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* Les étoiles de Compostelle
Avertissement
Mon Parrain - Christian R. - m'avait suggéré de lire le livre "LES ETOILES DE COMPOSTELLE"...
A la suite de la lecture de cet ouvrage, j'ai décidé de rédiger un petit travail personnel.
Voici la toute première planche que j'ai tracée.... alors que je n'étais qu'un CANDIDAT !
J'ai appris que cette "planchette" a fait le tour de la Loge bien avant mon admission !
Tracée en automne 1995
Les étoiles de Compostelle
Introduction
L'ouvrage d'Henri Vincenot décrit l'expérience initiatique de Jehan le Tonnerre, membre d'une communauté civile d'essarteurs du Pays Eduen.
L'auteur s'identifie à son personnage principal.
Je pense même que c'est sa propre initiation maçonnique qu'Henri Vincenot évoque dans cet ouvrage, de manière romancée.
Produit d'une éducation religieuse dans ma prime enfance, ensuite engagé dans le mouvement laïque, le lecteur profane que je suis se trouve en présence d'un récit tellement paradoxal qu'il fallait réagir en m'interrogeant
- sur le sens à donner au chemin de Compostelle, au chemin de Noya, au chemin de Cluny et au retour à Chartres ;
- sur le sens de quelques symboles utilisés par les Compagnons Constructeurs ;
- sur les apports de la civilisation celtique à laquelle l'auteur accorde bien plus d'importance qu'aux civilisations grecque et romaine.
C'est ce que j'ai tenté d'aborder dans ce travail.
J'ai d'abord voulu synthétiser les idées qui me paraissaient essentielles du point de vue de l'initiation maçonnique.
Chaque fois que cela me semblait possible, j'ai rédigé quelques réflexions sans doute bien modestes au stade de mon approche de la Maçonnerie spéculative qu'il me sera peut-être donné d'approfondir prochainement.
Lorsque je me trouvais dans le doute, j'ai préféré l'exprimer par une question à laquelle l'avenir m'apportera probablement une réponse.
Brève analyse des personnages
a) Les membres de la communauté des essarteurs de Saint-Gall
La communauté se compose de 22 personnes, y compris les enfants.
Le Maître et la Maîtresse sont élus par les « parsonniers ».
C'est ainsi que l'on nomme les gens de cette communauté.
MATHIEU, au début du récit, est le Maître de la communauté.
Avec sa femme Jaquette, ils ont une fille et un garçon : Zacharie et Isaïe.
Trois autres couples ont chacun deux enfants.
Un de ces enfants est le personnage principal du récit : il se nomme JEHAN le TONNERRE.
REINE est la fille de Thibault.
Deux adultes célibataires sont également membre de ce groupe : Le Trébeulot et Daniel.
MARTIN remplace MATHIEU à la mort de ce dernier.
Ne font pas partie de la communauté des essarteurs :
- le mire, c'est le guérisseur du village ;
- TEBSIMA, une femme de Sarrasin ramenée par un seigneur croisé ;
- le PROPHÈTE ou le Vieux, qui se fait aussi appeler Benoît Hugues et qui se prend pour l'esprit de Scott Erigène, l'hérétique qui mettait en doute tous les Pères de l'Eglise.
La Communauté de Saint-Gall ne se livre pas à des réflexions philosophiques. Cependant des liens de fraternité profonde s'y tissent.
Pendant la période hivernale, Jehan retrouve la tablée des parsonniers qui l'accueillent en frère comme pour lui montrer qu'ils ne lui tiennent pas rigueur de les avoir quittés.
Le PROPHÈTE a été «un appelé» (à devenir Compagnon) mais à un certain moment il s'est senti indigne du soleil (donc de recevoir la Lumière).
Il l'explique lui-même dans le récit : seul l'homme vierge (c'est-à-dire pur, exceptionnel) peut accomplir la haute mission (contribuer au perfectionnement des hommes).
Le PROPHÈTE a eu l'occasion de transmettre sa science à l'abbé Bernard. C'est grâce au Prophète que la science des druides a vivifié le christianisme en le pénétrant de son sens cosmique.
b) Des religieux
Des moines bénédictins (les moines noirs)
Des moines cisterciens
Il semble que Bernard de Fontaine, l'abbé de Cîteaux, était un Grand Passant (celui qui passe la Connaissance)
Les Templiers ou Chevaliers du Temple (les blancs manteaux) : ce sont des moines qui se disent « soldats du Christ ».
Dans le récit, ces Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon jouent un rôle de bons conseillers et de bons banquiers.
c) La confrérie des Compagnons Constructeurs
Ils portent tous une figure géométrique ésotérique ressemblant à l'empreinte d'une patte d'oie brodée au col. C'est pourquoi on les appelle les Pédauques, ce qui veut dire «pied d'oie». On les surnomme également «les Jacques» ou «les Keuldées». Les Keuldées forment une école de pensée.
Jehan le Tonnerre a entendu leur appel : dès le début du récit il devient un aspirant maçon.
VIEUX-CHIEN, un vieil aiguiseur, est chargé des premiers apprentissages de Jehan. (Un parrain ou simplement un Compagnon ?)
Au sein du groupe des Compagnons Charpentiers dont l'emblème est l'arbre, PIED-DE-JARS est un ouvrier charpentier (un autre compagnon ?).
MAITRE JACQUES est le maître d’œuvre qui dirige le chantier. (Il représente le Vénérable Maître).
Il montre à ses initiés la façon d'organiser la taille des pierres (La manière de se perfectionner ?).
Il manipule l'équerre, la règle et le compas, ses seuls outils.
Les Enfants de Maître Jacques, les initiés, sont les tailleurs de pierre. Ils signent leurs œuvres d'une feuille de chêne. Ils ont des secrets essentiels. (Ce sont les Maîtres au sein de la Loge ?).
Le travail pour eux n'est plus une punition, c'est une récompense !
On les appelle aussi les « Grands Passants » parce qu'ils passent la Connaissance.
OISELET-LA-FRATERNITÉ est un Maître Maçon.
LE GALLO est chargé d'affranchir Jehan. Il intervient au début du noviciat. Il va lui apprendre le Tracé, ce savoir qui permet de diviser l'espace ; les nombres (des symboles !) qui jalonnent le grand chemin et qu'on retrouve dans le Tracé.
Rencontre de quelques symboles et rites
Le Fil à plomb
« Le chef de chantier semblait rechercher la verticalité avec la plus grande rigueur en se plaçant successivement aux quatre points cardinaux ».
Le Vénérable Maître n'est-il pas là pour montrer l'exemple à tous les Maçons, le meilleur comportement ?
Pour connaître la Vérité, ne convient-il pas de se placer à plusieurs points de vue et faire preuve d'objectivité ?
Symbole d'origine ouvrière transmis par la maçonnerie opérative.
Tenu en main, le fil à plomb symbolise la maîtrise de soi, le bon usage des facultés, la sérénité, la rectitude.
La Colonne
C'est la « relation figurée entre la terre, les étoiles et le soleil ; première manifestation du temple issu de la terre ; premier rapport entre le lieu où nous sommes et le ciel ».
Les colonnes délimitent l'entrée du temple maçonnique.
La colonne symbolise aussi la force.
Le cordon à treize nœuds
Cette corde est divisée en 12 espaces égaux.
Les Compagnons en répartissent 4 d'un côté, 3 de l'autre et rabattent les 5 autres pour former la figure triangulaire.
C'est un outil de mesure et de vérification.
La lumière
« C'est la grande manifestation de la puissance divine ».
« C'est l'émanation directe de Dieu ».
« Le Soleil est le grand dispensateur de la Lumière ».
« La création de la Vie s'est faite par la Lumière et cette création continue chaque jour grâce à la Lumière ».
Le coq
Il annonce le « retour de la Lumière ».
C'est le signe de l'avènement de la lumière initiatique.
Le coq a sa place dans le cabinet de réflexion associé à la mort au monde profane et à une renaissance.
Le soleil
C'est l'image d'un des attributs de Dieu.
Son rayon est clair, dur et net ; c'est le parangon (modèle) de toute science et de souveraine droiture morale.
Les serpents
Ils sont « l'emblème de la Lumière protectrice et divine ».
Le grand serpent du monde
Il symbolise « le courant qui relie le ciel et la terre ».
Il faut s'installer convenablement sur son passage si l'on veut capter ce courant et en faire profiter les hommes.
L'Homme debout
« Seul l'homme debout fait du bon travail et c'est quand il marche qu'il pense droit ». L'expression « Marche ! Marche, tu verras ». est maintes fois répétée dans ce récit.
« C'est la seule attitude à adopter pour tout homme qui veut comprendre, débattre sainement, imaginer, organiser sa pensée, concevoir et décider ».
L'eau
C'est un des quatre éléments du Grand Œuvre (avec l'air, la terre et le feu).
L'eau a deux fonctions : la purification et la fécondité. L'eau est bénédiction.
Son association avec le pain nous invite à réfléchir sur la nature dont il faut connaître les lois pour accomplir son travail.
Le sanglier
C'est le symbole du « Druide qui cherche et trouve ».
La spirale
C'est le symbole de la vie éternelle.
La vulve du monde
C'est le « symbole de l'origine de toute l'humanité ».
La croix druidique
« Le premier cercle, le plus grand, est le cercle de Keugant. C'est le chaos où rien n'existe que Dieu. C'est de Keugant que le Dieu unique fait sortir les âmes, ces âmes passent alors dans le second cercle qui est celui d'Abred. C'est le cercle de la vie terrestre, où les âmes jouent leur destinée entre le Bien et le Mal.
Selon le choix qu'elles auront fait, elles retourneront dans le premier cercle du néant ou bien elles s'élèveront dans le troisième cercle de Gwenwed, celui de l'ascension suprême auprès de Dieu ».
Le pentacle
Dans le pentacle (talisman à cinq branches) on peut trouver toutes les connaissances acquises par le druidisme.
Le labyrinthe
C'est un chemin à suivre dans les cathédrales pour s'y régénérer.
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Les Compagnons Constructeurs de passage à Lescar empêchèrent vivement Jehan d'entrer par la grande porte de l'édifice. Ils l'entraînèrent vers une petite porte de côté fort surbaissée.
En sortant du cabinet de réflexion, le candidat Franc-maçon doit également franchir une petite porte étroite et surbaissée.
Cette « épreuve » n'a-t-elle pas pour but de faire prendre conscience au candidat que pour de venir Maçon il faut baisser la tête et l'échine, c'est-à-dire faire preuve de modestie et d'humilité ?
Le RITE DE LA CEINTURE signifie à tous que sur un chantier, chacun a besoin de l'autre, du plus petit au plus grand.
Apports des connaissances druidiques
Longtemps avant le Christ il y a eu une Révélation supérieure à celle d'Israël. Elle venait d'Occident. Les Druides l'auraient reçue du Dieu des Mers.
L'organisation du compagnonnage vient du fond des temps.
Ce que les Hommes en savent s'est transmis par la tradition orale.
C'est des Druides que Platon et Pythagore auraient appris la science des nombres.
Les Compagnons Constructeurs savaient faire la quadrature du cercle, probablement avec d'autres outils que la règle et le compas.
Aristote a dit que la philosophie a commencé chez les Celtes, que la Gaule a été l'institutrice de la Grèce et que Pythagore s'est instruit à leur contact.
Il ne faudrait cependant pas nier toute l'influence de la mythologie grecque !
La civilisation romaine a détruit ou nié une grande partie des savoirs gaulois.
La civilisation chrétienne puis l'Eglise catholique ont récupéré bien des fêtes, coutumes et croyances et les ont adaptées.
Il est difficile pour une secte ou une nouvelle religion d'imposer des dogmes, des rites, des fêtes et coutumes si ceux-ci ne s'appuient pas sur ce qui existe déjà. (Ex. Le 21 décembre on fête le solstice d'hiver ; la religion chrétienne a choisi une date fort proche pour commémorer la naissance de Jésus).
Les ancêtres des Compagnons Constructeurs ont accepté le christianisme mais en l'enrichissant de la science druidique et gnostique. Restés fidèles à l'esprit initial, ils ont pris le nom de « Keuldées ». Héritiers des Géants des Grandes Pierres, ils ont obtenu des princes une charte de franchise qui faisait d'eux les francs-constructeurs et les francs-maçons, libres.
Ils sont restés soudés en une société secrète, opposée au pape, mais chrétienne, vivifiée par la philosophie et la connaissance druidique. Ils ont travaillé ainsi dans le secret et silence.
L’œuvre druidique contient un message : il faut maintenir l'antique connaissance du Verbe de Lumière créateur de Vie.
La réapparition de ce message dans le prologue de l'Evangile de St Jean prouve que l'esprit celtique a été l'esprit préchrétien par excellence. C'est la raison pour laquelle les Compagnons Constructeurs prêtent serment sur l'Evangile de St Jean.
« L'ensemble des connaissances druidiques de la terre et du ciel a déterminé une théogonie révélant à qui veut les connaître les origines de la vie, la croyance en la survivance de l'âme, la vie éternelle, le Dieu unique et les rapports entre la divinité et le magnétisme solaire, terrestre, humain, animal, végétal et minéral. Deux figures résument en partie cet héritage : le zodiaque et la croix druidique ».
Cette croix éduenne ou Croix du Dendrophore est bien antérieure à celle du Christ.
La circonférence de Gwenowed divisée par 9 donne la mesure du pied druidique qui est de 0,314156, dimension de base qui a servi pour l'érection des grandes pierres et préside à la construction des sanctuaires chrétiens.
L'initiation de Jehan le Tonnerre
Après la lecture du livre, j'ai reproduit ici les idées essentielles qui me semblent définir l'esprit maçonnique.
Lorsque j'en ai éprouvé le besoin, j'ai tenté de formuler quelques réflexions personnelles.
1. Une première approche
Jehan attendait secrètement l'appel des Compagnons Constructeurs.
La « perche » lui est tendue :
- « On ne t'a pas revu depuis ta visite avec le vieux barbu que vous appelez le Prophète ».
Lorsqu'il a l'occasion d'observer leur travail, il a envie de leur poser des questions, notamment à propos du maniement de leurs instruments de mesure.
Un Père abbé lui propose de faire de lui un bon chapuis, c'est-à-dire un bon charpentier.
2. Ce qui attire Jehan
Deux attitudes des Compagnons Constructeurs attirent l'attention de Jehan et forcent son admiration :
la façon dont ils organisent le travail sur le chantier ;
le silence dont ils aiment s'entourer.
3. Deuxième approche
« Voilà notre Jehan fils du Tonnerre revenu. Je savais bien qu'il ne pouvait pas rester bien loin longtemps sans répondre à l'appel ».
« Je suis venu voir ».
« Tu peux faire plus si tu veux ».
« Tu peux prendre part au travail ».
4. Premiers pas
Jehan est affecté au terrassement chez les Pédauques.
Pour arriver au cœur du secret il lui faut commencer par les besognes les plus obscures.
Il est mis au chantier du bois.
D'abord il apprend tout simplement à tourner la manivelle de la meule, ni trop vite ni trop lentement et bien régulièrement.
C'est un début obligatoire pour un futur charpentier.
Un premier secret lui est révélé.
Les deux mots disposés en croix : F O S et Z O E qui signifient Lumière et Vie.
Ces mots disposés en croix sont le symbole de l'interpénétration de la tradition celtique et de la tradition chrétienne.
Jehan acquiert la discipline du chantier de charpente. Il soigne sa tenue.
Après avoir beaucoup aiguisé les outils, le chef de chantier l'autorise à risquer à s'en servir.
Jehan se sent bien parmi les Compagnons Constructeurs. Il se sent porté par un grand courant qui est autre chose que le courage et la nécessité.
Il ne perçoit pas encore le rôle de chaque chose. Il pose des questions. Les gens mais surtout les choses lui répondent.
Donc il apprend à la fois par la communication orale, par l'observation et par la réflexion sur les symboles.
Parfois les questions qu'il pose concernent un stade d'initiation auquel il n'est pas encore prêt :
« Voilà Jehan qui veut tout savoir avant d'avoir appris ! »
L'Apprenti ne doit pas vouloir aller trop vite dans son initiation : chaque chose en son temps.
L'initiation prend du temps et il convient de ne pas se montrer trop pressé !
Après avoir passé un an sur le chantier, Jehan s'entend dire du Maître :
« Je pense qu'il te faudrait passer aux choses sérieuses ».
Il s’agit de progresser dans la Connaissance de lui-même !
Chargé d'affranchir Jehan, LE GALLO intervient au début du noviciat. Il lui apprend le Tracé (le savoir qui permet de diviser l'espace), les nombres ( = des symboles) qui jalonnent le Grand Chemin et qu'on retrouve dans le Tracé.
« Il suffit de connaître pour comprendre ».
En pédagogie on a pourtant l'habitude de dire le contraire : pour bien connaître une notion, il faut d'abord la comprendre.
Dorénavant il n'est plus question de quitter le groupe des Initiés :
« Maintenant que tu es de la coterie, tu n'as plus ni père ni mère ».
Une autre vie commence pour Jehan.
Jehan va apprendre à construire la Porte du Ciel, l'instrument de la régénération.
Le Maître lui explique que les Compagnons Constructeurs ont pris le nom de « Keuldées », qu'ils sont les héritiers des Géants des Grandes Pierres et qu'ils sont devenus des francs-constructeurs, des francs-maçons, libres.
Jehan peut devenir un Keuldée parce qu'il fait preuve d'une opiniâtreté appliquée à philosopher, à moraliser, à symboliser, « en dehors de toute raison raisonnante... » (= sans préjugés ?).
La Connaissance est pour ceux seuls qui en sont dignes.
Les jours d'errance avec Maître Gallo étaient le point fort de l'initiation de Jehan, sans qu'il s'en aperçut.
Ce sont probablement les instants passés avec les parrains qui sont les plus enrichissants ?
Ces promenades devenaient des cérémonies initiatiques. L'analyse de tous les détails venait prouver à Jehan que rien n'était laissé au hasard ni à l'ignorance.
Ces détails s'incorporent dans un tout prodigieux qui ne paraît mystérieux, incompréhensible et inutile qu'à ceux qui ne veulent ou ne savent pas voir et comprendre.
Jamais on ne travaille seul : l’œuvre de chaque constructeur concourt à la construction de la cité spirituelle parmi les hommes.
L'attitude constructive de chaque Franc-maçon contribue au perfectionnement de l'humanité.
1. Le serment
Les Compagnons Constructeurs sont aussi appelés des Grands Passants parce qu'ils passent la Connaissance.
Avant de «partir», Jehan doit faire sa promesse d'aspirant.
Après avoir pris connaissance de la Légende d'Hiram et d'une sorte de règlement lui signifiant qu'il devrait dorénavant se montrer solidaire et respectueux de tous les Compagnons, de ne rien dévoiler ni de sa promesse ni des secrets du métier ; il prête le serment sur l'Evangile de St Jean.
2. L'initiation se poursuit
A ce stade, Jehan n'est pas encore un Compagnon fini.
Il écoute les conversations mais ne comprend pas toujours tout. Cela semble mieux ainsi car on ne reçoit que ce qu'on est prêt à recevoir.
Il y a des étapes à franchir, des épreuves.
Je n'ai sans doute pas saisi tout le symbolisme contenu dans ce roman.
J'ai conscience du fait que je n'y suis pas encore prêt !
Jehan est finalement prêt pour être consacré : embelli, forci, enrichi de connaissances, décrassé de sa niaiserie, prêt à partir sur le chemin des étoiles, le chemin de Saint Jacques.
3. Le chemin de Compostelle
Le Chemin de Compostelle, c'est la grande initiation.
On va à Compostelle pour y chercher la fameuse Connaissance !
Ensuite il lui faudra revenir pour construire Chartres, le grand sanctuaire des Carnutes, le grand Tertre Sacré, le grand Athanor, selon les principes des Enfants de Maître Jacques.
Le voyage à Compostelle coûte cher. Pour se procurer l'argent nécessaire, il s'agit de rendre service à des gens.
N'est-ce pas ce qu'on attend normalement d'un Franc-maçon : qu'il fasse preuve de serviabilité, de fraternité, qu'il communique une véritable chaleur humaine ?
«Patience, tu verras, marche ! »
L'expression revient sans cesse car Jehan fait preuve d'une trop grande impatience.
Le chemin de Compostelle est semé d'embûches, de difficultés qu'il faut vaincre une à une, patiemment.
Jehan commence à comprendre ce que les mots «initiation» et «révélation» veulent dire.
Le but poursuivi par les Compagnons, c'est la régénération de l'homme par la Connaissance et par l'Amour.
Ils utilisent leurs connaissances pour modifier la construction des temples et les approprier vraiment à la régénération, à la transmutation de l'homme, de tous les hommes.
L'édifice a la dimension qu'il doit avoir en fonction de toutes les données astronomiques et telluriques. Les mesures et les rapports sont là pour manifester visiblement les choses invisibles qui composent le monde et le rendent agissant sur l'homme.
Au terme du voyage, Jehan découvre la Vraie Connaissance.
C'EST SE CONNAITRE SOI-MÊME !
Le voyage avec toutes ses difficultés lui a prouvé qu'il peut tout vaincre. Il suffit de le vouloir. Son seul courage, voilà la Révélation.
La Révélation de soi-même, on ne la reçoit que si on a le courage d'aller au-delà de soi-même.
La Révélation, c'est aussi aimer son prochain comme soi-même.
La Connaissance, c'est aussi savoir que lorsqu'on est arrivé, il faut revenir et que la moitié seulement du travail est fait.
Cette deuxième moitié du travail de l'Initiation (cf. la construction de Chartres, la Porte du Ciel), ne serait-ce pas la contribution de chacun et de tous pour mener les hommes vers la perfection ?
Marcher, c'est le secret révélateur (car on ne peut pas asservir l'homme qui marche).
Faut-il conclure ?
Bien que la lecture de cet ouvrage m'ait permis d’entrapercevoir ce que pourrait être la véritable initiation maçonnique, je pense que j'ai encore beaucoup à apprendre. J'essaierai de faire preuve d'un peu plus de patience que Jehan le Tonnerre !
A. B.
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