objet de l’ésotérisme hébraïque : « La kabbale, Loi orale secrète, recoupe le Pentateuque, la Loi écrite, qu’elle transcende ».

    Le mystérieux guide de Moïse mentionné dans le saint Coran – et que l’on identifie à Khidr – est le dépositaire, lui, d’une « Science émanant de nous » que Dieu lui a conférée (XVIII, 65).

    Mais la kabbale, en tant que tradition ésotérique, remonte naturellement à Adam. Et en tant que Science sacrée, elle remonte même à l’origine de Dieu et des choses, car elle « est la Science de l’Etre par excellence ». La kabbale est moins une technique, qu’un « mode de vie spirituelle ». Elle a été incarnée par quelques grands noms, tous des docteurs juifs, tels que Siméon bar Yo’haï, Abraham Aboulafia, Moïse de Léon, bien sûr, Moïse Cordovera, Isaac Louria (1534 – 1572), etc., chacun développant sa propre approche.

    Enfin, si la kabbale, à strictement parler, est une « voie de connaissance » qui « traite à la fois de l’essence de Dieu et des causes premières, de la création ainsi que de la connaissance des principaux noms sacrés et de leur énonciation exacte », et si elle se réfère principalement au Zohar, elle a aussi connu un développement original à compter du 18ème siècle, avec le Hassidisme.

    On peut dire que « les hassidim font apparaître la kabbale davantage comme une introduction à la vie sainte et à l’amour de Dieu que comme une science d’une rigueur tout intellectuelle ». On se trouve donc ici plutôt dans une voie d’amour, où la prière l’emporte sur les actes et même sur l’étude de la Torah. La kabbale se distingue par un mode opératoire pour lequel elle dispose d’instruments : un alphabet, des textes sacrés et les sephiroth.

    Les sephiroth

    * Une approche de la kabbale et du soufisme

    Les sephiroth ou « nominations pures », qui sont au nombre de 10, comptent parmi les 32 « mystérieux chemins de Sagesse » selon lesquels Dieu a créé le monde - les 22 autres « sentiers » étant constitués des 22 lettres de l’alphabet hébreu. Ces 10 sephiroth sont 10 aspects de l’Un par lesquels l’Un se manifeste, autrement dit, ils sont les « intermédiaires » entre l’Être et la création.

    La création elle-même a été rendue possible par le « retrait de Dieu à l’intérieur de lui-même », selon la théorie d’Isaac Louria (1534 - 1572), qui demeure le maître de la kabbale dite de Safed, la théorie du tsimtsoum, selon laquelle « Dieu s’est exilé en réservant à l’intérieur de son propre Être « une sorte d’espace mystique » pour la Création ».

    Au-dessus du monde des sephiroth « par lequel Dieu se manifeste », se place le monde caché de l’En-Sof, la « Volonté suprême », monde qui est sans commencement ni fin et qui demeure tout à fait inaccessible à l’homme. Chaque sephira est l’archétype d’un membre ou d’un organe de l’homme, l’unité séphirotique est appelée « l’Homme d‘en haut ».

    1. Kether – la Couronne – est la première sephirahet la 10ème est Malkhout – le Royaume. Les autres sephiroth unissent donc la Tête, le « Point suprême » où commencent les mystères intelligibles au Malkhuth, qui est le Royaume. De Kether émanent les 22 lettres de l’alphabet, et naissent aussi d’une part la Sagesse, ou le Père, car « sans elle il n’y aurait pas de commencement » et, d’autre part, l’Intelligence qui est appelée la Mère. Kether est, enfin, « l’Essence pure et divine » de l’homme.

    2. La seconde sephirah est Chokhmah, la Sagesse. Elle est le souffle qui vient de l’esprit et, pour l’homme, elle est sa connaissance de Dieu.

    3. La troisième est Binah, l’Intelligence. Elle est l’eau, et le discernement de l’homme entre le réel et l’irréel.

    4. La quatrième est Chesed, la Miséricorde. Elle est le feu, et la nature lumineuse de l’homme qui aspire toujours au Divin.

    5. La cinquième est Geburah, la Rigueur, ou Dîn, le Jugement, qui est le jugement véritable de l’homme sur toutes choses.

    6. La sixième est Tiphareth, la Beauté, qui est la beauté extérieure et intérieure de l’homme, sa sérénité et son amour.

    7. La septième est Netzach, l’Éternité. Elle est sa « puissance spirituelle ».

    8. La huitième est Hod, la Gloire (ou la Réverbération), qui est sa force naturelle.

    9. La neuvième est Yesod, le Fondement, qui est l’activité de l’homme. Les six dernières sephiroth représentent également les quatre points cardinaux et les deux pôles. 

    10. Il faut également ajouter Daath, la science qui est née de l’union de la Sagesse et de l’Intelligence, quoiqu'elle n’appartienne pas aux dix sephiroth traditionnels.

    Che’hina

    La 10ème sephirah, Malkhuth ou Royauté représente la « Présence de Dieu » ou la « présence réelle » de la Divinité : la Che’hina. On aura reconnu naturellement la Sakinah arabe, qui est la « Grande Paix ». « Selon la doctrine cachée, il est du devoir des hommes de foi de diriger tout leur esprit et toute leur intention vers la Che’hina», dit le Zohar. La Che’hina est, en effet, la « Résidence divine », le principe féminin en Dieu, séparée de son principe masculin, qui est le Saint, béni soit-il, Kadoch Baroukh Hou. C’est tout le drame de la Chute, de la séparation des deux principes en Dieu, et de l’Exil de la Che’hina qui constitue l’Histoire depuis les temps paradisiaques jusqu’à la venue du Messie Roi.

    L’exil de la Che’hina et sa séparation d’avec le Saint, béni soit-il, a donné lieu à des développements particulièrement suggestifs. Le Zohar rapporte ainsi cet enseignement de Siméon bar Yo’haï : « Il incombe à l’homme d’être mâle et femelle », toujours, afin que sa foi puisse rester inébranlable et que la Présence divine [la Che’hina] ne l’abandonne jamais.

    Une des principales fonctions de la Che’hina est, toujours selon le Zohar, de « servir d’intermédiaire au monde d’en haut pour correspondre avec celui d’ici-bas, et aussi d’intermédiaire au monde d’ici-bas pour correspondre avec celui d’en haut. Ainsi, elle est la Médiatrice parfaite entre le ciel et la terre ».

    A cette présence divine, enfin, est associé l’Ange Metatron ou l’Ange des Théophanies, « l’Ange de la Face », dont René Guénon fera remarquer, dans son « Roi du monde », qu’il est le « Pôle céleste », comme « le chef de la hiérarchie initiatique » est le « Pôle terrestre ». L’un et l’autre sont d’ailleurs « en relation selon l’Axe du monde ».

    Les instruments de la Kabbale

    L’alphabet

    Les 22 lettres-consonnes de l’alphabet hébreu ont une valeur numérique, et elles traduisent « la réalité ontologique ». L’alphabet hébreu ne peut en aucune manière être comparé aux alphabets des langues profanes, sauf à l’arabe, mais l’arabe n’est justement pas une langue profane. On fera remarquer, après René Guénon, que les mots qabbalah, kabbale en hébreu, et qibla, qui désigne l’orientation rituelle, en arabe, ont la même racine Q B L – ainsi d’ailleurs que la même orthographe.

    Par ailleurs, du fait de leur valeur numérique des consonnes, « des mots de consonnes différentes, mais de valeurs correspondantes, possèdent un radical ontologique identique ». Cette singularité de l’alphabet hébreu fera dire à A.- D. Grad : « On ne conçoit d’ailleurs pas d’autre langue idéale, où la différence entre l’Homme (Adam : Aleph-Daleth-Mem, soit 1+4+40+45) et la Femme (Havah - Heth - Vav - Hé, soit 8+6+5 = 19) peut donner le nombre de Yahweh, c’est-à-dire 26 (45 – 19 = 26) ».

    A partir de l’alphabet hébreu, Les kabbalistes ont donc développé une véritable science des lettres, qui repose sur des combinaisons multiples et divers procédés, dont la guématrie, qui consiste à comparer deux mots de même valeur numérale.

    Il existe d’autres procédés (plus de 70) dont les plus connus sont :

    • la notariquequi isole les lettres d’un mot et les confronte à d’autres mots. Par exemple Adam (Alef, Dalet et Mem) et Abraham, David, Messiah ; et encore

    • la thémourie qui consiste à substituer à une lettre la lettre qui suit immédiatement – « il faut un « langage en mouvement » pour un « homme en mouvement ».

    Les textes chiffrés

    Les kabbalistes opèrent sur des textes chiffrés tous tirés de l’Ancien Testament, qui reste le seul document traditionnel non tronqué – à l’exception notoire du saint Coran. Ils privilégient le Livre de la Genèse, et le Livre d'Ezéchiel. Mais aussi le premier chapitre du Livre de la Genèse, et le premier verset qui « contient déjà tout le Livre », et le premier mot qui, lui-même « contient le premier verset ». « Et la première lettre du premier mot, beith, de valeur numérique 2, renferme à elle-seule toute une cosmogonie ».

    Autre livre d’une égale importance pour les kabbalistes : Le Cantique des Cantiques : « De tous les cantiques qui existent, dit le Zohar, aucun n’est aussi agréable au Saint Béni soit-il, que le Cantiques des Cantiques ». Il est dit également qu’il renferme « tout ce qui existe, tout ce qui a existé, tout ce qui existera » et aussi que « tous les événements qui se passeront au septième millénaire, qui est le Sabbat du Seigneur », s’y trouvent résumés.

    Abordons à présent la troisième forme de kabbale : la qabale arabe, autrement dit le soufisme.

    Le soufisme

    Qu’est-ce que le soufisme ?

    Le soufisme (ou Tasawwouf) est une quête ontologique et religieuse dans l'islam. C'est une voie intérieure apparue avec la révélation prophétique de l'islam, ayant pris ses racines initiales dans l'orthodoxie sunnite essentiellement, mais qui a évolué épistémologiquement — pour certains de ses courants — pour ensuite problématiser les dissidences chiites (ismaïlisme, Druzes).

    Le tassawouf est par conséquent un élan de l'âme loin du théisme orthodoxe de l'islam. Son discours est contemplatif et son esthétique verbale est poétique.

    Le soufisme est le mysticisme de l’Islam. Comme tel, il a la particularité d’exister aussi bien dans l’Islam sunnite que dans l’Islam chiite. Décrire le soufisme est une tâche redoutable. Comme tout mysticisme, il est avant tout une recherche de Dieu et son expression peut prendre des formes très différentes. D'autre part, par ses aspects ésotériques, il présente des pratiques secrètes, des rites d’initiation, eux aussi variables selon les maîtres qui l’enseignent.

    Bien que le soufisme se veuille rigoureusement musulman, l’Islam traditionnel, sunnite et chiite, considère le soufisme avec la plus grande méfiance !

    En Iran, la grande majorité des mollahs y est vivement opposée et dans l’Islam sunnite, la plupart des Ouléma sont beaucoup plus intéressés par la lettre du Coran et ses interprétations juridiques que par les spéculations des soufis auxquelles ils trouvent une odeur de soufre. Cette opposition généralisée contribue à la discrétion du soufisme.

    En outre le soufisme n’a aucune unité. Chaque maître se constitue une cohorte de disciples attirés par la réputation de son enseignement. Tout au plus, ces maîtres déclarent se rattacher à une « confrérie », elle-même fondée par un célèbre soufi des siècles passés ; personne ne vérifie une quelconque orthodoxie de l’enseignement donné, du moment qu’il se réfère à l’Islam.

    L’importance de cet Islam secret n’en est pas moins remarquable. Historiquement, il a joué un rôle de premier plan dans la naissance des déviations du chiisme que sont l’Ismaélisme et la religion druze. En littérature, il a profondément inspiré certaines des œuvres arabo-persanes les plus remarquables comme les « contes des Mille et Une Nuits » ou le poème d’amour de « Layla et Majnoun ».

    C’est cependant par sa spiritualité que le soufisme est le plus original.

    La spiritualité du soufisme

    Les musulmans soufis sont des personnes qui recherchent l'intériorisation, l'amour de Dieu, la contemplation, la sagesse. Il s'agit d'une organisation initiatique et ésotérique.

    Souvent mis en opposition avec l'islam traditionnel par les Occidentaux et les musulmans, et bien qu'en réalité les anciennes « voies » soufies aient fait l'intense promotion d'un enseignement très orthodoxe, le soufisme cultive volontiers le mystère, l'idée étant que Mahomet aurait reçu en même temps que le Coran des révélations ésotériques qu'il n'aurait partagées qu'avec quelques-uns de ses compagnons.

    En tant que notables, les soufis combattent au nom de l'islam le vice sous toutes ses formes, montrant justement par là leur aspiration à l'application pleine et entière des lois islamiques. Leurs luttes se sont souvent tournées contre ceux qui menacent de dévoyer la spiritualité des croyants, y compris des émirs licencieux.

    Dans la conception soufie, l’approche de Dieu s’effectue par degrés. Il faut d’abord respecter la loi du Coran, mais ce n’est qu’un préalable qui ne permet pas de comprendre la nature du monde. Les rites sont inefficaces si l’on ignore leur sens caché. Seule une initiation permet de pénétrer derrière l’apparence des choses. L’homme, par exemple, est un microcosme, c’est-à-dire un monde en réduction, où l’on trouve l’image de l’univers, le macrocosme. Il est donc naturel qu’en approfondissant la connaissance de l’homme, on arrive à une perception du monde qui est déjà une approche de Dieu.

    Selon les soufis, toute existence procède de Dieu et Dieu seul est réel. Le monde créé n’est que le reflet du divin, « l’univers est l’Ombre de l’Absolu ». Percevoir Dieu derrière l’écran des choses implique la pureté de l’âme. Seul un effort de renoncement au monde permet de s’élancer vers Dieu : « l’homme est un miroir qui, une fois poli, réfléchit Dieu ».

    La doctrine du soufisme

    Du point de vue des idées, le soufisme est un courant ésotérique et initiatique, qui professe une doctrine affirmant que toute réalité comporte un aspect extérieur apparent (exotérique) et un aspect intérieur caché (ésotérique). Il se caractérise par la recherche d'un état spirituel qui permet d'accéder à cette connaissance cachée. Cette importance accordée aux secrets a même mené jusqu'à l'invention des langues artificielles par les confréries.

    Le Dieu que découvrent les soufis est un Dieu d’amour et on accède à Lui par l’Amour : « qui connaît Dieu, L’aime ; qui connaît le monde y renonce ». « Si tu veux être libre, sois captif de l’Amour ».

    Ce sont des accents que ne désavoueraient pas les mystiques chrétiens. Il est curieux de noter à cet égard les convergences du soufisme avec d’autres courants philosophiques ou religieux : à son origine, le soufisme a été influencé par la pensée pythagoricienne et par la religion zoroastrienne de la Perse ; l’initiation soufie, qui permet une re-naissance spirituelle, n’est pas sans rappeler le baptême chrétien et l’on pourrait même trouver quelques réminiscences bouddhistes dans la formule soufie « l’homme est non-existant devant Dieu ».

    Même diversité et même imagination dans les techniques spirituelles du soufisme : la recherche de Dieu par le symbolisme passe, chez certains soufis, par la musique ou la danse qui, disent-ils, transcende la pensée ; c’est ce que pratiquait Djalal ed din Roumi, dit Mevlana, le fondateur des derviches tourneurs. Chez d’autres soufis, le symbolisme est un exercice intellectuel où l’on spécule, comme le font les juifs de la kabbale, sur la valeur chiffrée des lettres ; parfois aussi, c’est par la répétition indéfinie de l’invocation des noms de Dieu que le soufi recherche son union avec Lui.

    Le soufisme apporte ainsi à l’Islam une dimension poétique et mystique qu’on chercherait en vain chez les exégètes pointilleux du texte coranique. C’est pourquoi ces derniers, irrités par ce débordement de ferveur, cherchent à marginaliser le soufisme. C’est pourquoi aussi les soufis tiennent tant à leurs pratiques en les faisant remonter au prophète lui-même : Mahomet aurait reçu, en même temps que le Coran, des révélations ésotériques qu’il n’aurait communiquées qu’à certains de ses compagnons. Ainsi les maîtres soufis rattachent-ils tous leur enseignement à une longue chaîne de prédécesseurs qui les authentifie.

    Cette légitimité par la référence au prophète n'entraîne cependant pas d'uniformisation du mouvement soufi : les écoles foisonnent et chacune a son style et ses pratiques. Ces écoles sont généralement désignées en français sous le nom de confréries.

    Ces confréries sont devenues, non pas une institution, mais au moins une manière de vivre l'Islam si généralement admise que toutes sortes de mouvements, mystiques ou non, se parent du titre de confrérie pour exercer leurs activités. Qu'on ne s'étonne donc pas de rencontrer parfois des confréries fort peu mystiques à la spiritualité rudimentaire, bien éloignée des spéculations élevées qui ont fait du soufisme l'une des composantes majeures de la spiritualité universelle.

    Soufisme, mystique et & ésotérisme

    Le soufisme recouvre des réalités très différentes dans l’Islam.

    La « mystique » au sens propre consiste à vivre le plus possible uni à Dieu. La vie mystique est ouverte à tous : il s’agit de laisser Dieu, par amour, vivre en nous. La mystique n’est pas une disparition de la personne qui garde son caractère, son histoire, son génie même, et tout ce qui fait qu’elle est unique et lui permet d’être aimée.

    Toutes les religions proposent-elles une mystique ?

    A l’évidence seulement celles qui ont rencontré Dieu comme personne et donateur de vie. Dans ce sens il n’est pas impossible à des musulmans de vivre la mystique, qu’ils soient soufistes ou non. Il est certain que le soufisme met l’accent sur cette union à Dieu.

    Mais est-ce toujours dans des conditions dignes de Dieu et de l’homme ? C’est ici qu’il est nécessaire de voir la distinction radicale entre « mystique » et « ésotérisme ». Car l’ésotérisme tourne véritablement le dos à la mystique.

    L’ésotérisme, c’est la volonté de puissance spirituelle par l’accession à des « secrets » ou des techniques. Loin de libérer l’homme, ces secrets et ces techniques fabriquent un spiritualisme artificiel dans lequel le « connaissant » s’enferme.

    L’illusion de « connaître » empêche d’entendre Dieu qui se révèle en parlant à qui est assez humble pour désirer le connaître tel qu’il se dit.

    Ainsi certains s’enferment dans une théorie numérologique, d’autres dans les différents tiroirs d’une caractérologie déterministe, d’autres encore dans des rubriques d’horoscopes, d’autres dans des techniques de méditation.

    Alors que la mystique est accueil de Dieu, de sa révélation et de son amour, l’ésotérisme prétend donner le pouvoir d’acquérir Dieu, voire de devenir Dieu en franchissant par ses propres efforts des degrés de « connaissance » réservés à des « initiés » qui se réservent ces pouvoirs.

    Il n’est sans doute pas difficile de comprendre que si Dieu existe véritablement, il est encore plus « personne » que l’Homme. Il a donc aussi une liberté. Et s’il est libre de se donner, comment pourrait-on mettre la main sur lui par des « connaissances » et des « initiations ». Dieu ne s’atteint que s’il se donne lui-même, et si on l’accueille.

    Une kabbale des druides et des magiciens ?

    Enfin, à l’issue de cette longue suite d’informations à propos « des » kabbales, il semblerait qu’il existe aussi une kabbale des druides et des magiciens qui serait une autre approche mystique du mystère de la Création, proche des mythes des peuples sumériens et égyptiens. Il y a plusieurs manières d’interpréter et de pratiquer la kabbale, et chacun a sa perception différente de la signification des symboles et des sens. D'origine sémite mais complètement déformée dans le temps, le socle de cette kabbale est la mystique égyptienne et son astronomie.

    En synthèse

    Le mot « kabbale » qui dérive donc de l'hébreu Qabbalah, désigne les « doctrines reçues par tradition ». La vraie kabbale est un système de philosophie et de métaphysique mystique. Son originalité réside dans son approche de la genèse par la voie mystique et la voie de la connaissance. Il s'agit d'une sagesse très ancienne qui nous révèle le fonctionnement de la vie et de l'univers.

    La kabbale accorde, comme l'école de Pythagore, une valeur mystique aux nombres. Trois sens peuvent être découverts en chaque mot sacré. D'où trois interprétations ou kabbales différentes.

    En dépit de sa systématisation relativement tardive, la kabbale est l'héritière de tout un gnosticisme juif dont les Esséniens étaient déjà pénétrés.

    La kabbale est comme une introduction à la vie sainte et à l’amour de Dieu.

    Mais la kabbale, c’est aussi un livre : le fameux Zohar (qui signifie l'illumination), ou Livre de la Splendeur.

    La kabbale est la voie de l’ésotérisme hébraïque. Elle est même la forme spécifiquement hébraïque de la Tradition primordiale, comme le soufisme en est la forme musulmane, et l’ésotérisme chrétien, la forme spécifiquement chrétienne.

    La cabale chrétienne est parfois nommée « cabale philosophique » ou « cabale de la Renaissance ». C’est un courant philosophique chrétien inauguré par Pic de la Mirandole au 15ème siècle.

    Quant au soufisme, il est le mysticisme de l’Islam, une quête ontologique et religieuse dans l'islam. Il recouvre des réalités très différentes dans cette religion. Il met l’accent sur l’union à Dieu. C'est une voie intérieure apparue avec la révélation prophétique de l'islam, un élan de l'âme loin du théisme orthodoxe de cette religion. Son discours est contemplatif et son esthétique verbale est poétique.

    Le message du soufisme est celui du miracle de l'union entre l'âme individuelle et l'Absolu de la nature divine. L'homme reçoit la révélation et peut déployer son âme. Ce déploiement se fait dans l'extase, la dissolution de l'ego et du soi. Touchant alors directement tout être et toute chose, l'âme de l'individu devient conscience divine.

    Le soufisme exige que l'âme se dépouille des limitations de l'homme, de ses habitudes et de ses préjugés qui étaient devenus une « seconde nature » et se couvre des caractéristiques de la nature primordiale de l'homme, c'est à-dire la pureté, la sincérité, la générosité...

    Le soufisme comme la Franc-maçonnerie comporte des grades et des degrés d'initiation débutant par l'apprenti « Talib » qui, en suivant un long et difficile parcours initiatique, deviendra un aspirant « Murîd ». Celui-ci passera par des « Maqâmat », c’est-à-dire des étapes d'initiations successives, et accédera à la dignité de « Murshid », directeur spirituel, guide des disciples, collaborateur du maître, gardien des règles et rites. Le moment venu, toutes les épreuves surmontées, le maître confère l'investiture au « Murshid » pour devenir un « Cheikh », maître possédant la « baraka » et le secret de la science divine «al-ma'rifa».

    A ce stade-là, il est dit que le maître sait distinguer l’homme (son maître passé) de son enseignement, s'attacher à la valeur propre de cet enseignement et non pas du comportement du maître.

    Conclusion provisoire

    Cette planche devrait avoir permis de préciser les orthographes possibles du mot « kabbale » : cabale, cabbale ou qabbale. Ce mot vient de la racine hébraïque KBL qui signifie « recevoir ». Je ne me suis pas préoccupé du sens figuré du mot « cabale » qui signifie alors « un complot formé par plusieurs personnes afin de nuire à autrui ».

    Ensuite, plus longuement, ce travail m’a permis de collecter une foule de précisions quant au sens du mot « kabbale ».

    La kabbale est une manière de regarder le monde, de se regarder voir le monde. Cette « manière » est originale parce qu'elle associe l'attente d'une révélation fulgurante (la voie mystique, ou intuitive) à l'étude patiente (la voie rationnelle).

    Autrement dit, le kabbaliste cultive l'art de comparer et de rendre compte de ses observations tout en intériorisant l'expérience de l'Unité retrouvée. Il fait travailler en même temps les deux hémisphères de son cerveau. Ses exercices ont pour effet d'établir des connexions entre la raison, l'intuition et l'imagination. Sa démarche est à la fois intellectuelle et spirituelle.

    Puisse ce long travail avoir permis à mes Frères de mieux percevoir la signification du mot kabbale pour envisager de nouvelles recherches dans le symbolisme, le mysticisme, l’ésotérisme, la Tradition… que nous sommes chargés de transmettre.

    R:. F:. A. B.

    [1] La Merkabah ( ou Merkavah) est un terme hébreu qui signifie char (de la racine R - K - B signifiant chevaucher). C'est un des plus anciensthèmes de lamystique juive. Il s'agit pour le mystique d'accéder à la contemplation de ce trône céleste. 

    [2] La théologie est l’étude de la religion, des textes sacrés, des dogmes...

    [3] La (une) théurgie, est une forme de magie, qui permettrait à l'homme de communiquer avec les « bons esprits » et d'invoquer les puissances surnaturelles aux fins louables d'atteindre Dieu.

    [4] La pseudépigraphie désigne un ouvrage dont le nom de l’auteur ou le titre a été faussement attribué. Un pseudépigraphe est le nom donné aux livres bibliques qui portent de faux titres, de faux noms.

    [5] Le terme Pentateuque désigne les cinq premiers livres de la Bible, aussi appelés les cinq Livres de Moïse, bien qu'ils aient probablement été rédigés ou compilés par Esdras. Les Livres du Pentateuque sont : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, Nombres, et le Deutéronome. Ces cinq livres racontent l'histoire du peuple d'Israël, depuis la création du Monde jusqu'à la mort de Moïse. Ils constituent dans la religion juive la Torah (la Loi) car, outre les récits historiques, on y trouve tout un ensemble de prescriptions religieuses, rituelles, culturelles, juridiques, etc., bases du judaïsme.

     

    Bibliographie

    Canseliet Eugène - Alchimie

    Etudes diverses de symbolisme hermétique et de pratique philosophale

    Editions Jean-Jacques Pauvert, Paris, 1964

    Nouvelle édition revue et augmentée – 1978

     

    Fulcanelli - Les Demeures philosophales et le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’art sacré

    Pauvert Editions, 1992

     

    Gershom Scholem - Le Zohar, Le Livre de la Splendeur

    Editions du Seuil, Paris, 1980

     

    Grad A. – D.  -  Pour comprendre la kabbale

    Editions Dervy, Paris, 1999

     

    Ifrah Georges - Histoire universelle des Chiffres

    Editions Robert Laffont, Paris, 1994

     

    Malherbes Michel - Les religions de l’humanité

    Editions Critérion, 2004 – pages 192 - 194

     

    Royston Pike E. - Dictionnaire des religions

    Adaptation française de Serge Hutin

    Presses Universitaires de France, 1954

     

    Schaya Léo - L’homme et l’absolu selon la kabbale

    Editions Dervy, Paris, 1995

     

    Secret François - Les Kabbalistes chrétiens de la Renaissance

    Dunod, Paris, 1964

     

    Z’ev ben Shimon Halevi - La cabbale

    Editions du Seuil, Paris, 1980


  • Commentaires

    1
    jerome Chambon
    Mercredi 13 Mars 2019 à 19:44

    Bonjour,

    j apprecie l'effort que vous faites pour commenter l existence des differentes traditions qui ont pousuivi l 'etude la Cabale (ou Kabale, comme vous voulez)

    mais, contrairement a ce que vous avancez, la Kabale n'est pas juive (ni meme semite, et donc n est pas non p^lus dorigine acadienne) , elle est Babylonienne, mais comme tout l heritage religieux Babylonien ell est d'origine Sumérienne (je vous rappelle que le sumérien etait la lanue de pretres a Babylonne, bien apres la disparition des Sumeriens eux memes, un peu comme le latin est la langue d el'eglsie alors que plus personne en parle le latin depuis 20 siècle. Il en etait de meme a Baylonne avec le Sumérien.

    De grâcen gardez un caractere sérieux a vos commentaires (qui le sont au demurant, dans leurs grandes lignes), mais ne dites pas qiue la Kabale a été donné par Adam aux juifs ! Mais le peuple juif n'existait pas a cette époque; Ila commencé a émerger des trinus semite a peu pres a la fin de l empire babylonien,

    Cela ne rien rien au merite de la tradition juive a avoir su conserver vivante l 'etude de la Kabale dans certains cercles.

    Mais les soufis se sont appliqués au meme travail sacré, malgré et contre l islam.

    Vous mentionnez, et vous avez raison, la tradition Egyptienne (cf l'enorme travail realisé par les juifs, chretiens, grecs et musulmans a Alexandrie)... bien avant leur travail commun a Gerone, des siecles plus tard

    La Cabale lié non pas à la magie comme vous le dites, mais à la THEURGIE, est probablement celle qui vient le plus directement de Sumer, elle se trouve aujourd hui dans de toutes peties sectes (non musulmanes) en Irak, dans la zone du delta de l Eufrate (ou a débuté Summer) et pour des raisons trop logies a expliquer chez les Alevis et dans certaines sectes du Turkestan (non musulmanes). Les Druzes ont eu une telle tradition mais elle a disparu. Quant aux autres ils sont aujourd hui persécutés etils diparaitront avec leur héritage, qu helas, ils nont voulu partager avec personne (mais oui, eux aussi ... l 'idée d appartenir a un  peuple/race supérieur  !! Holy God !

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