• * Planche d'instruction à propos du Rituel de Table

     

     Planche d'instruction à propos du Rituel de Table 

     

    Il me revient ce Midi l’agréable devoir d’instruire nos Frères à propos d’un aspect du rituel de cette célébration du Solstice de la Saint-Jean d’hiver.

    Je voudrais aborder ce Midi ce que nous vivons chaque année à l’issue de la célébration de ce Solstice de la Saint-Jean d’hiver : c’est ce que nous appelons le « Rituel de table » qui prolonge la partie rituelle de cette importante célébration.

    On désigne aussi parfois ces « Travaux » par l’expression « Banquets d'Ordre ». Ils se tiennent au grade d'Apprenti afin que tous nous puissions y participer. Ce rituel n'a rien de philosophique mais est destiné à resserrer les liens fraternels entre les membres de la Loge. Même si un Frère a décidé de ne pas participer aux agapes, il faut considérer ce rituel comme une partie obligatoire, faisant partie intégrante de la Tenue d’obligation. A mes yeux, il s’agit d’un véritable rituel qui doit être pris au sérieux et exécuté dans le respect des traditions et sans la moindre plaisanterie …

    Ainsi, la table doit être symboliquement disposée en forme de « U ». Le centre est à l'Orient et le Vénérable Maître siège au milieu extérieur. Il est entouré des Grands Officiers présents ou de Vénérables Maîtres de Loges amies. Les deux Surveillants se placent aux extrémités des branches du « U ». Une petite table doit être placée à l’intérieur du « U » car les trois Grandes Lumières de la Franc-maçonnerie doivent y être déposées par le P.M.I. avant que les Travaux ne reprennent force et vigueur en salle humide.

    Lors des Banquets d'Ordre, qui sont dirigés tout comme en Loge par le  Vénérable Maître, les Frères ne « mangent » pas mais on dit qu’ils se livrent à des « Travaux de Mastication ». Nous pouvons aussi utiliser l’expression « les Travaux de table ». Au cours de ces Travaux, plusieurs santés seront portées. Chacune est clairement annoncée.

    Rappelons, si nécessaire, qu’une santé d’obligation est l’action qui consiste à porter un toast lors d'une agape ou d'une Loge de Table. Les Loges décident quelles sont les santés qui seront portées. Dans certains pays comme la France, elles sont adressées à la Patrie, à la Maçonnerie Universelle, aux Maçons heureux et malheureux.

    En langage maçonnique, « tirer une santé » signifie porter un toast. Cette pratique remonte loin dans le temps et l’usage prescrivait déjà en 1742, sept santés rituelles.

    Selon les habitudes de notre Respectable Loge, habitudes qui font partie de nos traditions et que nous devons nous efforcer de maintenir,

    1. nous buvons successivement à la santé des chefs d’états, protecteurs de notre Ordre. Nous disons « Au Roi ! », d’une manière très générale.

    En France, les Frères boivent en premier lieu « à la République ».

    1. Nous buvons ensuite à la santé du Grand Maître et des Grands Officiers de notre Obédience, passés ou actifs. La Tradition veut qu’à ce moment-là, si notre Grand Maître, ses adjoints ou de Grands Officiers sont présents, ils s’asseyent.
    2. La troisième santé est celle qui est faite aux Frères visiteurs lorsqu’il y en a.

    A ce moment, ceux-ci s’asseyent à leur tour.

    1. Le Frère Premier Surveillant demande ensuite au Vénérable Maître de pouvoir diriger les Travaux de table, le temps de porter la santé suivante en l’honneur précisément du Vénérable Maître en charge !
    2. Ce rituel de table se termine par le Toast du Couvreur.

    Ce sont ainsi cinq santés qui sont portées.

    En France, deux autres « santés » viennent s’intercaler dans ce rituel : c’est la santé aux Frères Surveillants et c’est la santé aux Frères de la Loge.

    Lorsqu’une santé est tirée en l’honneur d’un Frère ou groupe de Frères, la tradition veut que ces derniers s’asseyent tandis que les autres Frères présents se lèvent pour porter le toast.

    Lorsque tous les Frères se sont rassis, le Vénérable Maître peut proposer à l’un des Frères visiteurs de répondre. Le Frère en question ou un représentant du groupe en question peut alors se lever, remplir son verre modérément, exprimer quelques mots de remerciement et, à son tour, boire à la santé de tous les Frères qui l’ont accueilli.

    Grâce aux travaux opératifs de nos Frères Apprentis déjà réalisés dans la salle des banquets avant la Tenue, nous découvrons une table bien dressée, sur laquelle divers instruments ont été placés pour ce rituel. Je m’explique ! Chaque Frère dispose d’un DRAPEAU qui n’est autre que sa serviette de table ; d’un GLAIVE qui n’est autre qu’un couteau de table ; d’ARMES qui ne sont rien d’autre que le verre dans lequel nous allons boire. Celui-ci doit être rempli de POUDRE, c’est-à-dire de vin, généralement rouge.

    A chaque santé, il s’agit de placer le « drapeau » sur l’épaule gauche. Rien de tel que de coincer notre serviette dans le haut du revers de notre veston.

    Nous sommes invités à porter la main au glaive ! C’est-à-dire que nous posons la main droite sur notre couteau. A l’injonction « Haut les glaives ! », nous levons notre couteau en ayant soin de maintenir notre bras droit en équerre.

    A l’invitation « Salut des glaives ! », nous dessinons, couteau en main, un triangle dans un plan horizontal de l’espace devant nous.

    Ensuite nous sommes invités à placer notre glaive dans la main gauche, ce qui implique à présent que notre bras gauche soit aussi maintenu en équerre.

    Puis, à l’injonction « Main droite aux armes ! », nous nous apprêtons à prendre notre verre en main.

    Au commandement « Haut les armes ! », nous levons notre verre à hauteur des yeux.

    Enfin, lorsque nous entendons « Feu ! », nous buvons une petite gorgée… de poudre rouge !

    Ensuite, il s’agit de faire les mêmes gestes dans l’ordre inverse.

    Nous saluons des armes en dessinant un triangle dans le plan horizontal de l’espace avec notre verre encore un peu rempli pour la santé suivante…

    A l’injonction « Bas les armes ! », nous déposons prudemment notre verre sur la table, en veillant à ce qu’il soit aligné avec les autres verres sur un ruban bleu spécialement posé à cet effet sur la table.

    Au commandement de notre Vénérable Maître, nous replaçons ensuite notre glaive dans la main droite. Nous saluons du glaive en dessinant à nouveau un triangle dans le plan horizontal de l’espace devant nous.

    Et puis, toute la beauté du geste consiste, au signal « Bas les armes ! », à déposer bruyamment tous les couteaux en même temps sur la table.

    Les Travaux de table s'achèvent toujours par une Chaine d'Union au cours de laquelle nous devrions chanter le chant des Apprentis mais je remarque que cette tradition se perd. Le chant des Apprentis est de plus en plus mal connu. Ne vaut-il pas mieux dans ce cas nous limiter à son écoute dans le silence et le recueillement ?

    Ensuite, les Travaux de ce Midi sont fermés à table, juste avant de partager tous ensemble l’agape dans la joie et l’abondance.

     

    R:. F:. A. B.

    Planche tracée dans le cadre de ma charge d’Orateur à la R:. L:. « Les Vrais Amis » n° 51 à l’Or:. de Retinne

     


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