• * Le parcours maçonnique de W. A. Mozart

    Le parcours maçonnique de W. A. Mozart

     * Le parcours maçonnique de W. A. Mozart

    Introduction

    Wolfgang Amadeus Mozart est né à Salzbourg le 27 janvier 1756. Tout comme Goethe et Schiller, Mozart a été initié aux premiers grades maçonniques et a effectivement participé aux Tenues de deux Loges viennoises depuis l’âge de 28 ans. Pour ces sociétés fraternelles, il a écrit de nombreuses œuvres mais elles sont relativement peu connues du monde profane alors qu’elles méritent pourtant grandement d'être abordées.

    Mozart a été Franc-maçon durant les sept dernières années de sa vie. L'institution maçonnique a joué un rôle important à la fin de sa vie et dans son œuvre en général.

    Il existe pas mal de renseignements concernant les contacts que Mozart a eus avec la Franc-maçonnerie. Nous verrons également  que chez les Mozart, la Franc-maçonnerie semble avoir été une affaire de famille.

    La présente planche – réécrite récemment à la suite d’une plainte justifiée pour manque de citation de mes sources (un grave oubli de ma part) – n’a d’autre ambition que de rassembler ce qui est épars. C’est pourquoi je n’ai aucun mérite si ce n’est d’avoir tenté de réunir et de synthétiser ces quelques informations.

    J’aborderai entre autres les premiers contacts de Mozart enfant avec la Franc-maçonnerie ; la Franc-maçonnerie considérée comme une affaire de famille chez les Mozart ; l’Initiation de Mozart ; le Profane Mozart devenu un Initié : Wolfgang, un Franc-maçon prosélyte ; Mozart et son espoir de voir des femmes également initiées. Enfin j’aborderai succinctement le symbolisme maçonnique de « La Flute enchantée » puisqu'on sait depuis pas mal d’années que cet opéra est l’une des œuvres maçonniques de Mozart.

    L’enfance et les premiers contacts maçonniques

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    Le 26 octobre 1767, alors que le petit Wolfgang est atteint de la variole, c’est le docteur Wolff qui le guérira. Celui-ci est notoirement Franc-maçon et d’ailleurs, à cette époque, les Loges de Vienne sont peu secrètes : la teneur des Travaux effectués en Tenue est régulièrement publiée dans les journaux !

    Bien que la maladie lui ait laissé quelques cicatrices définitives, Mozart compose une mélodie et l’offre au docteur Wolff en remerciement de sa guérison. Cette composition porte un titre qui évoque déjà l’importance de la fraternité : il l’intitule « An die Freude ». Le texte (de J.P. Uz) est, fortement inspiré par la Maçonnerie. Mozart ne peut en avoir composé la mélodie sans en connaître le sens.

    En 1768, Wolfgang fait la connaissance du célèbre docteur Mesmer, Franc-maçon lui aussi, qu’il parodiera plus tard, gentiment, dans son opéra « Cosi fan tutte ». A cette époque Mozart rencontre aussi un directeur de théâtre, Sonnenfels, Franc-maçon, qu’il retrouvera d’ailleurs plus tard en Loge.

    En 1772, entre ses deux voyages en Italie, Mozart, alors âgé de seize ans, écrit « O heiliges Band » sur un texte de Lenz, paru dans un recueil maçonnique réservé aux seuls Francs-maçons, alors qu’aucun profane ne peut normalement obtenir ce livret.

    Il serait aisé de penser que Mozart pouvait parfaitement fréquenter des Francs-maçons, sans pour cela épouser leurs idées. Alors comment aurait-il pu se procurer ce recueil ?

    En 1773, un Franc-maçon important, von Gebler, commande à Wolfgang deux chœurs et cinq entractes pour accompagner un drame héroïque intitulé « Thamos, roi d’Egypte », préfiguration de ce que sera un jour « La Flute enchantée ».

    Gebler est alors ce que l’on appelle un « Esprit des Lumières » comme on l’accorde également à Goethe et à Lessing. Ce travail avait tout d’abord été proposé à Glück qui le refusa puis à Sattler dont il fut mécontent.

    Ainsi, Mozart, de 11 à 17 ans s’est trouvé continuellement témoin des interrogations des Francs-maçons et de leur mode de pensée.

    A la lecture de ces événements, il pourrait paraître audacieux de prétendre que Wolfgang, jeune adolescent, ait pu développer des sentiments dictés par une recherche philosophique. Mais le jeune Mozart n’était pas un adolescent ordinaire : sa personnalité était si exceptionnelle qu’il est tout à fait logique de constater son aptitude et ce degré de réception des plus hautes spéculations de l’esprit. Mozart exprimait des dons hors normes, en tout.

    De la première œuvre maçonnique de Wolfgang à la dernière, il s’écoule 18 ans de réflexion.

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    Plusieurs événements ont progressivement dirigé Wolfgang Mozart vers la Franc-maçonnerie qui était considérée, à l’époque, comme une sorte de confrérie très charitable et généreuse avec les démunis. Les épreuves qu'il a dû traverser l’ont poussé à se questionner, à l'âge où les enfants sont insouciants.

    On peut penser que Mozart enfant, atteint de si graves maladies, affrontant la mort, la douleur et la cécité, gardant de vilaines cicatrices et de nombreuses gênes, ait pu élever son esprit dans les questions fondamentales de l’existence, s’intéresser aux symboles liés à la vie, revoir la mythologie et nourrir ses facultés exceptionnelles de raisonnement.

    Tandis que les enfants de son âge jouaient, courraient, s’organisaient quelque avenir insouciant, Mozart travaillait, composait, interprétait et, surtout, se questionnait sans cesse.

    L’année qui précéda la mort de sa mère, Mozart fit la connaissance de von Gemmingen, un personnage illustre qui devint par la suite le Vénérable de sa Loge d’Initiation. Après le décès de sa mère enterrée à Paris, Mozart est de retour au pays en 1780. Il reprend les contacts avec ses amis Francs-maçons. Joseph II régénère la Franc-maçonnerie car il ne s’oppose pas à son existence, ce qui est déjà énorme et permet aux loges de se multiplier en un temps record.

    Par le biais de ses créations musicales, Mozart souhaitait alors mettre en évidence que la laideur des sentiments ne pouvait se résoudre que par l’harmonie des cœurs. Il considérait que seules les lois de l’esthétique pouvaient contenir le bien et le mal.

    Bien qu’encore profane, Mozart était déjà sérieusement éclairé. Son esprit s’élevait vers une philosophie d’ordinaire inaccessible aux jeunes de son âge. En effet, son opéra « l’Enlèvement au Sérail » comportait déjà de nombreux éléments qui soulignaient l’esprit de liberté anglaise par le personnage de Blonde. C’est dans ce contexte que Mozart a engagé Constance, sa fiancée, à le rejoindre vivre dans son petit appartement, alors qu’ils ne sont pas mariés.

    En 1783, Gemmingen qui connaît intimement Mozart, installe sa propre Loge maçonnique à Vienne. Il invite Mozart à l’y rejoindre pour y jouer le rôle de musicien, « Kapellmeister », autrement dit, pour être un « frère à talent ». De nos jours, nous dirions « Maître de la Colonne d’Harmonie ». Toutes les hésitations de Mozart s’entendent parfaitement dans l’Andante con moto de son quatuor à cordes en mi bémol majeur (K 428). Cette année-là, bien qu’il hésitait encore à rejoindre son ami dans la Loge, il composa néanmoins un nombre exceptionnel d’œuvres dont la Messe solennelle en ut mineur.

    Jusqu’à l’âge de 27 ans environ, Mozart aura composé l’équivalent de deux œuvres par mois ! Alors qu’il envisage tout juste d’entrer dans la Franc-maçonnerie, et que certaines de ses œuvres sont déjà fortement inspirées par l’Egypte, toute sa production musicale contient un bon nombre de symboles maçonniques, autant soufflés par les traditions des bâtisseurs de pyramides que celles des bâtisseurs de cathédrales.

    En novembre 1784, Mozart se décide enfin et envoie sa lettre de candidature à la Loge « Zur Wohlthätigkeit ». Il a 28 ans…mais Constance ignore encore le projet de son époux.

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    L'Initiation de Mozart

    Ainsi, c'était dans une ambiance d'effervescence culturelle intense que Wolfgang Amadeus Mozart frappa à la porte du Temple et demanda à être reçu comme Maçon dans la Loge « A la Bienfaisance ».

    C'était le mardi, 14 décembre 1784, à partir de 18 h 30, à la maison « Zum rothen Krebsen » n° 464 au Kienmarkt, très près du logement à la Schulerstrasse n° 8 (actuellement Domgasse n°5) que Mozart occupait de septembre 1784 à avril 1787.

    Il y avait à chaque fois une cinquantaine de participants aux Tenues dans ce Temple situé au deuxième étage de la maison Weinbrenner. Les Francs-maçons de la Loge « Zur wahren Eintracht » (A la vraie Concorde) l’avaient louée pour 900 florins annuels. Mais la Loge « Zur Wohlthätigkeit », constituée le 2 février 1783, pouvait également profiter de ces locaux pour 250 florins.

    Ensemble avec un certain Wenzel Summer, vicaire à Erdberg – ce qui montre bien l'inefficacité des bulles papales sur le territoire de l'empire autrichien – et selon le rite de la Stricte Observance, Mozart fut Initié comme Apprenti.

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    Il est difficile d’évoquer la cérémonie d'Initiation car, si les rituels de cette époque en disent long sur le déroulement de la cérémonie, et on connaît malheureusement très peu de son caractère et de la façon dont elle est vécue.

    Tout ce qui a pu être écrit à ce sujet ne peut rien apprendre d'essentiel aux profanes, puisque le « secret initiatique » ne se découvre pas dans les livres ni par quelque formule communicable. Il se révèle seulement par l'expérience existentielle et directe de l'initiation elle-même. C'est pourquoi le secret, que l'on reproche si fréquemment aux initiés et dont on accuse les Francs-maçons, n'est qu'une conséquence inévitable et logique de leur respect de la vérité purement expérimentale de l'Initiation.

    On peut cependant affirmer que Mozart a profondément vécu son Initiation, dont l'importance ne s'est pas simplement reflétée dans ses compositions maçonniques proprement dites, mais dans toute une série d'œuvres qui deviennent seulement compréhensibles dans leur entité et leur plénitude si on se rend compte de leur référence à la Maçonnerie et aux dimensions émotionnelles et spirituelles de l'Initiation.

    La Franc-maçonnerie deviendra partie intégrante d'une démarche créatrice qui trouvera son apogée dans la « Flute enchantée », transposition sublimée du chemin du profane vers la Lumière.

    Mozart a depuis longtemps baigné dans une ambiance maçonnique mais ce n’est que le 5 décembre 1784 que la Loge « Zur Wohlthätigkeit » informera les autres loges concernant l’enregistrement du Frère Mozart.

    Depuis de longues années Mozart avait des contacts étroits avec des Maçons. Il partageait avec eux les idées sur les arts et sur la société. En entrant en Franc-maçonnerie, il se sentira pleinement à l'aise, cela d'autant plus qu'il y sera à pied d'égalité avec les meilleures têtes de l'époque et qu'il sera guidé par des amis qui deviendront ses Frères.

    Il ne s’est pas laissé initier dans l'Atelier « Zur wahren Eintracht », Loge de prestige en 1784, mais dans une Loge plus petite et plus modeste « Zur Wohlthätigkeit ». Entre ces deux Loges, il y avait cependant beaucoup de Travaux en commun. Elles organisaient ensemble un certain nombre de cérémonies, notamment la Fête de la Saint-Jean d’Été. La Loge « A la Bienfaisance » était dirigée par Otto von Gemmingen qui avait eu d'étroits contacts avec Mozart et été son protecteur à Mannheim en 1778. Grâce à von Gemmingen, Mozart avait également vu la même année à Paris le compositeur Franc-maçon Le Gros et ses amis.

    En 1784, Mozart avait passé plusieurs crises d'ordres divers, psychologique, philosophique, affectif, en particulier la séparation d'avec Theresa von Trattner, sous le toit de laquelle les Mozart avaient logé depuis 1783 et avec laquelle Wolfgang a entretenu des relations profondes.

    Quelles qu'en soient les raisons, les Mozart déménagèrent fin septembre 1784, et le mois suivant, le compositeur dédia à Theresa la Sonate K. 457, ainsi que la Fantaisie K. 475, en mai 1785.

    Depuis plusieurs années, Mozart était devenu adepte des aspirations du « Sturm und Drang » et des idéaux de l' « Aufklärung ». Il manifestait sa sympathie pour l'esprit de l'Illuminisme, « esprit progressiste, antimystique, irréligieux, rationaliste, socialement et politiquement prérévolutionnaire » (Massin), qui correspondait parfaitement aux aspirations de sa maturité.

    Le profane est devenu un Initié

    Le 14 décembre 1784, vers huit heures du soir, Wolfgang est donc entré en Franc-maçonnerie. Mais comme chacun le sait, on n’y entre pas comme dans un théâtre. Il a attendu, seul dans un Cabinet de Réflexion, où ont été placés quelques symboles qu’il a reconnus. Il a pu distinguer à peine, dans la pénombre, les marques des principes fondamentaux.

    Une inscription a capté son attention : Mozart en connaissait la signification car il avait déjà visité l’intérieur de son être et se corrigeait depuis longtemps pour trouver le meilleur de lui-même, son Moi profond rayonnant. Mozart était un être doux, pur et sensible, venu pour chercher la Lumière. En attendant la cérémonie qui ferait de lui un jeune Franc-maçon, Mozart pensait à sa famille, à sa femme, à sa perpétuelle recherche d’absolu. Nul être n’était plus sincère que lui ce soir-là.

    De retour à son domicile, il tenta d’expliquer à Constance ce qu’il venait de vivre, sans cependant lui révéler les secrets dont il était désormais le gardien. Il lui confia combien la cérémonie l’avait marqué.

    Ils seront nombreux à s’illustrer dans cette quête. N’appelle-t-on pas cette ère le «siècle des Lumières» ? Mozart retrouva dans la Loge de nombreux amis et quelques relations. Ceux qui n’étaient que de vagues connaissances sont maintenant devenus ses Frères ! Tout cela prit des allures de « sacré » dans son pur esprit.

    Le nom de ceux qui accompagneront son voyage introductif figure sur une liste qui n'a rien de secret. Et sur de nombreux documents historiques, précieusement conservés, les signatures autographes attestent la présence de quelques illustres personnalités dont Mozart emprunta ce soir-là, vers vingt heures, le sillage spirituel.

    Il est ébloui, émerveillé. Ce bouleversement guidera le reste de son existence, sans jamais le détourner de sa foi chrétienne. D’ailleurs, le soir de son Initiation, un prêtre et un moine étaient présents dans le Temple, initiés, eux aussi !

    Mozart découvre les arcanes de son grade qui lui enseigneront les allégories et les symboles de sa Loge. Il découvre une doctrine sans dogme, une Tradition basée sur une érudition gigantesque :

    • des symboles numériques : Lumières, Batteries, Escaliers, Age, Années, Heures…
    • des symboles géométriques : Triangles, Carrés, Pentagones, Hexagones…
    • des symboles pratiques : Outils, Colonnes, Épées…
    • des symboles décoratifs : Couleurs, Tabliers, Sautoirs, Bijoux…
    • des symboles conceptuels : Références, Origines, Formules, Lettres…

    Son entrée dans la vie maçonnique par la conjonction du Rituel, de la Tradition et des Symboles va porter Mozart vers la Lumière.

    A l’issue de cette cérémonie, Wolfgang Mozart ne sera plus jamais le même. Quoi qu’il advienne, il est Apprenti. Le voici Franc-maçon et cela ne peut être effacé. Sa production musicale va encore se modifier, s’enrichir de nouveaux symboles auxquels il a désormais accès.

    Il est cependant condamné au silence durant quelques temps, le temps de passer au grade de Compagnon, mais cela ne l’empêche pas de raconter à Constance les étapes de son évolution. Il souhaite lui faire profiter de l’enseignement qu’il reçoit afin qu’elle bénéficie des outils d’évolution mis à sa disposition, mais sans pour autant trahir…

    Wolfgang Amadeus, un Franc-maçon prosélyte

    Le 7 janvier 1785, Wolfgang est élevé au grade de Compagnon à la Loge « Zur wahren Eintracht ».

    Le 10 janvier, il achève le quatuor à cordes en LA majeur (K 464) dont l’andante se rapporte clairement au rituel de Réception des Francs-maçons.

    Mozart n’a déjà plus que quelques années à vivre. Il n’ignore rien de ses fragilités mais la musique le porte vers une profondeur de pensée que peu d’individus atteignent.

    Il souffre de ne pouvoir partager davantage d’expériences avec son épouse : autant que possible, il lui soumet quelques sujets de travail et l’encourage à développer son « moi », sa chapelle intérieure.

    Par de nombreux courriers, il adresse à quelques Frères de poignantes suppliques. Dans cette correspondance, rares sont les allusions aux Travaux maçonniques mais un lecteur attentif et averti pourrait néanmoins retrouver les parenthèses paraboliques à défaut d’en décrypter le sens précis.

    Le 13 janvier de la même année, Mozart est déjà élevé au grade de Maître.

    Faut-il s’étonner de la rapidité avec laquelle le génie franchit ces étapes ? Il ne bénéficie d’aucun passe-droit ni d’aucune facilité. Mais, dans son enfance galvaudée et les épreuves de sa célébrité jalousée, les étapes sont vite franchies car l’homme a vite mûri.

    Quatre jours plus tard, il compose un quatuor à cordes en ut majeur (K 465) qui se réfère au grade de Compagnon. Il participe également à la réception d’Anton Tinti au sein de la Loge « Zur Wahren Eintracht ».

    Le 27 janvier 1785, Mozart participe à une Tenue particulière : la Loge « Zur Wahren Eintracht » attend la venue de Haydn pour son Initiation. Wolfgang est présent, animé par une émotion qui lui rappelle déjà son propre passage d’état de Profane à celui d’Apprenti. Wolfgang en parle sans cesse à Constance. Il est excité à l’idée de retrouver son père spirituel, Haydn, dans la Loge et de partager avec lui d’autres Travaux que ceux de la musique. Mais Haydn ne peut pas venir ce soir-là et la cérémonie est reportée à quelques jours.

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    Le 11 février de la même année, Haydn se présente à la porte du Temple. Il frappe à son tour les trois coups rituels et demande à être reçu…

    S’en suit un voyage initiatique, dont la teneur et les impressions resteront à jamais, aux yeux de Mozart, indicibles aux profanes, sauf à Constance, son épouse, car il est évident qu’il ne puisse tout lui révéler.

    Mais Wolfgang n’a pu prendre part à cette cérémonie : il était à Mehlgrube, en concert pour la première interprétation de son concerto pour piano en ré mineur (K 466). Pour la circonstance, il joua lui-même la partie soliste.

    Le samedi soir, Léopold, Haydn et Tinti ont participé à une fête dans le somptueux appartement de Mozart, dans la Domgasse, face à la cathédrale de Saint-Etienne. Wolfgang avait réservé une surprise à son ami Haydn : trois nouveaux quatuors, réputés plus faciles que les trois précédents, dédiés à Haydn également, cependant toujours aussi prodigieux.

    Après avoir entendu, dans cet appartement, les six quatuors qui lui sont dédiés (K 387, 421, 428, 458, 464, 465) Haydn dira de Wolfgang à son père que son fils est le plus grand compositeur qu’il connaisse, qu’il a du goût et la plus grande science de la composition.

    Le partage de l’ineffable se fera entre les deux hommes durant les années qui suivront.

    En mars 1785, Mozart termine le concerto en ut majeur (K 467) dont une partie est fortement maçonnique. L’andante fait clairement allusion au troisième grade, celui de Maître.

    En 1790, Mozart participe à une Réception en Loge, immortalisée par un tableau magnifique. Si l’œuvre est anonyme, les personnages ne le sont pour personne. Ce tableau, aujourd’hui restauré, est conservé au « Historiches Museum der Stadt » à Vienne. Mozart est le premier personnage (assis) de la rangée de droite. Son épée est posée à côté de lui. Sa main est posée sur sa poitrine. Il parle à son voisin vêtu de rouge.

    En entrant dans la Franc-maçonnerie, Mozart a pu pénétrer dans un monde initiatique nouveau pour lui. Il a effectué cette démarche dans le but de se renouveler lui-même, de reprendre l’ensemble de sa vie avec des forces nouvelles et dans une nouvelle lumière.

    L’esprit de la Franc-maçonnerie germait en lui depuis longtemps. Mozart était épris de liberté, d’égalité, et de fraternité, persuadé de la nécessité d’échanges réciproques et d’un travail commun destiné à faire progresser l’humanité, les arts et les sciences. En rejoignant la Franc-maçonnerie, il accomplit ce désir de travail commun et s’investit au plus profond de lui-même dans cette quête spirituelle facilitée par la chaleur d’amitié fraternelle qu’il recevait de ses Frères Francs-maçons.

    Wolfgang savait que son père voulait également entrer en Maçonnerie. Sa candidature fut déposée et acceptée. Mozart se questionnait sur les motivations de son père. Cette aventure permettrait-elle de réunir enfin ces deux cœurs qui ne savent plus se parler autrement qu’en se reprochant le passé, l’ingratitude du fils, la dureté du père ? Que va découvrir le rigide Léopold ? Le père, si redouté, va devenir Frère. Léopold, si autoritaire, entrera bientôt au grade d’Apprenti et découvrira que son propre fils est déjà Maître !

    En France, les femmes ont déjà accès aux Travaux en Loge, mais en Autriche, c’est impossible. Wolfgang réfléchit et trouve cette différence injuste car il admire la sensibilité et la ténacité des femmes. Il les trouve aussi tellement intelligentes !

    Le 6 avril 1785, Wolfgang regarde son papa effectuer son propre parcours initiatique. Il s’émeut de voir Léopold ébranlé par la révélation du secret maçonnique. Son visage s’éclaire, tout est dit entre eux. Le lendemain, un somptueux banquet réunit les deux hommes. Léopold repart ensuite pour Salzbourg. Wolfgang ignore qu’il ne reverra jamais son père.

    Au fil des mois Wolfgang participe aux Tenues régulières et compose de nombreuses œuvres destinées à être jouées lors des réceptions des Loges maçonniques. Mozart « voyage » et participe aux Tenues de la « Zu den drei Adlern », ainsi qu’à celles de «Zur gekrönten Hoffnung». Il s’absente lors de ses problèmes de santé et profite toujours de ses convalescences pour composer quelques merveilles supplémentaires : des odes funèbres à l’occasion du décès de Frères, en passant par la mise en musique de plusieurs poésies. Il s’impose entre temps le travail d’une cantate (K 429) destinée aux fêtes de la Saint-Jean d’été. Malgré la ferveur qui l’inspire, il n’achèvera jamais cette œuvre.

    Haydn cesse un temps de fréquenter les loges. Son immense foi se trouve parfois un peu dérangée par les principes maçonniques. Il est vrai que Mozart participe parfois aux Tenues d’une autre loge où les agapes qui clôturent les rencontres sont assez joyeuses et réputées libertines. Les Loges féminines d’adoption commencent à animer la curiosité des messieurs et les rencontres furent vraisemblablement l’occasion de quelques rapprochements entre Francs-maçons et Francs-maçonnes. Mozart souhaite y faire entrer sa femme, ainsi pourrait-elle constater qu’il ne s’agit pas d’orgies mais de séances de travail, suivies d’agapes bien arrosées ou se terminant souvent par un joyeux banquet fraternel.

    Mozart et l’Initiation des femmes

    Mozart aurait voulu ouvrir une Loge accessible aux femmes et l’appeler « Grotta ».

    Les tâches ont été réparties entre plusieurs membres, amis et Frères, afin de hâter les préparatifs. Constance a également participé au projet, et a même donné de son temps pour effectuer quelques démarches administratives, avec l’espoir que les femmes puissent accéder à l’érudition des Francs-maçons !

    Wolfgang et Constance ont connu d’énormes soucis d’argent.

    Dès l’été de l’année 1791, Mozart fut en proie à de terribles crises qui le firent ployer sous la douleur. La maladie le rongea petit à petit.

    Quelque chose en lui annonçait sa mort pour les mois à venir. Il se sentait parcouru d’un froid indicible. Son teint devint très pâle et sa mine triste. Il était atteint d’une profonde mélancolie et chaque départ d’un ami, chaque adieu murmuré, le faisait fondre en larmes.

    La maladie de Wolfgang Mozart porte un nom que l’on connaît aujourd’hui : syndrome de Schoenlein-Henoch. Sa progression est lente, douloureuse et surtout fatale. Mais Mozart ne craignait pas la mort : cette étape lui semblait douce et obligatoire, pour atteindre une vie meilleure, un monde où tous ceux qui s’aiment se retrouvent.

    Lorsque l’heure sonna pour Mozart, il sut garder sa sérénité, malgré son esprit torturé par l’idée de laisser sa chère Constance seule et sans revenus. Il demandera à sa belle-sœur de rester présente.

    Mozart ne se soucia pas de sa fin. Le Requiem inachevé le contrarie bien plus que de mourir. Wolfgang Amadeus Mozart est mort le 5 décembre 1791 à l’âge de 35 ans, après avoir passé dix années de dur labeur à Vienne, fortement endetté. Constance ne pouvait payer ses funérailles, ce qui fera de Mozart un cadavre anonyme jeté à la fosse commune.

    Si Mozart est mort dans la gêne, c'est d'avoir trop dépensé et non pas assez gagné. Ses opéras comme « Le Mariage de Figaro », «La Flute enchantée», « Don Giovanni » furent des succès, voire des triomphes. Les seules royalties du « Mariage de Figaro » permirent, plus tard, à son fils Karl d'acheter une propriété sur le lac de Côme, c'est dire !

    Mozart n'est pas mort seul et sans assistance médicale. C'est sans doute les nombreuses saignées, à la mode en son temps, qui l'auraient achevé. Constance, sa femme, Sophie, sa sœur et tous ses serviteurs étaient à son chevet. Et si son corps fut jeté dans une fosse commune, ce fut sans doute plus en raison d'un choix maçonnique qu’à cause d'une prétendue pauvreté.

    En rendant l’âme, il laissa Constance hébétée, hystérique. Elle fouilla les cachettes sous le plancher, à la recherche des documents relatifs à la préparation de « Grotta ». Mais il n’y avait plus rien à faire, car personne ne défendrait ce dossier comme Wolfgang avait souhaité le faire. Personne n’était aussi motivé qu’il l’était, car tous, étaient assez satisfaits de tenir leurs épouses loin de la «connaissance».

    Les Frères Maçons se sont réunis en Tenue funèbre à l’occasion du décès de leur cher Frère passé à l’Orient Éternel. Une oraison funèbre fut imprimée et lue devant tous les Frères par Carl Philipp Hensler. Il subsiste actuellement un seul et dernier exemplaire de ce recueil.

    Mozart honore ses Frères en musique

    Artiste tourmenté, aspirant à la quiétude, et afin de lutter contre son angoisse, le divin Wolfgang est donc entré en Loge en 1784 à l’âge de 28 ans.

    Lorsque, le 14 décembre 1784, Mozart apporta son adhésion à la Franc-maçonnerie, ce choix philosophique revêtit pour lui une importance extrême. Sans doute était-il alors influencé par la mode du temps, mais ce n'est pas là sa seule motivation.

    La Franc-maçonnerie prône la fraternité parmi les hommes, célèbre le culte de l'amitié et affiche la générosité au premier rang de ses principes. Voilà qui ne pouvait qu'enthousiasmer le grand enfant que Mozart était encore à 30 ans à peine. Toujours prêt à s'enflammer pour une cause lorsqu'il la croyait juste, il trouvait dans les principes maçonniques le reflet de ses plus intimes convictions. Il n'était pas le seul. Dans cette Europe de la fin du 18ème siècle, qu’ont traversé tant de courants de pensée, la Franc-maçonnerie a fait de nombreux adeptes, notamment dans l'aristocratie.

    Les serments d'entraide, que ses membres professent les uns envers les autres, ne sont pas de vains mots : le musicien aura eu l'occasion de s'en rendre compte dans les moments les plus cruels de son existence. C'est donc une brise de liberté que la Franc-maçonnerie a fait souffler au visage du jeune homme, une brise qu'il aspirait avec délice.

    Dans les loges, Mozart retrouva de nombreux amis et soutiens tels le baron Van Swieten qui lui avait fait adapter Haendel ou les frères Stadler, éminents clarinettistes. Mozart était très fier de cet engagement et s'empressa de faire initier son père et son ami Josef Haydn.

    Une clarification s'impose toutefois. Si elle prêche des idéaux de liberté et de fraternité, réfléchit sur l'éthique du monde, la Franc-maçonnerie viennoise n'est pas anticléricale. Les catholiques maçons sont considérés comme des catholiques éclairés.

    Cet idéal maçonnique, expression la plus pointue du mouvement des Lumières, Mozart le portera jusqu'à la fin de sa vie dans des œuvres destinées au rituel des loges. Pour témoigner à ses nouveaux amis sa communion de cœur et d'esprit avec eux, Mozart, dès avril 1785, apporta une première contribution à leur cause, en composant la « Joie maçonnique », et, trois mois plus tard, la «Musique funèbre maçonnique», deux œuvres de circonstance. De leur côté, ses « Frères » ne l'abandonnèrent jamais, particulièrement l'un deux, un riche négociant du nom de Michael Puchberg, que Mozart avait souvent sollicité : une première fois en 1788, alors que son admirable « Don Gionanni » n'avait reçu qu'un accueil mitigé de la part du public viennois, puis, l'année suivante, de manière encore plus pressante, alors que sa femme était très malade et leur situation matérielle inquiétante. Celle-ci s'aggrava avec les années : Constance, son épouse, semble avoir été dépensière, et les chefs-d’œuvre qu'il composait ne lui rapportaient qu'une misère. En Frère attentionné, Puchberg offrit aussi à Mozart le réconfort de sa présence et s'intéressa à son œuvre. Le 21 janvier 1790, il était à ses côtés pour la première répétition de « Cosi fan tutte ».

    Le symbolisme maçonnique de la « Flute enchantée »

    La genèse de la « Flute enchantée »

    Au mois de mars 1791 – cette année qui sera la dernière de la courte vie de Mozart – c'est un autre de ses Frères en Maçonnerie, Emmanuel Schikaneder, qui se trouve à l'origine de « Die Zauberflôte » (« La Flute enchantée »). Celui-ci dirige dans un faubourg de Vienne le « Theater auf der Wieden » que fréquente une clientèle populaire. Il apporte au musicien un livret qui l'enchante dès les premiers mots et lui procure un de ces élans d'enthousiasme qui inspirent à Mozart ses plus belles pages.

    Suite à cette proposition de créer un opéra en allemand, Mozart se mit au travail en mars 1791 et composa sa partition, non sans achever de nombreuses autres pièces qui lui avaient été commandées. Ce qui séduisait le compositeur dans le thème de « La Flute enchantée », c'est qu'il introduisait aux mystères que recelaient le rêve et les astres et qu'il entraînait ceux qu'il initiait sur un chemin céleste.

    « La Flute enchantée » fut créée le 30 septembre 1791, deux mois avant la mort de Mozart. Le sujet de l'opéra, emprunté aux «Contes orientaux» de Wieland, n'était pas en soi très original. Schikaneder entreprit de remanier le texte en y introduisant rites, idéaux et symboles d’inspiration maçonnique. Mais la véritable magie de l'œuvre revint essentiellement à la qualité de la musique qui alla jusqu’à utiliser, avec la science et le bonheur que l’on sait, chorals protestants et chansons populaires.     

    Par sa poétique, sa couleur harmonique, mélodique et instrumentale, la  « Flute enchantée » de Mozart est donc le premier opéra allemand.

    L'œuvre

    De la « Flute enchantée », Gœthe a dit qu'elle pouvait se prêter à des lectures multiples, procurant un plaisir simple à la foule et livrant des trésors secrets aux Initiés. Le livret de Schikaneder peut, en effet, se lire tout simplement comme une belle histoire féerique ou comme un parcours initiatique si l'on possède les clés des rites maçonniques.

    Le sujet de l'opéra est l'éducation de l'être humain à accéder à une moralité plus élevée en acquérant sagesse, amour et bonté. Les obstacles qu'il doit surmonter sont le prix à payer pour accéder à la connaissance et à l'amour. La vie est la lutte de la lumière avec l'obscurité, du bien avec le mal, du rationalisme avec la superstition, du matriarcat avec le patriarcat. La musique de Mozart rapproche ces contraires, unit ces oppositions et forme ainsi une charpente, celle de l'être humain tout simplement. La  « Flute enchantée »  est le terme d'un voyage de découvertes que Mozart venait de faire à travers son siècle, la somme de toutes ses inspirations, de la plus populaire à la plus majestueuse.

    Dans ce qui est l'ultime œuvre lyrique de son existence, Mozart démontre, mieux qu'il ne l'avait jamais fait, son pouvoir de survoler l'infranchissable et de passer en un instant de la farce à l'épique. Autres éléments significatifs du sujet, la connivence entre le monde enfantin et le monde animal, illustrée par la présence de créatures mi-humaines mi-animales. Papageno et Papagena appartiennent à un univers où le goût très vif pour les plaisirs de la vie ne s'exerce jamais au détriment de l'innocence des acteurs. Ce désir de pureté, que Mozart a toujours porté en lui, trouve ici l'occasion de s'épanouir.

    On trouve dans ce dernier opéra de Mozart la symbolique chère aux Francs-maçons : le combat du Bien contre le Mal, le triomphe des vertus, la victoire de la Lumière sur les Ténèbres. Mozart évoque l’Initiation qui permet au Profane de devenir meilleur. Lumière, amour, vérité, travail inlassable sur soi : la symbolique et bien d’autres signes sont là évoqués, respectés, qui font de cette « Flute enchantée » un émerveillement.

    Les signes symboliques dont l'œuvre est parsemée, les rapports numériques pythagoriciens entre les tonalités, les effectifs orchestraux, les tessitures, les groupes de personnages bien définis, tout conduit à qualifier « La Flute enchantée » d'opéra maçonnique.

    Si les énigmes que recèle l'œuvre, et leur élucidation, peuvent paraître sommaires, d'un rituel vieillot et desséché par le vent de l'Histoire, elles n'en constituent pas moins un premier mode de compréhension de cet opéra par lequel il faut passer si l'on veut pénétrer les intentions secrètes qui ont présidé à son élaboration.

    On y rencontre spontanément le besoin d'un tracé initiatique vers une révélation. Ce qu'il y a de remarquable dans cet opéra, et aussi de significatif dans l'écriture mozartienne, c'est qu'il est une des rares créations sublimes de l'esprit humain accessibles aux enfants. La première a lieu au « Theater Auf der Wieden », le 30 septembre 1791, sous la direction de Mozart lui-même.

    Ainsi put-il savourer plus complètement le succès que lui réserva le public, un succès qui se perpétuera plusieurs mois après la disparition du musicien et qui, sur le moment, lui apporta un réconfort dont il avait bien besoin, étant donné le délabrement de sa santé et la dépression morale qu'il traversait. Si l'on en croit le Berliner Musikalische  Zeitung, l'œuvre fut fort mal chantée. Justifié ou non, ce jugement n'empêcha pas le théâtre de faire salle comble à chaque fois qu'il afficha « La Flute enchantée ». Mais ce succès arriva trop tard pour le pauvre Mozart qui survivra moins de trois mois à la création de son opéra.

    Pourtant, avant de quitter un monde qu'il a survolé comme un ange, il a donné à la Franc-maçonnerie une autre preuve de sa fidélité. Afin de célébrer l'inauguration d'un nouveau temple, la loge à laquelle il appartenait lui demanda de composer une cantate. Bien qu'à bout de forces, il trouva dans son cœur le courage de créer cette œuvre qui sera la dernière de sa vie. Cette cantate, « Das Lob der Freudschaft » (L'Éloge de l'amitié), nous dit que jusqu'au moment ultime de son parcours terrestre, le musicien a voué un culte à ce sentiment qu'il a recherché tout au long de son existence et qu'il a, hélas, trop rarement rencontré.

    La philosophie maçonnique s'exprime à travers une multitude de symboles (Equerre, Compas, Niveau, Colonnes, Triangle, Nombre 3, etc.) et de valeurs (humanisme, philanthropie, tolérance, fraternité). On retrouve ces symboles et ces valeurs dans certaines œuvres musicales, littéraires et architecturales.

    Cet opéra débute par un triple accord qui reprend la rythmique ternaire des batteries maçonniques. Le chœur final comporte le ternaire « force, sagesse, beauté » qui est utilisé au Rite Ecossais Ancien et Accepté, le plus pratiqué au monde.

    « Die Zauberflöte » est l’œuvre universelle par excellence.

    Conclusion

    On a beaucoup dit et beaucoup écrit sur cette œuvre. Elle est sans aucun doute l'opéra de W. A. Mozart le plus représenté et ce n'est pas sans raison car il est des œuvres, en particulier artistiques, qui rayonnent sur les hommes et l'humanité. Elle est si riche de symboles que de nombreuses thèses ont été émises sur sa signification, thèses parfois reprises dans les innombrables interprétations qu'ont réalisées les metteurs en scène d'opéras du monde entiers.

    Cette « Flute enchantée » est vraiment magique, magique à plus d'un titre : dans sa musique, souvent hors de l'espace et du temps, dans les intentions de son créateur et de tous les artistes qu'elle a inspiré et enfin dans le message que chacun peut comprendre qu'elle lui apporte.

    Mais, sans vouloir rajouter une nouvelle interprétation des intentions qu'auraient eues Mozart et le cercle de ses amis dont Schikaneder et Gieseke en créant ce chef-d'œuvre – car en réalité, qui peut prétendre savoir avec certitude ce que voulait nous dire Mozart ? – il n’y a qu’une certitude : Mozart était sensible à tout un courant de pensée « universelle » et « spirituelle » et nous savons qu'il était en contact étroit avec les hommes et les cercles qui vivaient de cette pensée.

    La « Flute Enchantée », opéra maçonnique et d’apprentissage, parcours initiatique mais aussi turquerie et quasi opéra-comique qui ne ressemble qu’à Mozart lui-même, est à la fois populaire et ésotérique.

    Comme dans les contes orientaux dont elle s’inspire, la « Flute enchantée » foisonne de symboles dont peuvent s’amuser les Initiés mais ne renonce jamais au doux plaisir d’entraîner le spectateur dans les méandres d’une aventure féerique et fantastique où les personnages ne tardent pas, d’épreuves en tours de magie, à redouter le Bien et à douter du Mal, à trembler et à s’enhardir, jusqu’à se transformer, au bout de leur périlleuse déambulation, en ces héros empreints de grâce et de sagesse que ne renieraient pas les mille et une nuits.

    C’est un Mozart en fin de vie, délaissé par la mode et la santé, qui s’amuse de ces aventures extravagantes et populaires dans lesquelles sa musique peut s’abandonner à la fantaisie et entraîner dans son élan la troupe de Schikaneder, librettiste complice et ami de vingt ans. Les genres y changent aussi souvent que les tableaux, les styles y apparaissent et s’y bousculent avec la magique aisance d’un effet de machinerie.

    Au final, c’est la profusion, l’inattendu, qui rappellent à ses contemporains, sous couvert de divertissement, l’incroyable diversité de son génie. Plus qu’un testament, c’était un pied de nez aux ennuyeux qui confondaient sérieux et profondeur, aux mondains qui cherchaient l’Olympe dans les velours des salons.

    Lien vers la planche '' Approche de l’opéra « La Flûte enchantée » ''

    R:. F:. A. B.

    Sitographie

    Le parcours initiatique de Mozart

    https://www.edmu.fr/2009/05/mozart-en-quelques-dates.html

    http://www.ecossaisdesaintjean.org/article-mozart-en-trois-points-102168306.html

    https://www.rtbf.be/lapremiere/article/detail_de-mozart-et-des-lumieres-un-voyage-au-18e-siecle-en-10-episodes?id=9946708

    http://jeanbaptistekleber.com/wolfgang-amadeus-mozart-la-musique-du-siecle-des-lumieres/

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Mozart_et_la_franc-ma%C3%A7onnerie

    https://www.rtbf.be/musiq3/emissions/detail_l-odyssee/accueil/article_les-symboles-franc-macons-chez-mozart?id=10158139&programId=8774

    http://lamaconne.over-blog.com/2016/07/mozart-compositeur-franc-ma%C3%A7on.html

    https://www.francemusique.fr/emissions/petites-histoires-et-grandes-musiques/francis-poulenc-fait-acte-de-resistance-a-l-opera-de-paris-63445

    http://www.stricte-observance-templiere.com/Mozart.php

    http://www.linternaute.com/savoir/dossier/06/mozart/franc-macon.shtml

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Wolfgang_Amadeus_Mozart#cite_ref-21

     

    La Flute enchantée

    https://www.opera-online.com/articles/la-flute-enchantee-feerie-et-richesse-dun-conte-initiatique

    https://www.francemusique.fr/opera/la-flute-enchantee-franc-maconnerie-et-prelude-au-feminisme-338

    http://www.lamediatheque.be/travers_sons/opmoz1.htm

    http://users.skynet.be/lotus/art/mozart-fr.htm

    http://users.skynet.be/lotus/art/mozart0-fr.htm

    https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fl%C3%BBte_enchant%C3%A9e

     

    Bibliographie

     

    Duquesnoy Isabelle

    Les confessions de Constanze Mozart

    Editions Point – Poche 2012

     

     


  • Commentaires

    1
    LAUDE
    Jeudi 18 Avril 2019 à 10:06

    Belle présentation d'un génie

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